L’Algérie a offert au monde contemporain deux des plus illustres intellectuels et philosophes réformateurs de la pensée islamique, en l’occurrence Malek Bennabi (1905 – 1973) et Mohammed Arkoun (1928 – 2010), que Dieu les bénisse et ait pitié d’eux. En dépit des parcours distincts et carrières très différentes, ces deux dignes enfants de l’Algérie ont marqué leur époque et leurs œuvres continuent d’avoir un impact considérable à l’échelle planétaire.

L’honnêteté intellectuelle nous oblige néanmoins à reconnaitre dés le départ, clairement et sans gêne ni détour, que les deux maitres aux visions et approches différentes, ont des disciples de profils non moins différents, et que seul le noviciat et autres stratégies de « Cheval de Troie » motivent les soi-disant conciliateurs. Il est simplement hors de portée, pour l’auteur, de prétendre résumer les œuvres très riches des deux penseurs, dans le but d’étayer ces propos, qui pourraient paraitre choquants pour certains. Il sera essentiellement fait usage des relations de nos deux brillants savants avec un autre homme de sciences très célèbre, tout aussi béni d’intelligence et savoir, ainsi que de prérogatives aussi discrètes qu’immenses. Louis Massignon (1883 – 1962) est ainsi nommé ici.

Massignon et Bennabi

Entre Louis Massignon et Malek Bennabi, le coup de foudre n’a pas eu lieu. Les deux hommes n’ont toutefois pas pu cacher ni l’admiration, ni la suspicion, qu’ils nourrissaient l’un pour l’autre. Cette longue bataille inégale, d’égos surdimensionnés à juste titre, menée sans répit sur plusieurs fronts, ne devait tourner qu’au désavantage de l’ingénieur indigène. Toutefois, ce dernier jouissant d’atouts extraordinaires et jusque là inconnus dans le monde musulman, et puisant ses forces de raisonnement et démantèlement de la poésie des équations et de la civilisation des nombres, opposera au combat injuste et déloyal une résistance et endurance plus qu’honorables.

En ce début des années 1930, toute l’élite intellectuelle arabe et musulmane se trouvant en France était sous le charme de Massignon, l’islamologue et grand militant du rapprochement interreligieux. Louis Massignon ne refusait aucun service aux étudiants musulmans. Il défendait leurs droits, intervenait auprès des autorités pour régler leurs problèmes, et facilitait leurs inscriptions dans les différents établissements universitaires. L’envoûtement était général à l’exception, reconnait-il, de deux intrus, Malek Bennabi et son fidèle ami Hamouda Bensaî. Ces deux exceptions constituaient aux yeux de Bennabi « les deux sauveurs de l’Algérie », et l’ami intime Bensaî sera plus tard, dans un hommage rétrospectif, humblement honoré comme étant « le maitre ». Telles étaient les qualités de fidélité, loyauté, et humilité du véritable maitre, qui, même combinées au mauvais sort, n’arrivaient toutefois pas à lui éviter toutes sortes de piques et complots de jalousie, pour la simple raison qu’il a été béni par des qualités intellectuelles et morales exceptionnelles, et considérées à tort par beaucoup d’imbéciles comme de la vanité, tout comme la naïveté et niaiserie, même vicieuses, sont perçues comme de la modestie.

Bennabi déclencha, sans en être très conscient, les hostilités contre Massignon dés 1931 lors d’une conférence qu’il donna sous le titre « Pourquoi sommes-nous musulmans ? », et qui ne pouvait que saboter le projet de sape et retournement servile des intellectuels musulmans. Ses travaux ultérieurs qualifiés de « Dangers pour la colonisation » par Massignon confirmèrent toutes les appréhensions. « L’araignée », surnom que donne Bennabi à Massignon tout le long du premier tome de ses mémoires, significativement intitulé « Pourritures » [1], entreprit alors les premières manœuvres d’une longue opération d’envergure internationale tissant un filet de persécution et destruction totale contre Bennabi. Ce dernier se considérait comme une mouche insaisissable et perçant régulièrement cette toile dont le tableau de chasse ne cessait de grossir pendant cette étape inaugurale de la trahison intellectuelle, marquée en outre par la publication de travaux de servilité contre l’islam généreusement distribués par « les pères blancs ».

L’ami intime Bensaî, inscrit en thèse à la Sorbonne, était donc à la merci de Massignon et s’était laissé lui aussi envouter et charmer, mais finit plus tard en 1932 par lui adresser une virulente lettre de rupture le considérant désormais comme « un ennemi plus dangereux que les enfumeurs de Dahra en 1845 ». Massignon identifiera plus tard un troisième « pire ennemi » en la personne de Cheikh Bachir El-Ibrahimi.

« L’important n’est pas la manière dont l’injure est faite, mais celle dont elle est supportée », Sénèque.

La longue et hargneuse persécution Massignonienne contre Bennabi est décrite par ce dernier dans ses mémoires « Pourritures » [1]. Cela inclut la non-délivrance du diplôme d’ingénieur, l’échec à l’examen oral après d’étranges délibérations pour un candidat classé premier à l’écrit, les bizarres refus de recrutement dans divers postes en France et en Algérie (Bel Abbès), les refus de visa pour exercer en Egypte, Arabie Saoudite, et en Asie, ainsi que le licenciement de son père à Tébessa par l’administrateur Batistini, un ancien élève assidu de Massignon, qui avait le mérite d’être franc et direct puisqu’il avait juré d’exécuter le serment de son maitre « enterrer le Coran » [1]. En 1944, Massignon et son « Service Psychologique » bénéficièrent de la collaboration de Maurice Violette pour emprisonner, pendant huit mois pour un non-lieu, Bennabi et son épouse qui devait elle aussi payer sa conversion à l’Islam. La liste des harcèlements et calvaires est impressionnante et presque incroyable.

Malek Bennabi, le surdoué, n’était pas moins sensible que le commun des mortels, et a énormément souffert, ainsi que sa famille, et même après l’indépendance. La foi inébranlable, fermement assistée par un esprit cartésien exceptionnel, ainsi que la protection divine, ont aidé Bennabi, le persécuté, à mépriser toutes les tentations et marchés qui lui étaient discrètement proposés contre des concessions que beaucoup d’autres auraient considérées insignifiantes.

Autant, et même plus, que le respect, appréciation et admiration, Malek Bennabi mérite également ceci : Puisse Allah le Miséricordieux, imploré par tous ses Noms Parfaits, avoir pitié de Malek Bennabi, et le récompenser pour nous, pour l’Algérie, et pour l’Islam, avec toutes les faveurs et grâces du Paradis, et lui réserver une demeure dans le plus élevé Al-Firdous.

Certains sceptiques ou détracteurs peuvent, non sans une certaine pertinence, émettre des réserves quant à cette persécution démesurée. La suite de cette contribution pourrait aider à y voir plus clair. Il est toutefois certain que cette obsession Bennabienne de Massignon a mobilisé beaucoup d’énergie, et de moyens, et a donc inévitablement profité à d’autres intellectuels Algériens et musulmans qui bénéficieront ainsi de plus de générosité et seront soumis à un suivi moins rigoureux et moins asservissant.

Massignon et Arkoun

Parmi les intellectuels de la nouvelle génération qui récolteront des fruits du Jihad de Bennabi, figure le brillant jeune Mohamed Arkoun. Après des études dans un établissement des « pères blancs », auxquels il garde une immense reconnaissance, Arkoun étudie la littérature Arabe et la philosophie à l’université d’Alger. Sur intervention de Massignon, il sera ensuite admis à la Sorbonne pour préparer l’agrégation. Arkoun ne résista pas au charme et la sollicitude de Massignon et il consacra même un article à leur première rencontre chez ce dernier [2]. Il dira de lui : « Massignon est pour moi la tête d’un Isnad essentiel » [3]. Arkoun fut vite séduit par la laïcité et lui trouvait des vertus pouvant émanciper les musulmans. Il entreprit alors à travers sa nouvelle discipline « islamologie appliquée » de combattre « l’ignorance sacrée » en proposant aux musulmans un nouveau Ijtihad basé selon lui sur la philosophie et rationalité modernes. Ce qui devait et allait suivre pouvait en fait déjà être prédit à ce stade, seuls des détails éventuels pouvaient surprendre. L’œuvre de Bennabi, ennemi juré de Massignon, fut ainsi taxée en bloc comme étant démodée et souffrant du déficit de modernité [4] ; mais une des plus choquantes surprises fut cette étrange préface, sous la forme d’un chapitre, qu’il consacra à une traduction du Coran par Kazimiriski [5]. Arkoun y asséna que « le Coran est particulièrement rebutant, désordonné, et incohérent ! » La version du Coran entre nos mains serait selon lui incomplète et des parties manquantes se trouveraient en Inde et au Yemen ! [6]. Est-il possible d’être plus critique envers Le Saint Coran ? Aucun orientaliste n’a tenu de pareils propos ; et Massignon lui-même, qui s’était engagé à « enterrer le Coran », et épargner généreusement ainsi la vie de plusieurs musulmans, n’a jamais osé attaquer en public le livre sacré des musulmans.

Arkoun, le prétendu maitre de la philosophie islamique rationnelle, a régulièrement montré des signes d’incertitude et hésitation, voire des regrets, notamment après des séjours dans certains pays musulmans, au point d’être considéré, par ses amis occidentaux, victime d’un « lavage de cerveau » saisonnier [7]. Il s’est certes également illustré par d’excellents travaux honorant l’Islam, se rapportant notamment à la paix internationale et le rapprochement interreligieux. Il est toutefois très difficile de reprocher à quiconque, prenant connaissance des propos d’Arkoun sur le Coran, sa décision de rejeter en bloc toute son œuvre. Il serait enfin injuste de suggérer que les diverses promotions et distinctions (Chaire, Professeur Emérite, Prix, Médailles, Légion d’Honneur…) auxquelles Arkoun eut droit, le furent pour services rendus. Sa compétence exceptionnelle, ainsi que sa contribution pour le rapprochement interreligieux et la paix mondiale, y sont pour beaucoup.

Prenant sa défense, certains disciples d’Arkoun tentent de dévier les critiques, contre lui, vers sa vie privée, qui, disent-ils, ne regarde que lui. L’audience spatio-temporelle d’un nouveau Ijtihad de l’Islam est nettement plus vaste que celle d’un simple imam d’une mosquée ; et pour les deux, le prêche par l’exemple est plus important que celui de la parole ou l’écrit. Mais qui peut en fait dire qu’Akroun ne prêchait pas exactement ce qu’il faisait et vivait ? Et en plus, son comportement personnel de gentleman n’était-il pas en fait plus honorable et moins préjudiciable que ses écrits ?

A sa disparition, que Dieu ait pitié de lui, l’émotion était générale et les hommages fusèrent de partout, mais certains d’entre eux, provenant de la communauté judéo-chrétienne, pouvaient être perçus, par certains, comme un deuxième enterrement. Le journal El Watan avait quant à lui exigé un deuil national de pas moins de sept jours.

Mais qui était donc Louis Massignon ?

A la mort de Massignon, Louis Aragon écrivit « Un homme signifiant la France vient de disparaitre ». L’histoire de Massignon est dramatiquement liée à la colonisation et dé-islamisation à travers le monde et particulièrement en Algérie. Même les dates historiques semblent consolider l’approche numérique. C’est avec la mort de l’Emir Abdelkader en 1883, que coïncide la naissance de Louis Massignon. Il est mort à l’indépendance de l’Algérie en 1962, et plus précisément une certaine nuit du premier Novembre, heure du déclenchement d’une révolution devant libérer un pays et un continent. Massignon semblait jouir à la fois des prérogatives discrètes d’un chef d’Etat à vie, et de la vénération affichée à l’égard du Pape. Peu de gens savent qu’au début du vingtième siècle, cet héritier de Foucauld était le rival et compagnon Français de Laurence d’Arabie [8,9], avait participé aux accords Sykes-Picot sur le partage Franco-Britannique de l’Empire Ottoman [10], et était le premier Français à croire en un foyer pour les juifs en Palestine [11], avant de s’y atteler avec son ami Chaim Weizmann, futur président d’Israël. Massignon excellait dans l’art de leurrer et finir avec douceur ses victimes. C’est ainsi qu’on le retrouve par exemple plus tard s’opposant hypocritement au sionisme et défendant les droits des réfugiés Palestiniens. La toile de l’araignée Massignon a traqué plusieurs intellectuels et leaders musulmans. Des édifices et des établissements portent encore son nom dans des pays arabes. Certains des élèves de ce « formateur de théologiens musulmans » [10] se sont convertis au Christianisme tels l’Algérien Hosni Lahmek, et surtout Hadj Mohamed Abdeljalil, ce notable Marocain ayant visité les lieux saints, très jeune, avec sa famille, mais retourné par Massignon et devenu ensuite « Père Mohamed Abdeljalil ». Massignon annonça lui-même avec gloire et fierté cette conversion, mais Lyautey en fut outré car l’estimant contre productive [12].

Plus d’un demi-siècle après la mort de Massignon, sa toile d’araignée continue d’attirer, piéger, anesthésier, et brouiller autant d’intellectuels musulmans qu’avant, surtout parmi les ébahis et confus des sciences de l’errance, les tétanisés et complexés par le modernisme occidental, ainsi que les naufragés de l’ambigüité des rationalités.

Rationalité des non-cartésiens

Rationalité, que de bêtises et stupidités sont commises en ton nom ! Cela peut paraitre aussi paradoxal que normal que ce soient précisément ceux-là même qui souffrent d’un déficit chronique en rationalité qui l’invoquent en permanence dans des dissertations usant et empruntant des évidences, et convoquant hors propos des évènements historiques, afin d’y glisser des incohérences, sur les effets et causes, que la rhétorique et l’éloquence sont supposées pouvoir camoufler. Les récidives sont d’autant plus nombreuses que la stupidité continue de fournir des victimes, autres que les auteurs pris eux-mêmes à leurs propres pièges. Conscients de leur embrouille spirituelle, et au lieu de chercher une issue, les philosophes de l’égarement essaient plutôt de traquer d’autres. C’est ainsi qu’on les voit soulever des questions existentielles ambigües, et parfois absurdes, visant à brouiller les esprits et chercher la petite bête au Bon Dieu, s’il venait d’abord à exister. Il est toutefois important de signaler que certaines interrogations pertinentes sont tout à fait légitimes et des initiés peuvent apporter des réponses à une partie de ces questions. Il est cependant primordial de rappeler à ces brouilleurs que l’authentique rationalité cartésienne oppose aux absurdités, l’implacabilité du raisonnement par l’absurde. Pour les interrogations existentielles pertinentes et sans réponse, que certains évoquent dans le but de faire douter les croyants, l’athéisme reste coincé et sans réponse, alors que la religion en fournit toujours une, sereine et apaisante : « Allah Seul Sait ! ».

Si la toile Massignonienne continue de sévir, faire des victimes, et pourrir la pensée vulnérable de certains intellectuels musulmans, les ailes de la mouche Bennabienne, quant à elles, ne sont pas du tout en reste et continueront de porter des coups, percer ce filet, et offrir aux croyants des fenêtres de lumière et rayonnement, jusqu’au jour ou Allah héritera de la Terre et de tout ce qu’elle contient.

Abdelhamid Charif
3 Ramadhan 1435 H – 1er Juillet 2014 G

Références :

[1] Malek Bennabi : « Pourritures », « Mémoires, Tome 1 », Dar El Oumma
[2] Mohammed Arkoun : « Ma rencontre avec L. Massignon »,  Célébration du Centenaire de Louis Massignon, Le Caire, 1983
[3] Mohammed Arkoun : « Ma relation avec Youakim Moubarac », Les dossiers H, 2005
[4] http://www.jawdatsaid.net/en/index.php?title=Muhammad_Arkoun’s_attitude
[5] Le Coran. Traduit de l’arabe par Kazimirski. Chronologie et préface par Mohammed Arkoun. Paris, Flammarion 1970, 511 p.
[6] http://vb.tafsir.net/tafsir22489/#.U6FcgOmKDIU
[7] http://mrhayoun.blog.tdg.ch/archive/2010/09/20/la-disparition-d-un-grand-musulman-liberal-le-professeur-moh.html
[8] Jean Moncelon : « Louis Massignon », http://www.moncelon.com/Massignonbio.htm
[9] http://www.voltairenet.org/article160326.html
[10] http://www.akadem.org/public/Documents/FINIS/CHARBIT-intellectuels_866_A2/doc4_massignon.pdf
[11] Jean Moncelon : « Louis Massignon et la Palestine »
http://edition.moncelon.com/louis%20massignon%20ET%20la%20palestine.pdf
[12] http://morido.wanadooadsl.net/MassignonMaroc.htm

8 commentaires

  1. Malek Bennabi l’éveilleur des consciences.
    Malek Bennabi l’éveilleur des consciences. Ière Partie

    L’article est fort intéressant par son contenu et sa qualité d’écriture. Mais aucun article ne peut résumer en quelques lignes la vie et le combat d’un homme de la trempe de Malek Bennabi. Il invite ceux qui sont concernés par le nationalisme, l’Islam ou le débat idéologique à remettre les problèmes d’aujourd’hui dans leur genèse historique et sociologique. Nous sommes dans une confrontation civilisationnelle où nous nous sommes en posture de perdant car nous en ignorons tous les mécanismes en nous focalisant sur les artifices de la politique. Le mouvement national a produit beaucoup de sang et de larmes pour l’indépendance, mais il n’a pas produit l’idée de civilisation dont l’indépendance serait l’outil politique et économique. En tous les cas il est extraordinaire que les efforts de la colonisation de peuplement et les volontés de destruction de la personnalité algérienne n’aient pu empêcher l’arrivée de Malek Bennabi, Al Ibrahimi et Ben Badis. L’Algérie avait produit le véritable mouvement de la réforme et les authentiques hommes de la réforme. Malek Bennabi est un don divin. Il est de la trempe des Prophètes. L’Algérie et le monde arabe ont raté les idées et la méthodologie de cet homme. Les Algériens ont assassiné plusieurs fois Bennabi, « le fils de Prophète ». Le pire assassinant est d’avoir laissé les comparses intellectomanes utiliser son nom pour se donner une vitrine alors qu’ils sont fossoyeurs de ses idées.

    Malek Bennabi était subtil et juste. Il voyait avec justesse et lucidité les orientalises comme des nécessites historiques, car ils reposaient la question de l’Islam à des consciences mortes. Ils étaient des miroirs déformants qui avaient oublié qu’en voulant déformer ils reflétaient malgré eux les lueurs de l’Islam indestructibles et inaltérables. Les consciences indigènes « ré-allumées » soient se mettaient en défi de répondre aux mensonges soient acceptaient les mensonges. Mais chacun était mis devant ses responsabilités morales, religieuses, idéologiques. C’est dans ce processus qui relève de la métaphysique ou de la mystique de l’histoire que la colonisation a perdu ses armes stratégiques : l’Algérien a repris à son compte la réflexion autonome sur sa personnalité et sur la vocation de son islamité. L’acte est divin donc imprévisible et transcendant l’histoire humaine. Malek Bennabi était et reste l’occurrence algérienne du prototype du réformateur mohammadien annoncé par la Prophétie pour chaque époque ou chaque siècle.

    A suivre

    Ramadan Moubarak

  2. Malek Bennabi l’éveilleur des consciences.
    Malek Bennabi l’éveilleur des consciences . Suite et fin .

    Massignon et Bennabi ce n’est pas la rencontre de deux « ego surdimensionnées », mais la confrontation de deux projets titanesque. Massignon est le représentant de l’école orientaliste qui veut parachever la colonisation des âmes après celle des territoires. Cette école a pour vocation et continue de saper la langue arabe et de semer le doute sur l’authenticité du Coran. Bennabi est l’éveilleur des consciences qui résiste contre ce projet, le met à nu et dans la foulée met à nu toute l’école réformiste musulmane qui imite l’Occident ou qui lutte contre l’Occident par l’apologie ou la polémique. Malek Bennabi montre la voie de l’autonomie de pensée et du retour aux sources spirituelles qui ont produit l’épopée civilisatrice et libératrice de l’Islam. C’est l’homme libre qui propose un projet de liberté à des colonisés.Il montre la colonisation et son projet comme résultante du monde musulman décadent et comme prédation de l’Occident ethnocentriste et négateur des autres. Malek Bennabi est venu alors que les musulmans attendaient et attendent toujours des recettes de cuisine des charlatans. Malek Bennabi a dépossédé le colonisateur de sa plus grande prétention : l’universel par lequel il pratique l’indifférenciation et le mépris. Entre Bennabi et Arkoun il n’y a aucune comparaison sauf peut-être Massignon qui a joué le rôle de « révélateur ». Arkoun est le pur produit de l’école française. Ce n’est pas un réformateur, c’est un islamologue qui utilise les instruments de la pensée occidentale pour comprendre l’Islam, chose impossible et inconciliable avec la pensée de Bennabi. Bennabi voulait rendre la pensée du musulman autonome des modes de pensées issues de la colonisation ou de la décadence. La plus grande « pourriture » pour Malek Bennabi n’est pas l’orientaliste qui sape l’Islam par ses écrits et ses mensonges, mais l’interlocuteur valide, l’intellectuel, le religieux ou le politique qui est coopté par les appareils de la colonisation et qui devient machine à détruire les principes, les valeurs, les idées et la vérité.

    Le continuateur de Massignon est Jacques Berques avec un projet plus idéologique et politique : fabriquer l’Islam de France et l’exporter au Maghreb et en Egypte. L’école franco musulmane assimilationniste a produit des sorbonards de véritables valets aux loges maçonniques. Louange à Allah ! Ils brillent dans les salons parisiens et algérois, mais ils ont peu d’impact sur la communauté. Le journal la Croix et le Vatican leur font de la publicité en vain. Les charlatans des confréries font de la publicité à Bouteflika et lui apportent un grand réseau de clientélisme de la même manière que celui mis en place par le bureau des indigènes pour faire émerger les interlocuteurs valides et les auxiliaires de la colonisation.

    Il faut être un grand esprit noble, lucide et généreux pour dénoncer « l’islam importé de la décadence » et « l’islam façonné par le colonisateur » et proposer l’Islam de l’homme nouveau qui apporte une lecture nouvelle et adaptée aux réalités du monde pour se conformer au modèle prophétique et servir l’humanité dans sa diversité.

  3. Abdelhamid Charif on

    RE: La philosophie islamique postcoloniale : Quand la toile d’araignée survit à la tarentule mère
    Cher Mr Bensaî
    Essalam alaykoum wa Ramadhan Kareem wa Moubarak

    Merci pour cet excellent enrichissement. Aucun doute, vous en savez bien plus que moi sur Bennabi et sur son ami intime Hammouda Bensaî. Et la question se pose alors d’elle-même à moi et à tous les amis lecteurs. Que vous soyez parent ou pas avec l’ami intime de Bennabi, son « maitre », vous pouvez être très fier de partager le même nom, mais surtout l’amour de cet illustre savant, de notre trésor national, plutôt universel.
    Cher frère, je dois honteusement reconnaitre qu’il y a moins d’un mois, je n’avais que des connaissances générales sur Bennabi et je n’avais lu aucun de ses livres ; mise à part une conférence précoce que j’ai suivie en tant que lycéen à Amara Rachid en 1972 et de laquelle je n’ai retenu que la phrase introductrice « L’action est la molécule de l’histoire », et que j’ai évoquée dans une précédente contribution sur ce site même « Mécanique de l’immobilisme et fécondation des impasses ». J’étais à ce propos surpris de constater que cette extraordinaire citation, « L’action est la molécule de l’histoire », n’était pas connue et que probablement elle ne figure dans aucun de ses écrits. Une infirmation ou confirmation de votre part serait la bienvenue.
    Continuant les confessions, ce qui m’a sincèrement motivé, voire obligé, à pondre cette contribution dans des délais assez brefs, c’est honnêtement mon indignation de voir certains intellectuels mettre Bennabi et Arkoun dans le même sac. Cela est arrivé une fois de trop dans un forum social que je fréquente, et la colère m’a poussé à effectuer cette investigation. Je n’ai lu que « Les pourritures » où j’ai découvert « l’araignée » de Massignon, ce « formateur des théologiens musulmans ». J’ai évidemment consulté d’autres références (citées dans l’article), mais ma contribution ne rend même pas suffisamment compte des richesses contenues dans « Pourritures ». Donc loin de moi toute prétention de résumer la vie et le combat de Bennabi.
    Je peux me tromper, mais je trouve, et j’en suis même très attristé, que cette toile d’araignée de Massignon n’a pas été suffisamment évoquée et démasquée dans les écrits sur Bennabi, et qu’elle continue de piéger beaucoup d’intellectuels à travers son filet et ses héritiers tel Berque.
    C’est dire combien nous devons encore à Bennabi l’éveilleur des consciences, et en fait à nous-mêmes.
    Très fraternellement.

  4. Abdelhamid Charif on

    RE: La philosophie islamique postcoloniale : Quand la toile d’araignée survit à la tarentule mère
    Mr Bensaî
    Suite

    Vous pointez pertinemment « la bataille d’égos surdimensionnés », et le sens visé est bien sûr le conflit des deux civilisations que représentent l’un et l’autre des deux hommes (Bennabi et Massignon), tout en rappelant que ces deux surdoués étaient plus que conscients et de leur propre force et de celle de l’adversaire, et qu’il n’y a de ce fait aucun mal à évoquer également le défi et l’acharnement très personnalisés qui ont caractérisé cette longue bataille.
    Tout comme cette toile araignée Massignon continue de survivre à son géniteur, prions Allah pour que la mouche Bennabi continue elle aussi de générer et développer de nouvelles ailes perçant sans cesse ce filet Massignonien, avant de l’acculer et le mettre définitivement KO. Ameen.
    Saha Ftourek mon frère

  5. « L’action est la molécule de l’histoire  » .
    Mr Abdelhamid Chérif. Essalam alaykoum . Ière partie.

    Voici ma réponse :

    « L’action est la molécule de l’histoire » nous interpelle. Dans les années 62 à 67, l’université populaire (le théatre, la salle de fêtes et le cinéma convertis en salle de conférence pédagogique les après midi et les jours de relâche) les adolescents assistaient à des débats passionnés et passionants en rapport avec la philosophie de l’action, la théorie des activités humaines et la philosophie de l’histoire, l’atome et la chimie. Sortant victorieux d’un affrontement titanesque contre les forces de l’OTAN le savoir et le développement étaient accessibles sans argent et sans pétrole. Comme un Prophète, Bennabi, annonçait et avertissait. Très peu voyait la continuité et les conséquences néfastes du volontarisme aveugle et du colonialisme qui parvenaient à trouver des terrains d’entente objective.

    Vous avez été judicieux, dans votre article sur l’immobilisme, de rappeler que la mécanique peut être statique ou dynamique. Statique, elle peut être le repos ou l’équilibre, mais elle peut être aussi la mort. Dynamique elle peut aussi générer du chaos. Malek Bennabi a transposé ses lois dans le domaine social, antrhopologique et intellectuel, il a montré l’importance de la cohérence et du référentiel dans le mouvement social ou idéique ainsi que de l’inertie. Pour lui la politique devait être scientifique, connaitre les lois du changement et les mettre en application. L’intellectuel musulman devrait non seulement savoir que « le colonialisme est un immense sabotage de l’histoire » , mais comment il sabote et quoi faire et comment faire pour éviter son sabotage. Le colonialisme connait les mécanismes du sabotage et les applique avec pertinence, opportunité, cohérence et efficacité comme il connait les mécanismes de notre mentalité décadente et inefficace. Le génie de Bennabi n’a pas consisté à dénoncer ou à faire de l’activisme politique, mais à penser efficacement et justement les principes réducteurs et amplificateurs que le colonialisme utilise comme leviers de sa suprématie et de notre mise en asservissement.

    « L’action est la molécule de l’histoire » met en exergue la subtilité et la profondeur du verbe et de la pensée de Malek Bennabi qui se présentent toujours sous des apparences simples voire évidentes. Ce n’est que lorsqu’on les déploient ou qu’on les projettent dans sa pensée ou dans la situation sociale et idéologique qu’il analyse qu’on comprend alors leur complexité et qu’on ne s’étonne plus de voir les partisans des recettes ne pas voir en lui une solution toute faite. Bennabi n’a pas dit « L’action est l’atome ou l’énergie de l’histoire » pour signifier qu’elle est une dynamique d’édification qui elle même est la résultante d’assemblages complexes. L’action sans l’idée qui la préside, sans la finalité qui lui donnent une destinée et un sens, sans l’efficacité que lui donnent ses moyens, sans l’élan que lui donne l’energie sociale et intellectuelle, sans la force morale et spirituelle que lui donne une religion devient dans le meilleur des cas un phénomène electriquement neutre sans potentiel pour attirer et pour repousser et dans le pire des cas une entropie, un mouvement brownien qui se consume et qui consume son environnement.

    A suivre.

  6. « L’action est la molécule de l’histoire  » .
     » L’action est la molécule de l’histoire ». 2ème partie.

    Malek Bennabi sans être philosophe professionnel a prononcé la rupture entre la philosphie de l’être et la philosophie de l’acte ainsi qu’entre l’idéalisme et le réalisme de l’Occident qui nous a colonisé et qui a fait de ses contradictions philosophiques la référence de notre mental colonisé et inapte à penser en autonomie. Malek Bennabi sans être un Cheikh ou un ‘Alem a prononcé la rupture entre les modernistes et les traditionnalistes qui ont maintenu le monde musulman dans le « hors jeu » de l’Islam et accentué sa framentation et l’atomisme.

    Il ne s’agit ni d’apologie ni de jeu de mots, mais la citation « L’action est la molécule de l’histoire » est à la fois la synthèse de sa pensée, la synthèse des principaux courants de pensée dans le monde et surtout la synthèse du Coran sur le Croyant qui doit être une symbiose entre la foi, l’idée, le comportement, le verbe et l’action. Cette dernière est pour Malek Bennabi à la fois taklif (charge individuelle) et masouliya (responsabilité collective). Lorsque les deux se rencontrent et agissent de concert alors le changement se fait.

    Malek Bennabi a parfaitement compris le Coran et parfaitement compris le monde. Sa pensée pour être comprise exige des prérequis : une intelligence vive, une connaiisance de la vocation de l’Islam et une connaissance du monde (genèse et devenir). Le colonisateur sous l’habit du soldat ou du colon ne dispose pas de ses prérequis ni d’ailleurs les valets qui nous gouvernent en seconde main. Il y a des forces maléfiques qui ont ses prérequis. Devant ces forces, le Halim, comme le dit le Prophète (saws), sera dans le désaroi. Lorsqu’il parvient à préserver sa vie et sa liberté il ne peut échapper à la solitude, à la mise au silence. Malek Bennabi a vaincu ces forces et sa victoire relève du divin. Sans exagérer il ressemble étrangement à la description qu’il a fait d’Ibn Khaldoun  » venu trop tôt ou venu trop tard »

    Pour ne pas s’enfermer dans le « sectarisme » ou dans le « fétichisme » il est bon de rappeler que l’Algérie a produit des hommes remarquables tels que cheikh Larbi Tbessi ou l’écrivain Malek Hadad. Les « pourritures » locales sont parvenues à effacer tout ce qui peut rappeler la noblesse de l’Algérien ou la faire revivre. Très peu d’Algériens sont choqués par la symbolique de la célébration du Youm al ‘Ilm avec celle du décès de Cheikh Benabis… Al Gharib yassbahou hayran ! Toba lil ghoraba !

    A suivre .

  7. « L’action est la molécule de l’histoire  » .
     » L’action est la molécule de l’histoire ». Suite et fin.

    Pour vivre et prospérer la société humaine, particulièrement lorsqu’elle est vulnérable par les conditions de sa décadence, de sa colonisation ou de son indépendance ratée, ne peut faire l’économie de produire sa pensée, ses élites et son argent. Elle ne peut le faire sans une pensée globale, structurée et structurante, dans une dimension historique civilisationnelle, focalisée sur les processus et les ingénieries. Le colonialisme sape les possibilités et les conditions en sapant notre histoire, nos territoires, nos ressources, nos mentalités collectives, nos économies, nos désirs….

    Malek Bennabi connaissait le marxisme, mais sa référence était le Coran et le Prophète (saws). L’humain n’est pas une molécule de matière et son histoire ne peut donc se résumer à du matérialisme dialectique. Malek Bennabi a montré que l’humain civilisateur et ou libérateur est une aspiration mystico spatiale et mystico temporelle : dès que cette aspiration cesse l’efficacité du sol et du temps disparaisse et la civilisation se corrompe puis disparaît. La qualité d’usage du temps et de l’espace est fonction de l’aspiration humaine. L’inverse est vrai. L’humain est du temps et du sol et non de l’argent. Comment organiser individuellement et socialement le temps et le sol et pour quel dessein ? De la réponse et de sa cohérence avec l’aspiration « mystique » l’histoire va s’écrire en actions prometteuses, en actions mortifères ou en inertie.

    C’est l’ensemble de ces interrogations et de leurs réponses dans leur contexte historique et idéologique qui permet de saisir la tragédie d’un peuple et l’émergence d’un génie qui incarne l’âme d’un peuple, le renouveau d’une religion qu’on croyait enterrée. C’est ainsi que l’on comprend l’enthousiasme de Malek Bennabi pour la « réforme agraire » menée par un régime qui l’a poussé à la solitude avant et après l’indépendance. Lorsqu’on passe en revue toutes les implications de cette citation et de ses sous-entendus on revoit mieux les niveaux et les exigences de la lutte idéologique et ainsi on comprend la responsabilité des « intellectuels algériens » qui ont accepté les faux clivages idéologiques ou qui ont mis les curseurs d’analyses sur ce qui ne relevait pas de la priorité du temps et de l’espace.

    Oui vous avez raison de rappeler : « L’action est la molécule de l’histoire ». Il faut donc continuer à écrire. La qualité de lecture et d’écriture est l’avant, le pendant et l’après de l’agir efficace et assidu.

    Ramadan kareem wa moubarak .

  8. Abdelhamid Charif on

    RE: La philosophie islamique postcoloniale : Quand la toile d’araignée survit à la tarentule mère
    Cher Mr Bensaî, Salam et bonjour

    Merci encore pour votre nouvelle réaction / contribution.
    Je ne serais pas revenu à la charge et je n’aurais pas poussé ma curiosité plus loin si je n’avais pas le pressentiment que des amis lecteurs, qui suivent nos échanges, ne m’en feraient pas discrètement le reproche. Vous avez gentiment esquissé la question implicite, et je me sens donc obligé d’être aussi explicite que possible : Mr Bensaî, avez-vous des liens de parenté avec Mr Hamouda Bensaî, l’ami intime de Malek Bennabi, et que ce dernier a qualifié de « Mon Maitre » ? Ou bien s’agit-il seulement d’un pseudonyme, subtilement, et bien dignement, choisi par un nouvel ami posthume de Bennabi ? Et qu’en est-il du frère cadet Salah Bensaî ? Ce dernier est moins cité et évoqué que le frère ainé Hamouda.
    J’espère et je pense que vous reconnaitrez une certaine légitimité à ces interrogations relatives à ces deux frères Bensaî qui ont côtoyé Bennabi (Puisse Allah avoir pitié d’eux) durant une période que je qualifierais personnellement comme étant des plus fertiles de sa vie. Je respecte toutefois à l’avance votre éventuelle impasse sur ces interrogations.
    Le concept « intellectomane » de Bennabi est plus que jamais d’actualité et l’islamisme algérien et arable, particulièrement l’islam politique, n’en sont pas à l’abri.
    La puissance et l’endurance, intellectuelles et morales, exceptionnelles, solidement équipées d’outils cartésiens raffinés de raisonnement, persuasion et démantèlement, dont a été béni Malek Bennabi, sont difficilement reproductibles ; on le comprend. Ce qui est en revanche moins compréhensible c’est cette absence quasi-totale de discours islamiste empruntant distinctement le style Bennabi, même si le PRA s’était présenté au début en tant que tel à travers Mr Boukrouh qui ne cessait de rappeler qu’il était un élève de Bennabi. Être élève ou disciple de Bennabi n’est pas une mince affaire, et même un excellent enseignant comme lui ne peut pas former que de bons élèves ; et quiconque parmi ces derniers essaie de s’identifier au maitre risque de sombrer lui aussi dans la médiocrité. Quant à la classe politique actuelle, opposition incluse, elle ne serait probablement pas loin de prendre un Bennabi tout simplement pour un fou.
    Je vous cite :
    « Les Algériens ont assassiné plusieurs fois Bennabi, « le fils de Prophète ». Le pire assassinant est d’avoir laissé les comparses intellectomanes utiliser son nom pour se donner une vitrine alors qu’ils sont fossoyeurs de ses idées ».
    Ses néo-détracteurs ont, me semble-t-il, atteint récemment un autre niveau bas record, l’attaquant abjectement sur de nouveaux fronts, politique et spirituel, allant du Chiîsme à la Bennabienne à l’opportunisme et l’ambition politique ratés avant et après l’indépendance.
    Les chances qu’ont ces nains contemporains, que Louis Massignon aurait évidemment refusés dans sa classe, d’atteindre ou toucher Bennabi sont identiques à celles du rassemblement de l’association des idiots des villages, tournant tous la tête vers le haut, et par rafales synchronisées se mettent alors à cracher sur le ciel, et célébrant ensuite leur double bonheur d’atteindre leur cible tout en provoquant de la pluie.
    Puisse Allah gratifier l’Algérie des chouhadas du nouveau Bennabi du 21e siècle, « fils de prophète », et de la trempe des prophètes.
    Saha Ftourek, wa takabbala Allah minna wa minkoum

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