La trêve entre le Hamas et l’armée israélienne touche à sa fin. Indéniablement, celle-ci, dont la durée est de 72 heures, a permis à la population ghazaouie de respirer. Car, depuis le 8 juillet, les civils, pour la plupart des enfants et des femmes, sont systématiquement pilonnés. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que s’ils étaient de confession chrétienne, comme c’est le cas en Irak –la protection des personnes menacées est un droit –, les grandes puissances se mobiliseraient en leur faveur et assureraient leur protection. De la même manière, ils n’ont pas de chance non plus, car les pourparlers, organisés dans la capitale égyptienne, ne semblent pas aboutir à la fin définitive des hostilités.

La divergence des points de vue ne permet pas, semble-t-il, de parvenir à un accord de cessez-le-feu. A-vrai-dire, c’est Israël qui ne veut rien céder. Bien qu’il cherche soi-disant la paix, dans la réalité, ses visions hégémoniques sont diamétralement opposées à cet idéal. D’ailleurs, concernant la bande de Ghaza, le blocus a commencé en juin 2007. Depuis sept ans, ce territoire, dont la densité humaine est la plus élevée au monde, est cernée militairement par l’armée israélienne. Ainsi, au moindre mouvement des Palestiniens remettant en cause ce blocus, les pauvres malheureux subissent des bombardements d’une violence indescriptible.

Par conséquent, avant de parler du droit à la riposte, ne faut-il pas d’abord examiner la source du problème. D’ailleurs, existe-t-il un pays qui accepte que son territoire soit quadrillé de partout sans qu’il ait le droit de réagir ? Hélas, le monde « dit civilisé » donne une piètre leçon quand il s’agit du droit du peuple palestinien à vivre sans carcan. Pour ce faire, il suffit de décréter que le peuple dominé est un peuple terroriste pour se permettre tous les excès. Du coup, l’armée « la plus morale » du monde peut exploser la tête d’un enfant de trois ans sous prétexte qu’il appartiendrait au peuple terroriste.

Néanmoins, pour ne pas se leurrer, la résolution du conflit proche-oriental passe par une médiation internationale sans parti pris. Mais, avant de s’engager dans un quelconque processus, ne faudrait-il pas se demander si Israël voulait réellement la paix. A en croire Pascal Boniface, Israël fait tout pour qu’il n’y ait pas de paix dans les territoires palestiniens. « Il est évident que Netanyahou, tout en disant vouloir parvenir à un accord pour la création d’un Etat palestinien, ne fait rien pour. Il estime que le temps joue pour Israël et que chaque jour qui passe éloigne de plus en plus la perspective de la possibilité de créer un Etat palestinien du fait du grignotage des territoires palestiniens par la colonisation », répond-il à un journaliste d’El Watan.

Dans le même ordre d’idée, le journaliste de l’Humanité, Pierre Barbancey, dévoile la stratégie machiavélique des dirigeants israéliens en vue de rendre toute solution de paix irréalisable. « Quoi de mieux qu’une guerre  pour attiser les haines, rendre les populations, meurtries, opposées à toute paix avec un tel voisin (Israël), diviser à nouveau les organisations politiques et renvoyer la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale aux calendes grecques ? C’est le calcul cynique de Netanyahou. Voilà pourquoi il a déclenché la guerre sur Gaza », argue-t-il.

En somme, il va de soi que la solution au conflit israélo-palestinien n’est pas militaire. Comme tous les conflits, il doit se résoudre autour d’une table. Pour cela, il faut que la communauté internationale mette de côté les considérations religieuses. En fait, celle-ci devrait proposer une feuille de route comme si en face il n’y avait que des êtres humains sans aucune autre considération. A ce moment-là, on pourra parler d’un début de processus de paix.

Boubekeur Ait Benali
9 août 2014

Comments are closed.

Exit mobile version