Ils sont des milliers, chaque jour, à affluer ici, en Egypte. Ils ont quitté leur foyer, leur famille, leur patrie. Ils sont pleins d’histoires toutes aussi horribles les unes que les autres, ils ont fui leur tyran, ses massacres et la guerre. Eux, ce sont les réfugiés syriens.

Leur peuple, tout comme leurs frères palestiniens, est aujourd’hui pris en otage, entre des bourreaux et des lâches.

Les bourreaux, ce sont ces régimes despotiques, prêts à tout pour se maintenir au pouvoir. Quitte à faire couler le sang des femmes et des enfants de leur propre pays, à torturer, à violer. Ils s’appuient sur des hommes sans foi ni loi, au service de la tyrannie.

Ce sont aussi ces milices, autrefois vantés au Sud Liban pour avoir affronté, héroïquement, un occupant, véritable bourreau d’un autre peuple en lutte, celui de Palestine. Mais comme on ne peut pas défendre la liberté d’un peuple et l’oppression d’un autre, se ranger du côté du boucher de Damas est une erreur fatale, indélébile et regrettable. Et malgré tout compréhensible!

Car de l’autre côté, des soi-disant soutiens du peuple syrien, se trouve les lâches. Ils sont de deux sortes. Ce sont ces pays occidentaux, qui soutiennent la résistance syrienne avec la bouche, quand les armes se font attendre, et condamnent cette même résistance en Palestine. Tout comme ils condamnent la dictature ici et soutiennent telle autre là-bas. Parce que ces lâches ne soutiennent en réalité que leurs intérêts.

Ce sont également ces pays du Golfe. Ceux là mêmes qui ont accueilli le bourreau de Tunis et qui n’ont jamais versé un kopeck pour la lutte palestinienne, véritable thermomètre du courage et de l’indépendance politiques. Peut-on être ému par la souffrance du peuple syrien sous ses bombes et indifférent à celle du peuple palestinien? Non, mais eux aussi ne sont mus que par leurs intérêts. Ils ne soutiennent pas la liberté et la dignité du peuple syrien, mais ils luttent contre l’axe chiite. Les lâches sont ici pires que les bourreaux, car ces derniers ont au moins fais preuve de résistance face à Israël.

Mais le temps des lâches viendra. Celui des bourreaux aussi. Les premiers finiront par tomber, parce que l’instrumentalisation des peuples qui luttent pour leur liberté ne durera pas. Et que ceux qui luttent contre la tyrannie n’accepteront d’être les marionnettes de personne. Les seconds aussi tomberont, parce qu’on ne peut pas lutter contre Israël en utilisant ses méthodes. Ils comprendront, peut-être trop tard, que ceux qui luttent contre leurs régimes savent que le combat ne s’arrêtera pas à Damas mais à Jérusalem. Et que le véritable axe de résistance, ce sont eux.

Et puis il y a nous. Observateurs lointains, à l’indignation passagère. Que faire, Ô peuple syrien, si ce n’est te demander pardon. Pardon pour notre impuissance, pour nos manquements, pour notre indifférence. Mais sachez que nous vous soutenons, vous et votre lutte pour votre liberté, désintéréssés. Comme nous soutenons celle du peuple palestinien. Comme nous avons soutenu celles du peuple tunisien, égyptien, lybien et yéménite. Sachez que nos modestes prières vous accompagent. Et que malgré nos faiblesses, nous avons au moins l’avantage de ne faire partie ni des bourreaux ni des lâches.

La victoire est avec la patience, et elle ne viendra que de Dieu.

Farid Omeir
29 mai 2013

5 commentaires

  1. khadidja on

    RE: Le peuple syrien, les bourreaux et les lâches
    très bel article ,très intéressant , Que DIeu préserve la Syrie , la Palestine et tous les pays arabes et musulmans des bourreaux et des lâches.

  2. Alagerien patriote a on

    L’heure de la contre-offensive a sonné
    les vrais héros sont restés sur place à defendre eur pays contre les hordes »ifranja » et leurs alliés « les nouveaux mongols ». L’histoire ne cesse de répéter et les larmes de crocodiles des BBC FRANCE 24 ORIENT AL MOUSTaQBAL ENFIN les canaux de tous les hypocrites promoteurs des cannibales coupeurs de tètes et mangeurs de cœurs et de cervelles humaines ne sauveront pas les envahisseurs et les assassins de ulémas patriotes payeront le prix fort à Qosseir , Alep et Homs.Parole de Assad.
    l’heure du commanditaire , Israel et de ses suppôts arabes et turcs sonnera.

  3. LE DROIT DES PUISSANTS
    Au nom de la liberté d’expression,Mr Aroua en ancien voisin de notre cher « Laakiba » je vous prie de bien vouloir publier cet article. Merci infiniment.

    Le droit des puissants

    La Syrie – avec les événements qui s’y déroulent au quotidien depuis plus de deux ans induits par des scènes de carnages et d’horreur répétitifs – administre au monde comment les puissants conçoivent la paix et la sécurité du monde et les rapports entre les nations.

    Ainsi, c’est ceux qui disposent de la puissance militaire, financière et politique qui dessinent les destinés des peuples et des Etats. Cela est devenu évident dans le sillage dudit «Printemps arabe» et singulièrement son exploitation insultante pour le droit et les lois internationaux.

    Il en est ainsi des tentatives d’abattre le dernier régime arabe qui n’entre pas dans les plans de l’Occident pour le «Monde arabe». On ne peut pas comprendre les événements de Syrie si on ne les replace pas dans le contexte de la déstabilisation organisée par des puissances telles que la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Ces deux nations s’étant, dès le départ, montrées les plus déterminées à faire un sort aux pouvoirs arabes, qui ne répondent pas aux critères qu’elles veulent imposer à cette région riche en gaz et en pétrole.
    On ne peut omettre de souligner que c’est Londres et Paris – par leurs représentants, les ambassadeurs Sykes et Picot – qui ont charcuté (à leur profit) le Moyen-Orient au lendemain de la chute de l’Empire ottoman en 1920.

    C’est avec cette même donne que ces deux puissances interviennent aujourd’hui dans le conflit syrien. Comment en effet, comprendre l’anomalie du soutien qu’apportent Paris et Londres aux groupes insurrectionnels contre la Syrie si on ne la remet pas dans le contexte d’injonctions faites aux plus faibles «faites ceci, ne faites pas cela…».

    Ce sont, dans le cas de la Syrie, trois pays membres permanents du Conseil de sécurité et puissances nucléaires – Etats-Unis, Grande-Bretagne et France – qui font fi de la Charte des Nations unies et du droit international encourageant, ostensiblement, une rébellion contre un Etat souverain.

    Du jamais-vu dans les annales du droit et des relations internationales où des Etat s’engagent aussi officiellement dans la déstabilisation d’un pays tiers. Cela d’autant plus que ces puissances influentes soutiennent des déserteurs, des mercenaires engagés par des monarchies du Golfe, et aussi des jihadistes recrutés dans divers pays arabes. Ceux-ci tuent sans état d’âme les Syriens. Carnages que des médias internationaux complaisants mettent sur le compte de l’armée du régime syrien.

    Décryptés, Paris, Washington et Londres soutiennent de tout leur poids des tueurs – dont au moins un, le Front Al Nosra, figure sur la liste des groupes terroristes établie par les Etats-Unis – que l’on pourchasse ailleurs en Afghanistan et au Mali.
    Nécessité fait loi!

    Or, l’exécution barbare, dimanche, d’un enfant de 14 ans dans le nord de la Syrie par un groupe islamiste armé met en évidence la cruauté de la phalange sur laquelle s’appuient ces puissances pour faire tomber le régime de Damas à défaut de pouvoir intervenir – dans le contexte mondial actuel – directement comme cela a été le cas en Libye par Otan interposée.

    En fait, la Syrie est devenue – du fait même de la vacuité de l’«opposition» portée à bout de bras par le Qatar – un champ de bataille, où tous les coups sont bons sous l’œil indulgent de ceux-là mêmes qui réclament plus d’armes pour la rébellion.

    En Syrie, les puissances occidentales et leurs sous-traitants du Golfe ont maltraité le droit international à leur convenance. C’est ainsi que le chef de la diplomatie britannique, William Hague, regrette que le régime syrien – qui, jusqu’à preuve du contraire, est reconnu par l’ONU – regagne du terrain au plan militaire, ce qui rend, selon lui, «plus difficile l’organisation et le succès d’une conférence internationale de paix sur la Syrie».

    Ce qui laisse entendre que le régime syrien n’avait pas le droit de se défendre dès lors que ces puissances en ont décidé ainsi. C’est pourtant, ce même diplomate britannique qui, plutôt que de condamner l’agression caractérisée d’Israël, contre la Syrie (le 5 mai dernier), lui trouve une justification et estime- le comble – qu’il «fallait respecter» la décision d’Israël de «protéger sa sécurité».
    Israël a le droit de protéger sa «sécurité» pas la Syrie attaquée par des rebelles soutenus par la Grande-Bretagne, armés et financés par les monarchies et les puissances influentes occidentales. C’est cela le «nouvel ordre» mondial.

    Karim Mohsen

    Source: L’Expression

    • La trahison des faibles
      [quote]Ainsi, c’est ceux qui disposent de la puissance militaire, financière et politique qui dessinent les destinés des peuples et des Etats.[/quote]
      Ce sont ceux qui assouvissent leurs peuples, spolient leur liberté et leur dignité; ce sont ceux qui se maintiennent au pouvoir par la terreur policière et la surveillance politique; ce sont ceux qui s’autoproclament seigneurs à vie et leur progéniture quitte à brûler la terre et les hommes … ce sont ceux là qui soumettent la destinée des peuples et de l’état aux puissances militaires et à la loi de la jungle !!!

      Combien de leçons faudra-t-il après celle de Saddam et l’Irak pour assimiler cette « Sounna », cette tradition existentielle ?

      Faire des reproches à l’ennemi de se comporter comme un ennemi est en soi ridicule mais pleurer ou jubiler le tyran ne fera pas de cet ennemi un ami respectueux… au crachat du tyran sur nos échines s’ajoutera celle de l’ennemi.

    • senoussi on

      RE: LE DROIT DES PUISSANTS
      Tout a fait d’accord avec toi quoiqu’en disent les faux frères musulmans

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