Commentaire au sujet de l’article « Bouteflika et les militaires: Des rapports tumultueux »
http://www.elwatan.com/actualite/des-rapports-tumultueux-04-02-2014-244586_109.php

Quand on imagine dans quelle situation M. Bouteflika et son clan vont laisser l’Algérie, d’aucuns penseront surtout à la saignée économique et financière du pays, provoquée par la corruption et la mauvaise gestion, tout autant que par les vols, les pillages du patrimoine public, le gaspillage généralisé et les détournements de fonds publics en termes de milliards, etc. etc.

Or, ce qui guette notre pays; au terme de 15 années de pouvoir régalien de M. Bouteflika, de son clan et de sa clientèle politique pourrait être beaucoup plus désastreux : C’est l’Unité de l’Institution militaire qu’est l’ANP.

Après la mascarade de l’élection de Bouteflika en 1999, l’ami de toujours qu’a été pour moi le regretté Chérif Belkacem – Si Djamal, que Dieu ait en Sa Miséricorde – avait coutume de me dire : (et que je reproduis aussi fidèlement que possible)

« Ce que je crains le plus pour notre pays, avec ce scélérat à la tête de l’Etat, c’est qu’il parvienne à diviser l’unité de l’armée, juste pour se maintenir au pouvoir aussi longtemps que possible. C’est un jouisseur impénitent, doublé d’un homme rancunier et incapable de gratitude. Il n’a de cœur que pour les siens. »

Je dois ajouter que, pour avoir connu moi-même M. Bouteflika et l’avoir soutenu moralement, dans la dure période qu’il connut entre 1982 – 1996, je puis dire que le jugement de Si Djamal est tout à fait pertinent.

C’est pourquoi, comme l’immense majorité de mes concitoyens, je nourris le grand espoir que notre Institution Militaire se réhabilite moralement, aux yeux du peuple algérien, en faisant le ménage dans ses rangs. Il y va de l’Unité du Peuple et de la Nation, et corrélativement, de l’intégrité de notre Territoire.

Car, les chantres – militaires ou civils – d’une « coopération » avec l’Otan et/ou avec l’ex puissance coloniale doivent savoir qu’à terme, les inconvénients de ce genre de « coopération » ne peuvent être que désastreux pour l’indépendance et la souveraineté de notre pays et de son armée, qui n’a pas vocation, ni historiquement, ni idéologiquement, ni politiquement, à jouer les seconds rôles sur son propre territoire, comme cela a été le cas pour le survol de notre espace aérien par l’aviation militaire française se rendant au Mali, et son ravitaillement aux frontières avec ce pays.

Cela signifie pour être plus clair, que ni le commandement militaire actuel, ni le Chef de l’Etat et son gouvernement ne sont en position morale et politique, de diriger la Nation.

Abdelkader Dehbi
5 février 2014

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