S’il est manifestement limpide que le gaullisme, au fond, de Nicolas Sarkozy, n’a rien à voir avec celui du général qui voulait faire de la France une immensité de corps et d’esprit, mais plutôt avec celui de Georges Pompidou, qu’aucune tradition politique n’attendait l’avènement – le replié aux Colombey les deux Eglises s’en fut lui-même étonné de la candidature à sa succession – qui, avant la fin de la première année de son mandat, annonça les couleurs d’une France à la merci des puissances financières, les consortiums Rothschild en fer de lance.

C’est précisément cet héritage qui va ruiner le renouvellement du mandat Ump devant le candidat socialiste François Hollande. La défaite de justesse de son ancienne compagne devant Nicolas Sarkozy, il y cinq ans,  est une sacrée victoire anticipée pour le député de Corrèze. A voir de près, une candidature de Strauss-Kahn, sans le coup fourré de l’hôtel new-yorkais, aux préliminaires partisans, aurait été une aubaine à l’ancien premier secrétaire du parti socialiste : le Fonds monétaire sur les épaules d’un leader de la gauche roulant coupé sport soupant tard le soir, les Français de la masse électorale essentielle n’en voudrait pas quand déjà la crise menace off limite les budgets domestiques pendant que les stocks options, l’exportation des plus-values fiscales et les délocalisations rectifient les salaires et augmentent gravement le chômage, surtout chez les jeunes.

L’on pourrait comparer sur la forme la situation d’il y a une trentaine d’années entre un François Mitterrand face à Giscard d’Estaing sortant. Ce n’est pas les scandales, Bokassa, Dada, Reza Pahlavi, qui avaient mis le véritable hallali sur la crédibilité du candidat de la droite française à cette époque-là mais c’est l’incapacité du pouvoir centré à Paris de créer un discours avec la jeunesse dans les villes et leurs banlieues qui avait donné une voix authentique à une gauche rassemblée autour d’un langage nouveau : une France juvénile et populaire au travail. Et ce n’était pas pour faire dans la fureur de vivre qu’un poste ministériel avait été inventé sur mesure pour un jeune entrepreneur mi voyou mi jeune premier, en l’occurrence Bernard Tapie, ministre de la ville sachant tout juste, dans son apprentissage de politique générale, sortir les poings pour cogner sur le leader de l’extrême droite attisant la colère des beurs tractés de facto sur le giron de François Mitterrand, ancien ministre de l’intérieur pendant la guerre d’Algérie.

François Hollande mène son combat politique seulement en tant qu’élu ; il n’a jamais servi la France dans un mandat de commis sur lequel on pourrait apprécier son action. « Gouvernementalement » vierge, dirais-je, il possède cet avantage inépuisable que ne peut s’en targuer l’actuel locataire de l’Elysée jusqu’à  l’échéance de mai 2012. Des dizaines de solides promesses annoncées durant sa campagne présidentielle en 2007, une seule a été tenue : l’Europe. Qui lui tombe maintenant sur la tête avec une Grèce qui ressemble de plus en plus à un pays du Tiers-monde malgré la faramineuse ristourne accordée par les caisses de l’Union européenne dont la monnaie surévaluée fait souffrir le martyre aux électeurs de Nicolas Sarkozy. Pendant que le grand voisin de la Ruhr ne cesse de trouver des solutions acceptables pour ses citoyens continuant à faire confiance en leur chancelière qu’on a tendance à oublier qu’elle vient d’un pays anciennement socialiste. Et ça c’est bon pour le candidat socialiste qui fait, quoi que l’on dise, cavalier seul, depuis qu’il a accédé aux sphères supérieures du parti socialiste.

Il a laissé les gens dire à sa place qu’il est, dans le lot des ténors actuels du parti, le plus mitterrandien. Doucement, lentement, mais sûrement, il arrive sur la figure de proue sans fulgurance, sans charismatisme préparé par des slogans particuliers aux leaders classiques d’un grand parti n’hésitant pas à privilégier le bluff pour forcer les convictions. François Hollande a ceci de singulier que son charisme c’est paradoxalement son non charisme. Son personnage, de près ou de loin,  n’a rien de « ténébreux », de « mythique », il est l’homme politique ordinaire qu’on peut trouver à côte de vous à écouter le speach d’un camarade derrière un pupitre, ou à partir d’une tribune de congrès important où il  prend la parole pour s’exprimer comme s’il s’adresse à un parterre d’intimes.

C’est peut-être ce flegme actif qui qualifie son socialisme de « mou » qui prend à contre-pied les conseillers de la maire de Lille, peut-être pas fougueuse mais tout de même intempestive quand elle perdit le dernier pied d’appui en avertissant d’un « flou politique » autour de son rival dont elle voulut faire craindre aux électeurs communs une « sortie de loup », par trop pleine de sous-entendus dans l’imaginaire collectif français, surtout dans les contrées du nord, particulièrement en Flandres et en Normandie. En tout cas la « gauche molle » de François Hollande, ici, ne peut pas ne pas se laisser traduire par « force tranquille.», très valorisante par rapport aux années de la gloire mitterrandienne.

Il reste à savoir déjà comment il va concocter sa campagne par rapport à l’électorat maghrébin. Son père aurait été favorable à l’Algérie française mais lors de son dernier voyage dans ce pays l’année passée, évitant de dire s’il demandait des excuses officiellement au cas où il serait élu président de la République, il annonce toutefois qu’il est  un ami sincère de l’Algérie avec laquelle la France partage une « relation exceptionnelle » sur le sujet de quoi le  défunt  Si Tayeb El Watani, lui aurait dit : «  j’ai combattu la France parce que je voulais l’Indépendance de mon pays mais ça ne m’empêche pas d’aimer la France et l’histoire de sa révolution.»

François Hollande ne l’a-t-il  pas moins ré exprimé pour le Maroc lorsqu’il a été l’invité de marque de la Convention France Maghreb dont la dixième édition s’est tenue il y a à peine deux semaines spécialement à Marrakech : quelque 25 milliards d’euros tournent bon an mal an dans les échanges entre la  France et le Maghreb.

Abdelyazid Sadat
19 octobre 2011

7 commentaires

  1. Moha Alaoui on

    Complot et profanation
    Ce que vous dites à la fin de votre article est doublement grave. D’une part vous profanez une mémoire, Tayeb el Watani, Mohamed Boudiaf, a été assassiné en juin 92 à Annaba en Algérie, ramené après un long exil dans notre pays pour sauver l’Algérie au bord du gouffre. Il était notre voisin paisible à Kenitra et nos familles se partageaient leur intimité et leurs secrets. Je ne me rappelle pas que Mohamed Boudiaf, timide et réservé, d’une sagesse inépuisable, aurait fait pareille déclaration. Et à François Hollande, s’il vous plait ! D’où le connaissait-il, à l’époque l’actuel candidat socialiste à la présidentielle était adjoint maire d’une petite ville communiste (Tulle) et le cher tonton Mohamed ne quittait pratiquement pas la ville de Kenitra ?
    D’autre part vous semez le doute dans l’esprit de nos frères algériens qui ont encore mal au cœur de la trahison sur sa personne, lui le grand révolutionnaire qui a résolument et honorablement combattu pour la libération de son pays ; j’ai des amis depuis de longue date en Algérie et là-bas on le considère comme le principal acteur de leur guerre de libération. Ce que vous venez de faire, c’est simplement tenter de semer la zizanie entre nous pendant que les choses commencent à se calmer entre l’Algérie et notre cher pays. Vous parlez de la fameuse rencontre de Marrakech entre la France et les pays du Maghreb, très suivie par notre souverain et vous en même temps vous sapez le moral des troupes !

    • Relisez l’article
      Relisez l’article avant de s’emporter car tu semble bien passer à côté de la plaque en mélangeant tout sans rien comprendre. Il faut savoir lire pour comprendre que Tayeb el Watani est l’un des symbles le plus sacré pour tous les algériens et particulièrement, je pense, pour l’auteur de cet article. Je vous invite à relire et à saisir le sens et le style de la plume pour ainsi comprendre que la réponse d’un homme de cet envergure à savoir Mohamed Boudiaf aurait répondu à la fois intelligement et ironiquement à celui qui prétend être l’ami de l’Algérie et sans doute pas des algériens par cette bonne réplique imaginé par l’auteur « j’ai combattu la France parce que je voulais l’Indépendance de mon pays mais ça ne m’empêche pas d’aimer la France et l’histoire de sa révolution.» qu’aurait eu sur la bonne bouche de notre Tayeb El Watani;

      Ainsi, pas de procès sans vraiment comprendre la vraie tournure de la phrase et sans saisir le sens profond des mots bien pesés dans cet article.

      Bien à vous.

      Halim A

  2. Moha Alaoui on

    Boudiaf et le Maroc dans la boue!
    Vous annoncez « Meziani » à côté du titre et vous signez en bas de la remarque « Halim A »! Pendant que vous vous préparez à ne pas pouvoir avaler votre imbécilité je me suis rapidement documenté pour apprendre finalement que c’est monsieur Ahmed Ben Bella qui aurait dit cette phrase et c’est monsieur François qui le dit dans un entretien avec un journaliste pendant un séjour en Algérie préparant sa campagne électorale. Et vous dites « relisez l’article pour savoir lire ». Lire quoi, finalement, tout est clair dans le texte, c’est vous qui ne savez pas lire, à lire simplementle français inculte que vous utilisez!

  3. Mission infâme
    L’auteur de l’article le « flegme français au final » essaye de nous bassiner au départ. Il part d’une qualification de toute une nation alors que c’est d’une personne précise qu’il s’agit même si elle prône un destin national. Libre à lui d’analyser le cheminement politique de François Hollande comme il pense qu’il le ressent, les idées sont faites pour être débattues, ce n’est pas là le sujet.
    Il s’agit de quelque chose de sournois que l’auteur de cet article essaye de transmettre et ça saute aux yeux qu’en terminant il essaye de parler du Maghreb, actuellement en danger, en tentant d’empoisonner des idées qui le concernent au premier lieu, d’abord celles du retour au calme psychologique entre ses dirigeants encore sains.
    Tous les habitants du Maghreb, y compris les enfants, sont au courant que Ahmed Ben Bella, premier président algérien de l’indépendance, ne possède plus son esprit, aujourd’hui âgé de 94 ans. Personne ne doute aussi de son passé révolutionnaire par endroits très flou et inexplicable ; il s’adonne à des diatribes sur des personnalités historiques disparues ou encore de ce monde. Dont principalement Mohamed Boudiaf qui parmi les héros des héros il a atteint la totale dans les domaines de la trahison et de la forfaiture, je ne refais pas l’histoire de Tayeb El Ouatani, qu’ici ce chargé de mission honteuse qui signe Abdelyazid Sadat, sait-on jamais dans le virtuel ! – ne trouve pas mieux que de lui prêter des déclarations que ne pourraient contenir des lexiques de diffamation parmi les plus ignobles.
    « J’ai combattu la France parce que je voulais l’indépendance de mon pays mais ça ne m’empêche pas d’aimer la France et l’histoire de sa révolution », est-ce qu’un individu normal ayant intériorisé la tragédie vécu par l’exilé de Kenitra peut croire à telle assertion de la part du père de la Révolution algérienne qui titra la déclaration du Premier novembre, dans sa version initiale, l’ « Acte de circoncision. », acte on ne peut plus sacré pour la rupture avec le contrat colonial unilatéral. « Aimer la France et l’histoire de sa révolution », c’est-à-dire glorifier les crimes contre l’humanité les plus abjects commis dans les affrontements pour la conquête où Guernica n’était qu’un euphémisme devant par exemple l’enfer du siège de Zaâtcha, dans les limites de l’Atlas tellien et l’Atlas saharien, vers les derniers moment de la résistance. Qu’à cela ne tienne pour ce service d’infamie rendu pour Dieu sait pour quelle maudite rémunération il a été produit pour que les lecteurs du Hoggar le gobent.
    Je ne parle pas du passage quasi présidentiel du candidat socialiste dont il fait l’éloge mais dont il ne nous explique pas pourquoi François Hollande « homme humble et ordinaire » n’a pas, ne serait-ce que par l’allusion, touché un traître mot sur le parti de Ait Ahmed, socialiste comme le sien, à dix minutes de marche du siège du Fln ?

    • N’importe quoi
      Votre lecture de l’article est bien à côté de la plaque et il faut bien relire pour comprendre que ton interprétation et ton analyse m’invitent à penser que tu mélanges les torchons les fourchettes. Pour ma part, je lis et je garde pour moi ma propre compréhensio du sujet et sans juger les une quand ils parlent des autres.

  4. Cheval de Troie
    Ce qui est bizarre dans l’article « le flegme français au final » c’est que dans tout le long de l’apologie d’un candidat socialiste français à la magistrature suprême il n’est accordé que quelques phrases à notre beau Maghreb qu’apparemment il ne veut pas serein en dehors de toute considération polémique.
    Vu la culture politique de l’auteur à travers son analyse sur la montée au créneau de l’ancien premier secrétaire du parti socialiste français qui a, au demeurant, tant fait du temps de François Mitterrand pour salir le Maroc sous sa majesté Hassan II, il est étonnant qu’il ne sache pas que c’est la gauche française qui attise le conflit du Sahara occidental ; il ne doit pas sans savoir aussi que François Hollande, alors premier secrétaire du P.S., est le premier et seul socialiste à avoir affirmé sa position clairement pour la souveraineté du Maroc sur cette région lors de sa rencontre avec sa majesté Mohamed VI à Tanger. Pourquoi alors maintenant ce Abdelyazid Sadat choisit-il le moment de la visite de vacance du souverain en France où il compte rencontrer le président Sarkozy mais aussi son rival à la présidentiel sinon pour pourrir les idées sur une histoire qui en vérité ne concerne que les Algériens.
    Qu’il ne nous dise pas qu’il ne sait pas que Tayeb el Watani, alias Mohamed Boudiaf, le plus grand historique de la révolution de Novembre, n’a connu ni d’Adan ni d’Eve François Hollande, il a été assassiné en 1992 en Algérie après un long exil politique au Maroc. Comment il aurait pu lui dire ce qu’il cite ? Ne veut-il pas, lui le spécialiste en apologie, profiter de l’absence du monarque pour ouvrir une brèche polémiste afin de perturber les tentatives prometteuses de la réconciliation entre les deux peuples frères ? Ou alors décide-t-il, mandaté par des forces occultes hostiles au Maroc, quand il dit que le candidat fort du P.S. a été l’invité d’honneur de la Convention France-Maghreb pour la première fois tenue dans cette région plus précisément à Marrakech, symbole de la gloire du royaume, de mettre du doute dans les mentalités afin de ressortir l’affaire du TGV, le premier dans le monde arabe et dans tout le continent africain, mettant en même temps dans la situation du ridicule le métro d’Alger qui traîne depuis 40ans ?
    De toute façon, au moins une chose est sûre, l’article mené « correctement » jusqu’ à la question qui s’interroge sur le devenir du Maghreb une fois François Hollande élu, ce foutu « flegme français au final » pendant un déplacement royal en France, pendant que le Maroc installe petit à petit sa démocratie, a quelque chose de véritablement malsain qui a de grandes ressemblances avec le cheval de Troie.

  5. Le vrai visage de Flamby
    Une opinion bien française à propos de la candidature à la présidentielle de « Flamby » euh…..
    Glané sur le site http://petitimmonde.blogspot.com/,ce commentaire d’un certain @Antoine de l’article intitulé :Précis de Déclination.

     » Maintenant que la destruction de l’économie Française est acquise par une désindustrialisation(1) que l’esclavage par la dette(2) mis en place, il est vraisemblablement prévu qu’un gouvernement PS soit élu afin d’accélérer le démantèlement de la société – les réformes sociétales étant généralement la prérogative de la gauche – par des « avancées » telles que légalisation du mariage homo, de l’adoption par ces couples de pédérastes et lesbiennes nouvellement créés, dépénalisation du cannabis, droit de vote des étrangers aux élections locales, régularisation massive des illégaux…….. ».

    Notes : (1)+ de 500.000 emplois perdus en 4 ans durant le seul mandat de Sarko.

    (2)La loi de 1973 scélérate de Pompidou/Rothschild et ses effets ravageurs que, certainement pas, le Flamby osera remettre en cause car il y a des maitres que l’on ne dérange pas.
    L’argent-dette,le pouvoir monétaire qui faisait dire à Amschel Rothschild: « donnez-moi me le pouvoir d’émettre la monnaie et je me fiche de qui fait les lois ». Flamby/Hollande et le PS sont à l’origine de cette gigantesque arnaque de l’Europe des banquiers. Cette goache-caviar,ces socialo-démocrates sont en fait des Internationalistes/Mondialistes américano-atlanto-sionistes. Et,les apparatchiks de cet appareil politique sont tous issus de la finance ou ses obligés.Des agents du Système.C’est ainsi.

    Vidéos à voir http://www.dailymotion.com/video/xhiymd_entretien-avec-etienne-chouard-1-l-argent-dette_news

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