Dans un rapport annuel sur la situation des droits de l’homme en Algérie, pour l’année 2013, l’organisation non gouvernementale, Human Rights Watch, tire la sonnette d’alarme sur quasiment tous les plans. En effet, dans un document de cinq pages, elle relève sans complaisance les dépassements abusifs dont est victime la société algérienne. D’une façon générale, constate l’ONG, « malgré la levée de l’état d’urgence en avril 2011et l’adoption de nouvelles lois sur les libertés d’association et des médias, ainsi que sur les partis politiques, l’Algérie a fait peu de progrès sur la protection des droits humains. » Pour rappel, la levée de l’état d’urgence est intervenue au lendemain des révoltes nord-africaines. Ainsi, en signe  d’apaisement, le chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, et les services de sécurité ont décidé l’abrogation de cette loi inique, maintenue jusque-là dans le seul but de museler la société.

Cela dit, bien que le régime se soit passé de cette loi scélérate, force est de reconnaitre que les années passent sans aucune amélioration ne soit à relever. Spécialiste de l’action psychologique, le régime algérien innove en recourant à d’autres méthodes. Partant, à défaut de recourir à la loi de 1992 relative à l’instauration de l’état d’urgence, lors des manifestations de chômeurs, les services de sécurité, selon Human Rights Watch, bloquent tout bonnement les accès aux sites de manifestations et procèdent à l’arrestation des meneurs. « La police a arrêté Tahar Belabbès, un coordinateur pour le comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), dans la ville méridionale d’Ouargla, le 2 janvier, après que la police ait [a]dispersé des manifestants pacifiques réclamant des emplois et le limogeage des responsables locaux pour ne pas avoir lutté contre le chômage », lit-on dans le rapport de l’ONG.

Cependant, pour ne pas faire de jaloux, le régime contrôle l’ensemble de la société. Estimant que le peuple algérien est incapable de faire un bon choix, on décide tout à sa place. Et si quelques voix s’élèvent pour les dénoncer, les sanctions tombent tel un couperet. D’ailleurs, après le coup d’État de janvier 1992, le régime algérien n’autorise aucune immixtion des Algériens dans les affaires de l’État. « L’État gère toutes les stations de télévision et de radio, et lorsqu’il s’agit de question clés, telles que la sécurité et la politique étrangère, elles diffusent la ligne officielle et ne tolèrent pas de commentaire dissident ou de reportages critiques », souligne l’ONG.

Quant à la presse privée, bien qu’elle puisse se permettre quelques critiques, elle ne s’aventure pas trop loin. En revanche, elle est acerbe quand il s’agit de déstabiliser les partis de l’opposition, à l’instar du FFS. Ainsi, depuis la légalisation du parti de Hocine Ait Ahmed, dont le combat pour la démocratisation des institutions algériennes n’est plus à démontrer,  celui-ci n’a jamais bénéficié d’un quelconque encouragement de la part de cette presse dite « libre ». Récemment encore, le journal El Watan difforme sciemment les propos d’Ahmed Betatache, lors du conseil fédéral du 25 janvier 2014, en vue d’induire la base militante en erreur.

Quoi qu’il en soit, ce rôle néfaste de la presse n’est que secondaire comparé  à l’acharnement de l’administration en général. Du coup, chaque manifestation syndicale, par exemple, est systématiquement suivie de mesures dissuasives. En effet, bien qu’ils soient chômeurs, les animateurs de le CNDDC sont soumis à des amendes pécuniaires pour avoir réclamé du travail. Et quand il s’agit des professionnels, l’administration refuse uniment de reconnaitre le caractère autonome de leur organisation. Selon Human Rights Watch, « les autorités algériennes se livrent à des manœuvres administratives visant à refuser le statut juridique aux syndicats indépendants… Le syndicat des enseignants du supérieur solidaire, par exemple, a déposé ses documents le 19 janvier 2012. Il n’a obtenu aucun reçu à l’époque et n’a pas encore reçu de réponse du gouvernement, ce qui signifie qu’il ne peut pas fonctionner légalement. »

Pour conclure, bien que tous les indicateurs soient au rouge, le régime impassible fait comme si de rien n’était. En s’appuyant sur une clientèle bruyante, le pouvoir algérien claironne que, sans lui, l’Algérie ne s’en sortira pas. D’où la campagne pour le quatrième mandat pour l’actuel chef de l’État, et ce, malgré son état de santé dégradé. Cela dit, à trois mois de l’élection présidentielle, il semble que la partie soit jouée. Cela dit, malgré le maintien du régime, cela ne veut pas dire que ce choix soit le meilleur. Car, l’Algérie a besoin des dirigeants qui la respectent. Enfin, tant que l’équipe en place ne restitue pas le pouvoir au peuple, l’Algérie ne sera jamais apaisée. Le reste n’est que démagogie et manœuvre visant à priver le peuple algérien de vivre en paix.

Boubekeur Ait Benali
27 janvier 2014

Un commentaire

  1. ONGs AU SERVICE DE LA GUERRE ET DE L’EMPIRE.
    ONGs AU SERVICE DE LA GUERRE ET DE L’EMPIRE.(Truthseeker Ep35).

    RT.QUESTION. –http://rt.com/ – -http://rt.com/shows/the-truthseeker – http://www.youtube.com/watch?v=F7ASHvWEXbc

    Publiée le 12 mars 2014.

    Truthseeker est une émission d’investigation plutôt percutante, qui expose en une dizaine de minutes tous les 15 jours des sujets ou évènements majeurs que les médias de masse n’osent pas aborder.
    Dans cet épisode, Daniel Bushell s’est intéressé au cas des ONG.
    Par de nombreux exemples passés et présents, l’on apprend que les principales ONG sont devenues des supplétifs de la politique impériale des USA et de ses larbins de l’OTAN.
    Voire même, dans certains cas comme Amnesty, jouer un rôle-clé dans le déclenchement d’une guerre.
    http://www.youtube.com/watch?v=F7ASHvWEXbc

    – Voir aussi, sur E&R : « Entretien avec Francisco Dominguez sur la déstabilisation du Venezuela ». Goerges Galloway. http://www.egaliteetreconciliation.fr/Entretien-avec-Francisco-Dominguez-sur-la-destabilisation-du-Venezuela-24062.html

    Notes : que doivent faire les pays visées par l’Empire et sa stratégie du « chaos constructeur »? Expulser les ONG et autres associations des « droits de l’homme » et de la « démocratie » car jamais, je le répète, jamais « l’Axe du Bien » US-UE-OTAN ne permettrait, en aucune façon,la présence des dites « organisations humanitaires » sur leur sol ! L’Irak,l’Afghanistan,l’ex Yougoslavie,la Somalie,la Côte d’Ivoire,la Libye,la Tunisie,la Syrie,l’Égypte,le Yemen,Bahrein ont payé un très lourd tribut à cette politique dite du « droit de protéger-D2P », qui n’est rien d’autre que de l’enfumage universel pour tromper les opinions publiques mondiales et justifier leurs sales guerres d’invasion et d’occupation.

    Ils ont osé dire :

    – « Nous sommes exceptionnellement bons. Nous sommes le peuple élu » – « We’re uniquely good, we’re God’s special nation! » (G.W.BUSH.)

    – « S’ils allument leurs radars, nous ferons exploser leurs nom de Dieu de SAMs (missiles sol-air) ! Leur pays est à nous, leur espace aérien est à nous. Nous décidons de comment ils doivent vivre et s’exprimer. Et c’est ça qui est grand avec l’Amérique en ce moment. C’est une bonne chose, surtout quand on pense qu’il y a là-bas un paquet de pétrole dont on a besoin! ». (Le général William Loonev, 30/08/1999. A propos de l’Irak, dans une interview au Washington Post,le 30 août 1999.)

    Le valeureux Sitting-Bull grand chef Sioux a cruellement payé avec son peuple, la folie exterminatrice de l’envahisseur blanc. Écoutons-le :

    « La première caractéristique de l’Homme Blanc, c’est le mensonge et le double langage au service de son avidité. Le crime habillé en vertu, voilà la principale de vos valeurs. »

    Puissions-nous nous en inspirer avant qu’il ne soit trop tard pour nos propres peuples!

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