Depuis que le chef de l’Etat a eu un AVC, il y a de cela 16 mois, son activité politique officielle est réduite au strict minimum. Même la campagne électorale pour sa propre succession a été faite sans qu’il s’adresse une seule fois au peuple algérien. Bien que ce rendez-vous soit, partout dans le monde, le moment où le candidat rencontre ses concitoyens, A. Bouteflika a fait la campagne par procuration. Ainsi, malgré la virulence de ses mandataires, le comparant tantôt à Roosevelt tantôt à Merkel, la gestion des affaires du pays, pendant comme après la campagne présidentielle, tourne au ralenti.

De toute évidence, pour que la vie politique connaisse un certain dynamisme, il faudrait que le premier magistrat soit sur tous les fronts. Or, depuis sa réélection le 17 avril 2014, on assiste au même immobilisme. Et pourtant, la scène politique nationale et internationale est très animée. Des violences à Ghardaïa au crash de l’avion affrété par Air Algérie en passant par les opérations génocidaires dans la bande de Ghaza, les dossiers brulants ne manquent pas.

Hélas, les réactions du chef de l’Etat se font par parcimonie. Pire encore, dans le crash de l’avion qui s’est écrasé au Nord du Mali, les autorités algériennes ont mis du temps avant de s’exprimer. Pour de plus amples informations, les Algériens ont eu plus de chance d’apprendre quelque chose en lisant un communiqué de l’Elysée que celui d’El Mouradia.

De la même manière, la première réaction à propos du conflit proche oriental n’est intervenue qu’après la mort d’un millier de Palestiniens. Pour toutes ces raisons, les opposants au régime de façon générale et ceux qui ne voient dans la reconduction d’A. Bouteflika qu’une perpétuation du statu quo, dévastateur pour l’Algérie, n’ont pas tort. En un mot, le pays tourne au poids mort.

Pour conclure, il va de soi que le bilan du quatrième mandat est aussi catastrophique que l’est le bilan global. Bien qu’on énonce des grandes réformes, il n’en demeure pas moins que cela reste au stade des promesses. Hélas, le peuple algérien est las des promesses non tenues. D’ailleurs, est-ce que les engagements qui n’ont pas été respectés en 15 ans de règne sans partage vont se réaliser lors de ce quatrième mandat ? Les utopistes peuvent rêver.  

Boubekeur Ait Benali
5 août 2014

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