Avec les multiples scandales de corruption qui touchent tous les hommes au pouvoir, montrant clairement à la face du monde et des algériens, la nature mafieuse du régime algérien, avec les mouvements de protestations qui se multiplient à travers le pays, l’Algérie est entrée dans une phase dangereuse mais en même temps porteuse d’espoir. Dangereuse, parce que ce régime a tellement affaibli le pays sur la scène internationale, qu’il n’a plus aucun poids ni aucun crédit, parce qu’il est aujourd’hui isolé dans son environnement immédiat, entouré par des nations non amies et certaines ou règnent une instabilité critique, voire une guerre sanglante comme au nord du Mali.

Le pays est également affaibli, parce que ses institutions ( politiques, économiques sociales ou culturelles) ne fonctionnent plus normalement. La compétence et le mérite ont été chassé au profit de l’allégeance, de la médiocrité et de la corruption. La seule réussite du régime algérien ces dernières décennies est la généralisation de la corruption jusqu’à ce qu’elle devienne institutionnalisée.

Un stratège chinois a établit, il y a plusieurs siècle, « que si vous voulez détruire un pays ennemi, inutile de lui faire une guerre sanglante qui pourrait durer des décennies et couter cher en pertes humaines. Il suffit de lui détruire son système d’éducation et d’y généraliser la corruption. Ensuite, il faut attendre 20 ans, et vous aurez un pays constitué d’ignorants et dirigé par des voleurs. Il vous saura alors très facile de les vaincre».

Si on retient, cette axiome, il paraît alors évident, que le régime algérien, ces trois dernières décennies particulièrement, a atteint cet objectif. Par comparaison aux années 70 et même aux années 80, la société algérienne a reculé drastiquement en matière d’éducation et la corruption, marginale et d’un niveau universel, s’est développée de manière exponentielle. Que cela ait été le fruit d’une politique résolue ou d’une incompétence inégalée, le résultat est le même. Quand une nation est gérée par des officiers de renseignements qui n’ont aucune aptitude, ni aucune compétence politique, économique et sociale, qui n’ont pas de vision, pas de stratégie, pas de programme autre que celui de surveiller les citoyens, cette nation ne peut évoluer naturellement. Les nations qui ont un rôle dans le monde sont construites par leurs citoyens, tous leurs citoyens, ou en tous cas, la grande majorité. Sur une période donnée, revenant aux 20 ans du stratège chinois, les pays qui ont une influence dans le monde, ont été, tour à tour dirigés par l’ensemble des courants politiques qui composent leurs sociétés aux travers d’élections. Un jour, la droite, un autre la gauche, un autre une alliance droite centre, un autre encore une alliance centre gauche et pour certains, il y a même eut des alliances droite et extrême droite et pour d’autres, gauche et extrême gauche. Au bout du compte, sur cette durée, la grande majorité des composantes politiques et sociales de la société, aura participé, d’une manière ou d’une autre à la construction des institutions, de l’économie et en définitive de la nation elle même. Dans notre pays, un groupe qui s’est accaparé du pouvoir, avant même l’indépendance, dirige la nation de manière autoritaire en excluant la population et ses diverses composantes. Comment ce groupe, pense t-il construire une nation sans son peuple et à certains égards, contre le peuple. L’échec est assuré et malheureusement, nous y sommes.

Aujourd’hui, force est de constater, que l’Algérie en tant que nation a une seule légitimité, celle de la guerre d’indépendance. Par contre, elle n’a pas su, à ce jour, intégrer sa population à la construction du pays et de ses institutions. Pire, elle a exclut, les esprits libres et par définition créateurs, les groupes sociaux et professionnels riches en compétences qui échappaient au contrôle du pouvoir central mais qui ailleurs font la force des nations, et dans certains cas, son avant-garde.

Nous avons aujourd’hui, à reconstruire ce lien, à bâtir un état, à mettre en place des institutions auxquelles participent toutes les volontés et les compétences. Nous avons à construire une économie, un système d’éducation et d’enseignement qui mettra nos enfants dans les conditions de se battre et de lutter au niveau mondial pour préserver la nation algérienne. En un mot, nous avons à mettre en place un système qui donne à chacun sa place et sa chance pour participer au devenir du pays et apporter son savoir faire, sa volonté, sa motivation, son énergie pour faire de l’Algérie un acteur important sur la scène internationale.

Le régime actuel a échoué lamentablement, et il nous appartient, par devoir envers ceux qui ont arraché ce pays et l’ont édifié, par le sacrifice de leurs vies, de surmonter cette épreuve et de passer enfin à l’étape de construction de l’Algérie.

Yahia Bounouar
23 février 2013

Source: http://lanationdz.com

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