Depuis les événements de décembre 2010, la Tunisie n’est plus la destination de prédilection des touristes. En effet, l’anarchie qui s’en est suivie a créé, le moins que l’on puisse dire, un climat d’insécurité. Par ailleurs, bien que le touriste choisisse d’abord un lieu où il trouve plus tranquillité, il n’en reste pas moins que la révolution a bousculé beaucoup d’habitudes. Lors de la conférence de presse du ministre tunisien du tourisme, ce dernier a rendu publiques des statistiques alarmantes pouvant déstabiliser le pays. Pour le mois de mars dernier, le ministre avoue que les recettes en devise ont baissé de 41%. Pour un payant comptant sur l’activité touristique, cette perte handicaperait lourdement le fonctionnement de l’Etat.

Cependant, afin de combler ce gouffre, les autorités tunisiennes lancent un appel à sa diaspora établie à l’étranger afin qu’elle vienne, en masse, passer les vacances au pays. Cette campagne a pour but bien sûr de relancer la consommation et par ricochet d’apporter une bouffée d’oxygène à la trésorerie de l’Etat. Cela dit, cet appel n’est pas destiné aux seuls Tunisiens. Bien que ceux-ci puissent le faire par devoir patriotique, les étrangers peuvent aider par esprit de solidarité. Et si cet élan de solidarité n’est pas manifesté, la Tunisie vivra un moment crucial du manque de ressource. Le manque à gagner, dans la saison touristique 2011, sera inhibant à la relance de l’économie nationale. Un organisme international, le FMI en l’occurrence, a indiqué, il y a quelques mois, que la santé économique de la Tunisie était dépendante de ses ressources touristiques. Du coup, la question qui va demeurer posée jusqu’à la fin du mois d’août est : Les Européens, la géographie aidant, vont-ils aller nombreux au pays du Jasmin ? Si on se réfère à l’élan de solidarité qui a été manifestée lors de la révolution du Jasmin, ils devront normalement être nombreux à s’y rendre. Néanmoins, les supputations ne sont toujours pas réalisables. Et la fin de la saison estivale ne permettra de tirer toutes les conclusions idoines.

Boubekeur Ait Benali
17 juin 2011

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