A l’occasion de la manifestation de soutien qui aura lieu sur la Place Neuve à Genève, le 17 mars 2012 à 14 heures.

Version courte

Bismillah !

Nous sommes la aujourd’hui pour crier haut et fort : Non a l’extradition de notre frère Dr Mourad Dhina !

C’est le mois de mars et comme vous l’avez constaté les médias, tous azimut, nous parlent des accords d’Evian en passant sous silence les accords signés sous la table des négociations avec la France coloniale (gaz, pétrole et essais nucléaires dans le désert du Sahara).

Au lieu de nous ressasser le passé, ils feraient mieux de braquer leurs projecteurs sur ce qui se passe aujourd’hui.

Cinquante ans après, le « clan au pouvoir » est toujours là, les richesses sont dilapidées, les droits les plus élémentaires sont piétinés. Que vaut une indépendance sans liberté ?

Ceux que la démocratie a désigné pour gouverner et faire évoluer le pays ont été emprisonnés, torturés, exécutés et jusqu’à aujourd’hui pourchassés.

Parmi eux il y a le Dr Mourad Dhina qui est emprisonné en France dans l’attente d’un jugement pour décider de son extradition à la demande du gouvernement algérien. Nous demandons à France de le libérer aujourd’hui avant demain afin qu’il puisse rejoindre sa famille que cette situation traumatise. J’exprime à l’attention de sa noble famille mon profond respect et toute ma fraternité.

L’extradition de cet homme qui est un défenseur acharné des Droits de l’Homme et de sa Dignité est une violation flagrante de ces mêmes Droits de l’Homme que la France dit défendre et protéger. Mourad Dhina vit depuis plus de 20 ans à Genève ville internationale où siège la Commission des Droits de l’Homme avec sa famille. Nous disons merci à la Suisse et à Genève de l’avoir accueillit et protégé en refusant catégoriquement de l’extrader malgré les demandes réitérées et les multiples pressions de la part de l’Algérie. En agissant ainsi la Suisse s’honore et nous honore. C’est pourquoi nous lançons cet appel pour sa libération ! L’extrader, c’est l’envoyer à la mort au pays de la dictature.

Je saisi cette occasion pour remercier la Suisse pour la protection qu’elle lui a accordé après avoir été convaincu que la condamnation qui pesait sur lui n’était que le produit d’un complot politique. Les tyrans n’aiment pas les hommes et les femmes justes. Pour conclure, je vous conseille de lire la lettre que le frère Mourad Dhina a écrit depuis la prison où il attend d’être extradé ou libéré. Cette lettre est pleine de courage et d’espoir pour son pays, pour son peuple et pour chacune et chacun de nous. Il est impératif que des hommes comme lui soit respecter et aider dans la tache qui est la leur à savoir la défense et la protection des valeurs universelles sans lesquelles l’Humanité ne peut se réaliser et édifier un monde harmonieux et équitable pour tous.

Nous attendons la bonne nouvelle, celle de la libération de notre frère Mourad Dhina.

Wassalam !
Hafid Ouardiri
17 mars 2012

Version longue

Nous sommes au mois de mars, les médias célèbrent le cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. On revoie les atrocités vécues par le peuple algérien et perpétrées sans foi ni loi par la soldatesque française. Les projecteurs des médias sont braqués sur l’histoire du passé en omettant ce qui ce passe aujourd’hui. Qu’ils les tournent du côté du présent et ils verraient un pays en état de siège, une population réduite à l’indigence malgré la richesse dont profite outrageusement le clan au pouvoir et ses sympathisants et une jeunesse abandonnée à son sort, réduite à l’oisiveté et à la délinquance.

Les médias nous ressassent le passé en parlant des accords d’Evian sans rien dire sur les négociations de dessous de table comme le gaz, le pétrole et les essais nucléaires dans le Sahara qui ont fait un nombre considérables de victimes parmi les gens du peuple.

Je me souviens comme aujourd’hui de cette époque et de ce qui s’est passé avant durant sept années de tyrannie aveugle contre le peuple algérien qui luttait pour être libre et indépendant. Il ne demandait rien d’impossible sinon sa liberté pleine et entière et il recevait la mort en réponse.

On parle toujours du peuple qui a payé sa liberté au prix d’un million de martyrs.

Tout cela pour se retrouver aujourd’hui dans une situation pire que celle que nous avons vécu durant les années de braises sous la torture et la barbarie des paras français qui prônaient la démocratie chez eux et l’impérialisme en Algérie et ailleurs en Afrique.

L’euphorie de l’indépendance a vite laissé place au désenchantement à cause du régime néo-colonialiste qui s’est installé et qui a commencé à gouverner par le mensonge et le mépris du peuple encore meurtri pas les années horribles qu’il venait de vivre.

Malgré la déception du peuple qui ne voyait toujours pas apparaître les fruits de sa lutte. En réponse à son attente, il subit un coup d’Etat en 1965 (la guerre des chefs), à la main de fer de Ben Bella succédera la poigne d’acier trempé de Boumédienne. Le peuple restait sage ne voulant pas entacher sa lutte en espérant qu’un jour il bénéficierait de la liberté, de l’équité et de la dignité auxquelles il avait légitimement le droit.

Plus le temps passait plus la liberté se rétrécissait et plus la corruption augmentait avec son lot d’injustices et d’abus de pouvoir.

Des individus qu’on appelle les « généraux », le reste des officiers de l’ombre de l’armée française, se sont partagés le pays en faisant mains basses sur toutes les richesses en abandonnant le peuple à la misère, aidés en cela par l’ancienne puissance coloniale.

 Je veux parler de la France qui surveillait jalousement ces intérêts en protégeant ses valets et en se fichant complètement des souffrances du peuple et encore plus des Droits de l’Homme au nom desquels elle prétend agir. Une complicité du profit et de la terreur s’est mise en place pour écumer le pays et assujettir le peuple.

En 1988-90, le peuple a rompu les chaînes de la peur pour réclamer ses droits et vous connaissez la suite… On a accusé de terroristes et d’ennemis du pays et de la démocratie celles et ceux qui se sont soulevés contre la tyrannie. En occultant le fait que c’est cette même démocratie qui les a désignée comme dignes de confiance pour gouverner suite à des élections tout à fait régulières.

Un autre coup d’Etat met l’Algérie à feu et à sang. La prison, la torture et la mort déciment celles et ceux qui ont été légalement élus. Ils ont été accusés d’utiliser la démocratie pour tuer la démocratie. Les intellectuels de service comme BHL ont mis en marche leur machine à propagande et leur esprit démagogue en accusant les résistants pacifistes algériens de « fascislamistes »…

La terreur était et est toujours orchestrée par les spécialistes de la sécurité militaire algérienne bien encadrés par les services secrets français. Le désordre s’installe pour légitimer la répression aveugle qui s’est abattu contre toutes celles et ceux qui ne réclamaient rien d’impossible sinon la liberté, l’équité et la dignité comme à l’époque de la guerre d’indépendance. Nous voilà revenus au point de départ et encore pire parce c’était une lutte fratricide au service de intérêts étrangers et de quelques prédateurs de l’intérieur.

Parmi ceux qui étaient pourchassés, il y avait le Docteur Mourad Dhina accusé par la dictature les « généraux affairistes » de terrorisme actif.

Comment ces bourreaux prédateurs du peuple peuvent-ils accuser de terroriste un homme de sciences pacifiste et amoureux de son pays et du peuple dont il est issu et auquel il voue toute son énergie et son intelligence afin de l’aider à se libérer de l’esclavage auquel il était réduit ?

Ces tyrans, n’ont pu agir ainsi que parce que ils avaient l’aval, le soutien et la protection de ces puissances dominatrices dont la France qui les manipulait comme de vulgaires marionnettes.

Savoir et ne rien faire équivaut à être impuissants c’est-à-dire complices des tyrans.

Docteur Mourad Dhina a vécu la souffrance du harcèlement psychologique et les douleurs de l’exil avec sa famille.

Nous disons merci à la Suisse et à Genève de l’avoir accueillit et protégé en refusant catégoriquement de l’extrader malgré les demandes réitérées et les multiples pressions de la part de l’Algérie. En agissant ainsi la Suisse s’honore et nous honore. C’est pourquoi nous lançons cet appel pour sa libération ! L’extrader, c’est l’envoyer à la mort au pays de la dictature.

Si la Suisse lui a offert sa protection c’est parce que suite l’enquête approfondie qu’elle a mené pour connaître la vérité à son sujet, elle a fini par conclure qu’il était innocent des accusations mensongères que le régime algérien portait contre lui.

Si Victor Hugo, Voltaire et Jean-Jacques Rousseau étaient vivants, ils seraient parmi nous pour exiger de la France qu’elle libère immédiatement et sans conditions le Docteur Mourad Dhina et plus encore ils demanderaient aux responsables politiques français de s’excuser pour cette arrestation illégale et de l’honorer en tant que défenseur des Droits l’Homme surtout en cette période où les révolutions arabes font l’impossible pour libérer les peuples des dictateurs qui les massacrent.

La France ne peut pas dénoncer les crimes que Bachar Al-Assad commet contre son peuple et en même temps extrader le Docteur Mourad Dhina pour le livrer pieds et points liés à ses ignobles bourreaux.

Permettez-moi, avant de conclure, de vous rappeler l’atroce assassinat qui a été commis contre les moines de Tibérine durant les années noires qui se prolongent jusqu’à aujourd’hui dans un silence sournois et cruel.

Longtemps l’Occident s’est plu a accusé l’islam et les musulmans d’être à l’origine de ces crimes.

Aujourd’hui tout le monde sait que ce sont les agents de la sécurité militaires algérienne qui les ont liquidés sans état d’âme. La France devrait rouvrir cet horrible dossier pour juger les vrais responsables qu’elle connait et demander au Tribunal International de les juger car ce sont ceux du pouvoir en place en Algérie qui ont commis ces crimes atroces, certainement avec la complicité d’agents français.

La France doit libérer immédiatement le Docteur Mourad Dhina, notre frère et le frère de l’Humanité, en le laissant revenir à Genève en Suisse pour rejoindre sa famille et ses proches qui souffrent le calvaire à cause de cette injustice fragrante.

La France n’a pas le droit de violer les Droits de l’Homme en exécutant la demande d’extradition du gouvernement algérien alors qu’elle sait mieux que quiconque que le Docteur Mourad Dhina est victime d’un complot politique mis en scène par les généraux au pouvoir.

La justice française devrait déclarer cette demande d’extradition illégale et contraire aux Droits de l’Homme.

En libérant sans attendre le Dr Mourad Dhina, elle pourra parler au nom de la liberté des peuples et elle respectera ainsi la mémoire de ses héroïques résistants qui l’ont libéré du joug nazi.

L’histoire est la sentinelle qui enregistre les abus du pouvoir et c’est elle qui jugera du comportement de ceux qui abusent les innocents en les livrant à la torture et à la mort pour servir de vils intérêts économique et/ou géopolitiques.

Au nom de la justice juste, libérer le Docteur Mourad Dhina et aider le à défendre la Liberté, l’équité, les Droits de l’Homme, la dignité et la Paix dans la fondation Alkarama (la dignité) qu’il dirige à Genève et en le soutenant dans son engagement pacifiste au sein du mouvement Rachad c’est-à-dire la bonne gouvernance, la gouvernance bien guidée, éclairée tel que le préconise la Tradition de l’islam.

Abandonnez les dictateurs sanguinaires du passé qui nous pourrissent la vie et juger les comme il se doit.

Négocier avec les vrais acteurs de l’avenir dans les pays arabo-musulmans, tel que le Dr. Mourad Dhina et vous ferez preuve de bon sens et d’intelligence politique pour construire un monde meilleur pour toues et tous.

 Libérez-le, libérez-le, libérez-le aujourd’hui avant demain, la France des Lumières ne peut pas se permettre de commettre une erreur aussi grave et inhumaine que celle d’extrader un homme libre et digne vers les ténèbres des tyrans. Là où il n’y a ni Etat, ni vraie Constitution, ni démocratie ni Etat de droit.

Pour conclure de manière générale sur tout ce qui se passe dans ces pays soumis à la dictature, je dirais haut et fort :

Non, on ne rêve pas, la jeune génération ne veut plus courber l’échine ni devant les tyrans de leurs pays ni devant cet Occident qui les soutient aveuglement.

Nous sommes désarmés face à leurs armes de destruction massives mais sachez qu’elles ne peuvent rien faire contre notre résistance qui puisse sa force en Dieu, en la vérité, en l’équité, en la dignité, en la liberté et en notre espérance inébranlable. La peur a changé de camp.

 Nous vaincrons les tyrans tôt ou tard. Nous les jugerons. Nous les condamnerons pour tous les crimes passés et présents. Nous leurs rappelons l’adage qui dit : « On peut tout faire avec des baïonnettes sauf s’assoir dessus ! » Libérez les défenseurs des Droits et de la Dignité de l’Homme dont le Dr. Mourad Dhina fait partie.
 
Hafid Ouardiri
17 mars 2012

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