Il est souvent dit que le développement d’une société peut être mesuré par la condition de la femme, vu que cette dernière a beau subir tout au long de son histoire tant d’inégalités et de diminution, et même aujourd’hui elle subit toujours ce genre de traitement dans plusieurs sociétés patriarcales qui réduisent ses capacités et l’a confinent seulement dans son foyer.

Le cas de la femme algérienne semble être un peu ambigu et plutôt paradoxal. En dépit des initiatives et des efforts d’intégration de la femme dans plusieurs domaines (éducation, santé, administration…) la participation de la femme dans le domaine politique est rare, presque inexistante.

En la définissant comme femme algérienne, musulmane, et berbère cela me fait penser à ses origines et son histoire. Son histoire islamique là où non seulement les femmes jouaient un rôle primordial dans la prise des décisions politiques, mais aussi elles exerçaient le pouvoir politique comme chefs d’état, et même « El khoutba » le serment était proclamé dans les mosquées à leurs noms. Sur ce sujet je peux citer à titre d’exemple la reine musulmane Asma Al-Sulayhiyya du Yémen, sultana Radiyya du Punjabie, sultana Shajarat Al-Durr de L’Égypte, cette dernière que les Français connaissent très bien, elle les a vaincu durant les croisades et a capturé leur roi Louis IX.

Je me rappelle aussi des souveraines berbères telles que la fameuse Tinhinane et la Kahina. Sans ignorer bien sûr le nombre important des moudjahidates qui étaient de très bonnes stratégistes et qui participaient dans la guerre de libération de l’Algérie.

En faisant recours à tout ce bagage historique et identitaire, je dirais que la femme algérienne aurait pu être l’exemple politique de beaucoup de nations.

Pourquoi la contribution de la femme algérienne est si pauvre qu’on ne la remarque plus ? Quelles sont les causes majeures de cette absence ? La femme algérienne est-elle victime ou bien complice de son absence sur l’arène politique ?

Comme l’a déjà dit Jean Paul Sartre : « à moitié victimes, à moitié complices, comme tout le monde ». Sans doute la femme algérienne est soumise à divers facteurs qui l’a diminuent et l’écartent de la scène politique.

D’abord, être femme en Algérie est un très grand défit, elle vit dans une société où les stéréotypes concernant les rôles des deux sexes sont enracinés, une société qui considère que les affaires politiques sont réservées aux hommes. Elle est aussi victime de la négligence des partis politiques de la cause de la femme, et son exclusion de leurs programmes politiques.

On peut remarquer cette exclusion dans l’existence de deux partis politiques sur environs 50 partis, la candidature d’une seule femme aux élections présidentielles sur 6 candidats, la participation féminine dans le domaine judiciaire ne dépasse pas les 37% selon les statistiques de l’année 2008, et sur 34 ministres on ne trouve que 4 ministres femmes, qui gèrent des ministères moins importants tels que le ministère de la culture, ministère de la solidarité et de la famille, etc.

Comme il est susmentionné, la femme peut être aussi complice de son écartement de la scène politique en Algérie. Pour commencer, il est nécessaire quand même de susciter les efforts que l’Algérie a fourni afin de promouvoir la situation de la femme ; le gouvernement algérien a ratifié plusieurs conventions internationales des droits de l’homme et notamment les droits de la femme ; l’article 31 de la constitution algérienne qui garantit la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d’accès à la représentation dans les assemblées élues, plus la lois organique n ° 12-03 datée le 12/01/2012 et une légion de lois concernant l’intégration de la femme dans la vie politique.

En dépit des chances que la loi algérienne donne aux femmes pour briller dans le champ politique, la participation féminine demeure insignifiante, on remarque l’absence des organisations féministes effectives pour défendre les droits de la femme, on remarque aussi le renoncement précoce aux études de la part des étudiantes et le manque d’horizons et des ambitions.

Donc, le problème de l’absence féminine dans la politique n’est guère juridique, mais plutôt social et culturel. Il s’agit de l’ignorance de la femme de sa véritable identité féminine et de ses précieuses capacités. Cette idée me fait songer à ce que Kierkegaard disait à propos des femmes : « quel malheur d’être femme ! et pourtant le pire malheur quand on est femme et au fond de ne pas comprendre que c’est un » la majorité des femmes algériennes succombent devant le plus grand mensonge social – l’infériorité du sexe féminin – elles se sous estiment, elles portent des idées traditionnelles, dites freudiennes, dont elles se voient inférieures, elles se considèrent comme des êtres inaccomplis, autrement dit ; des êtres castrés.

Incapable de gouverner ou de régner, la femme algérienne fait du foyer son unique rêve, son empire. C’est pour cela qu’elle préfère élever des garçons que des filles, dans le but de se passer de sa castration illusionaire , c’est de faire de son garçon son alter-ego, sa réflexion, et sa continuation. Elle fait de son mieux pour qu’elle réalise à travers lui tout ce qu’elle s’est trouvée incapable de réaliser. Son rôle dans la société est devenu reproductif plus que productif.

Je souligne une autre fois que le problème majeur réside dans l’image de soi que la femme porte depuis son enfance. Cadre, intellectuelle, ou femme au foyer ; elles voient que le terrain politique et diplomatique est un privilège réservé aux hommes, dont il est vain d’essayer d’y accéder.

C’est pour cette raison que les femmes doivent d’abord se débarrasser de leurs dogmes traditionnels, des handicapes sociaux et culturels. Connaitre leur véritable identité féminine, avoir plus de confiance en soi, plus de rêves et plus d’objectifs, créer des organisations féministes plus effectives pour répandre cette culture, répandre la conscience politique entre les femmes et défendre leur cause. Car avoir accès à des positions politiques importantes ne s’offre pas sur un plat en or, mais il requiert beaucoup de défis et de sacrifices.

Mes sœurs les Algériennes, osez la politique ! l’Algérie a besoin de vous.

Nouha Rouabah
5 avril 2014

Un commentaire

  1. RE: L’absence de la femme dans la vie politique en Algérie
    Sallamou alaykum
    Je suis d’accord avec :l « analyse de la femme algérienne » mais avec une opinion en plus.
    En effet, ce préambule : « Il est souvent dit »… que le développement d’une société peut être mesuré par la condition de la femme… .ect. », Présente une approche tronquée du rôle naturel dévolu à CHAQUE GENRE, et non sa condition.
    Il importe de savoir que C les 2 qui font l’HOMME (et non pas chaque sexe).
    Ainsi, il me semble lire dans le billet que la condition de l’homme est bien meilleure que celle de sa partenaire. Une généralisation subjective et même improbable de K exceptionnels ne peut tenir comme argument, compte tenu de la culture de la famille algérienne et muslim.
    Les K contrversés évoqués ne reflêtent pas la réalité, ce sont des K, particuliers des femmes imposées par la force et non pas par choix, tout comme cette mamlouk (esclave), qui aurait dirigé l’Imara durant quelques semaines, en cachant la mort de son époux, et dont le Khalifa Abbassid de l’époque ordonna de la destituer, sinon. C qui fut.

    Malgré la misere sempiternelle dans laquelle végète -depuis des siecles- la femme algérienne elle est restée elle-même, resistante dans la détresse et combattante dans la douleur et le deuil, sans relache, digne, conformement à sa culture originale et ancestrale.
    Evidemment, l’appèl des syrènes lui est parvenu, mais forgée et cultivée par sa religion, son caractère et sa personnalité y faisaient naturellement obstacle.

    Et ce n’est pas parcqu’ une frange de cette dernière, émancipée de sa culture d’origine et intellectuellement occidentalisée, a pignon sur rue, que celles qui demeurént particulièrement attachées à la leur, se trouveraient à l’étroit dans leur peau !
    Non, il suffit d’observer, et non pas spéculer, la tendance générale de la femme algérienne authentique, reste fidèle et non émancipée de sa culture.Il faut la voir dans les villes et villages et notemment dans les campagnes.
    Il faut aussi se désoler de constater que cette même frange, intellect et cultivée use de ses bagages non pas pour affermir son origine et son authenticité, mais s’évertue et continu à faire l’apologie de l’inculture que le colonialisme a enclenché sous différentes appellations.
    Au lieu de réfléchir par elle-meme, elle se base sur des philosophies de camelots.
    Un redressement de leur capacité de reflexion propre s’impose, ce qui lui permettra de démontrer que ce renferme la femme algérienne authentique n’est pas de la camelote.
    Une simple rétrospective sur «la femme émancipée » en occident de 1945 à ce jour, serait matière à reflexion pour qui le souhaite !
    Celui qui ne peut voir n’est pas forcément un aveugle !

    Ne croyez surtout pas que je ne minismise et/ou méprise [le Rôle et la Place de la Femme]* dans notre société muslim en général.
    C tout à fait le contraire, mais il n’est pas osé que de dire que C celles qui ont cédé à cet appel ont abandonné leur rôle dans la société, Celui de construire celle de demain, construire l’enfant, homme de demain, utile à son peuple, à son Pays et à lui même.
    Elles ont occupé, et on peut aussi dire qu’elles ont même usurpé certaines fonction qui n’étaient pas les leurs, ni même dans leur capacité.
    Elle est entrée dans une compétition hostile, au résultat négative à la fin, avec son partenaire, dans l’accomplissement de son Devoir dévolu par son créateur pourvu de capacité en conséquence. Le considérant adversaire, délaissant ainsi son propre rôle, celui de gerer la famille et la maison, tâches assignées par son créateur et pourvue en cela biologiquement.

    Enfin, il y a lieu de reconnaitre que C le non respect du Système établit et imposé par Celui qui a créé le Processus de la vie, avec des Règles Immuables auxquelles s’astreignent l’ensemble de la création dans les cieux et sur terre, sauf l’HOMME.
    Et C ainsi que toute transgression aura ses conséquences ici même et sa rétribution demain !

    Un ex : Imaginez qu’une personne ne respecte pas le code de la route, et roule à sa convenance exclusive ?
    Imaginez qu’une autre en fasse autant ? Et une autre, et encore ?…
    Imaginez le résultat ?

    * ALLAH dans sa gandeur a « donnée » Fille à la Femme d’Imrane lorsqu’elle lui a promis ce qu’elle portait dans son ventre !!!
    ALLAH a, « soulagé » la femme en matière de devoir religieux, comparitivement à l’homme !!

    Fraternellement
    Sallamou alaykum
    Dziri45

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