« Une certaine notion de la démocratie libérale implique plusieurs partis. Cette conception n’est pas valable pour notre pays », Ahmed Ben Bella, conférence de presse du 5 novembre 1962.

Cette déclaration du premier chef de l’Etat algérien suffit à comprendre la confiscation du pouvoir après le recouvrement de la souveraineté. En dépit des sacrifices consentis par le peuple algérien pour parvenir à juguler le joug colonial, à l’indépendance du pays, des seigneurs le privèrent de sa victoire. Ainsi, en s’appuyant sur l’armée installée aux frontières, le tandem Ben Bella-Boumediene écarta d’un revers de la main le droit au peuple de choisir ses représentants. Dans la confusion, ce fut le bureau politique, créé le 22 juillet 1962, qui a mis en place les premières institutions du pays. Hélas, cela fut intervenu en dehors de toute consultation des Algériens. Du coup, l’accès aux responsabilités fut tranché selon la loi du plus fort. Dans cette période, le mérite et la compétence furent immanquablement relégués au second plan. De la même manière, l’allégeance fut érigée en mode de gestion. La nouvelle administration, installée à cet effet, avait pour seule vocation de servir le plus fort. Mais comment les Algériens auraient-ils pu gamberger que des militants issus du FLN, dont le premier but avait été de recouvrer la liberté, puissent reproduire un modèle combattu durant huit longues années de guerre ? Même si la direction tirait parfois à hue et à dia, rien ne filtrait dans les déclarations des révolutionnaires une éventuelle exclusion du peuple. Cependant, bien que l’objectif primordial ait été avant tout l’indépendance (Il n’y avait pas de discussion préalable sur le programme de gouvernement), il n’en reste pas moins que la rupture avec le système colonial suffisait à garantir la participation du peuple à construire son avenir. Malheureusement, ce qui ne devait pas arriver arriva. Selon Benjamin Stora, les nouveaux dirigeants n’avaient pas rompu avec la mentalité ayant prévalu jusque-là : « Au lendemain de l’indépendance algérienne, les tentatives de s’appuyer sur la société réelle pour reconstruire un Etat et l’économie se heurtent à la puissance de l’appareil militaire. » (1) Quant à Mohamed Harbi, acteur et fin connaisseur du système algérien, il estime que la compétition politique fut faussée par la soif du pouvoir : « Le goût du changement brusque et total, le refus de l’action politique patiente, la préférence de Ben Bella pour des voies irrégulières dans la conduite des affaires publiques, tous ces facteurs mènent droit au coup d’état de Boumediene. »(2) Toutefois, avant ce coup de force, le tandem avait réussi à s’emparer indûment des rennes du pouvoir. L’étape suivante fut de brider la société. Pour ce faire, ils ont neutralisé toute forme de contestation dans sa forme autonome. Mais une fois la société soumise, la lutte atteignit le sommet du régime. Car, dans un système totalitaire, il ne pouvait y avoir de partage de pouvoir même entre amis.

I- Le pouvoir au plus fort

Si la violence contre le régime colonial était la seule voie de libération, elle ne devrait pas subsister à la fin de ce système. Bien qu’on ne puisse pas légitimer une quelconque violence, celle des Algériens pendant la guerre était inéluctable dans le sens où la définît Frantz Fanon : « cette violence est l’intuition qu’ont les masses colonisées que leur libération doit se faire, et ne peut se faire, que par la force », a-t-il dit. En revanche, le maintien de la violence après l’indépendance, notamment pour se pérenniser au pouvoir, fut scandaleux. Par ailleurs, avant la signature des accords d’Evian, le groupe d’Oujda ne se départît pas à user de ce moyen. Pour lui, son accession au pouvoir ne pouvait se faire que par l’élimination de l’adversaire politique. Du coup, le mandat du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) a été remis en cause. Ce groupe dénia tout bonnement à son gouvernement de conduire la période de transition jusqu’à son terme, c’est-à-dire jusqu’à l’élection de l’assemblée constituante. Et ce fut le bureau politique, autoproclamé à Tlemcen, qui lui a succédé. Or, comme le déclara Mohamed Boudiaf, figure emblématique du mouvement national, dans son journal al Jarida en novembre-décembre 1974, les initiateurs de l’action du 1er novembre 1954 pensaient qu’il fallait «donner au peuple la possibilité de trancher et de choisir la voie à suivre. » Mais un vrai nationaliste en 1954, en appelant le peuple à braver la force militaire coloniale, pouvait-il le priver du fruit de son combat ? Ou encore, pourquoi ce qui était valable en 1954, à savoir le possible choix du peuple d’assumer sa destinée, ne le fut plus en 1962 ? Hélas, au lendemain de la signature des accords d’Evian, le 18 mars 1962, la course pour le pouvoir se fit en dehors de la consultation populaire. Bien que chaque dirigeant ait pu prétendre à assumer les responsabilités suprêmes, son auto proclamation le rendit illégitime. En effet, à Tripoli, l’instance délibérative de la révolution, le CNRA (Conseil National de la Révolution Algérienne), ne pouvait pas siéger normalement. Le 4 juin 1962, le président du congrès, Ben Yahia, constata que la réunion ne pouvait pas se poursuivre. Les congressistes étaient sur le point d’en arriver aux mains, sans omettre les obscénités proférées par quelques-uns. Au lieu de recourir au peuple pour trancher le différend, opposant le GPRA à l’EMG (Etat-major Général), le tandem a opté pour l’entrée en force à Alger en s’appuyant sur ses troupes frontalières. Dans cette démarche, le choix du peuple fut délibérément ignoré. Si on avait appelé à lui, il aurait sûrement désamorcé la crise. En effet, le dirigeant, issu de son choix, n’aurait pas à se soucier d’une quelconque remise en cause de son pouvoir. Car il le tint du peuple. Dans le cas contraire, le potentat devait imposer sa conception politique.

Cependant, après l’usurpation du pouvoir, les Algériens entendirent des fois, dans les discours officiels, qu’ils pouvaient participer à la vie politique de leur pays à condition que cela soit fait à l’intérieur du parti. Mais, pouvaient-ils être libres à l’intérieur d’une salle si cette même liberté n’était pas accordée aux autres Algériens ne pouvant pas s’exprimer devant les instances ? En tout cas, peu de temps après, ces déclarations furent contredites dans les actes. Ainsi, l’Etat incarné, dans le premier temps, par le parti, et ensuite seulement par l’armée, était omnipotent et omniprésent. Le peuple étant vaincu, le pouvoir fut concentré entre les mains de quelques personnes. Les profiteurs, pouvant manger à tous les râteliers, guettèrent ainsi le moment opportun pour se servir. Selon Amrane Ahdjoudj : « Des clans se structurent, des clientèles se cristallisent. Le système de cooptation s’institutionnalise. Docilité et allégeance ont souvent la préférence sur l’expérience et l’engagement. Les querelles de personnes et la légitimité se greffent aux rivalités pour le contrôle des appareils. » (3)

Toutefois, dans les systèmes fermés, bien que le dirigeant ait de larges prérogatives, il se soucie toujours des personnes l’entourant. Peu à peu, la méfiance s’installe au sommet de la hiérarchie. En Algérie, au début des années soixante, les dirigeants furent d’accord que lorsqu’il s’agissait de brider la société. Mais ils n’avaient pas forcément la même conception du pouvoir. En effet, si Boumediene pensait faire de l’armée la colonne vertébrale sur laquelle reposait le régime, Ben Bella croyait à l’influence du parti. Or, en cas de problème entre les deux, le rapport de force était malheureusement inéquitable. D’ailleurs, en interne, avant que l’un d’eux ne prenne la responsabilité de se débarrasser de l’autre, les réunions ou les congrès donnaient lieu à des empoignades. Lors du congrès du FLN, selon Amrane Ahdjoudj, Ben Bella ne s’adressa-t-il pas à Boumediene en ces termes : « Je le dis franchement au frère Boumediene : il sera tout avec le parti, il ne sera rien sans le parti. » (4) Ce à quoi Boumediene répondît par un autre reproche, écrit Amrane Ahdjoudj. Mais malgré les malentendus, tous les deux vouaient une haine viscérale pour les organisations autonomes. En conjuguant leurs forces, les partis furent interdits, les syndicats atomisés et la société embrigadée.

II- Neutralisation de l’expression autonome

Dès l’indépendance, la cible prioritaire, de la nouvelle équipe dirigeante, fut les syndicats. Le but latent fut d’interdire toute expression libre. Peu à peu, le pouvoir en place exerça une mainmise totale sur la société. L’explication des dirigeants se résumait à la nécessité impérieuse d’avoir un régime fort et stable. Mais peut-on glorifier le peuple dans le discours et l’écraser une fois le laïus terminé ? Selon Amrane Ahdjoudj : « Faute d’une confiance populaire suffisante depuis l’indépendance, son rôle (Le FLN) d’orientation et de direction politique ne s’est jamais totalement affirmé. Les décisions essentielles, les choix stratégiques et tactiques sont arrêtés par le sommet du pouvoir. » (5) Ainsi, le décret du 14 aout 1963 interdit formellement toute organisation affichant un but politique. Une règle contraignante visant à soumettre le peuple. Et les récalcitrants furent tout bonnement liquidés ou forcés à l’exil. Du coup, l’organisation de la société fut du seul ressort du sommet de l’Etat. Selon Amrane Ahdjoudj : « Un seul modèle est agréé, une seule vocation est possible : celle de soutenir le régime qui œuvre pour la préservation des acquis révolutionnaires. Dans cette optique, privées d’autonomie, les organisations de masse –y compris le mouvement syndical-, sont progressivement réduites à une courroie de transmission. » (6)

Cependant, la velléité de faire des syndicats des simples relais fut toujours le rêve de tout dictateur. En Algérie, dès 1962, le tandem Ben Bella-Boumediene s’attaqua sans vergogne à la centrale syndicale. Et pour cause. La neutralité de l’UGTA lors de la crise de l’été 1962 lui a valu une rancune du clan vainqueur. Du coup, en plus de cette animosité, le régime chercha à neutraliser toute forme de contre-pouvoir. Le système opta alors pour le musellement pur et simple de la société. Le syndicat, qui avait affiché des velléités autonomes, fut attaqué tous azimuts. D’ailleurs, l’acharnement, contre des syndicalistes qui avaient risqué leur vie pour l’indépendance, fut incompris par les dirigeants syndicaux.

Créée le 24 février 1956, l’UGTA avait apporté énormément à la révolution. Cette centrale avait affiché, dès sa naissance, sa volonté de se soustraire de l’influence de l’organisation communiste, la CGT. A l’indépendance, quand l’UGTA voulait se limiter au combat syndical autonome, le tandem décida de la sanctionner. En effet, en janvier 1963, l’UGTA organisa son premier congrès pour affirmer ses valeurs. Selon Amrane Ahdjoudj : « Outre la volonté d’étouffer toute conception d’un syndicalisme autonome, l’objectif (des nouveaux dirigeants du pays) est de faire payer à la centrale ses prises de position de l’été 1962… Tout au long des premiers jours, de faux délégués manipulés par le FLN sont introduits dans la salle du congrès pour torpiller les débats, intimider les intervenants et finalement expulser l’ancienne direction. » (7) Dans une ultime tentative, Boualem Bourouiba, secrétaire général de l’UGTA, tenta de raisonner les agitateurs en leur expliquant que l’action syndicale devait être indépendante de la sphère politique. Peine perdue. Et le tandem Ben Bella-Boumediene obtint ce qu’il voulait. C’est-à-dire une centrale syndicale soumise au pouvoir politique. Pour achever leur besogne, le tandem exigea de l’UGTA son retrait de la CISL (Confédération internationale des Syndicats Libres). Ainsi, jusqu’à la veille de son arrestation, Ben Bella cherchait à atomiser le syndicat en Algérie. L’équipe issue du congrès de janvier 1963 n’étant pas capable de juguler les grèves, un autre congrès fut convoqué pour le 23 mai 1965. A propos de la préparation de ce congrès, Amrane Ahdjoudj écrit : « Après avoir écarté le Conseil National et désavoué l’ancienne direction, Ben Bella désigne et préside la commission préparatoire du congrès. » (8) Concernant les syndicats, la victoire de Ben Bella ne souffrit d’aucune équivoque. Mais à qui revint le dernier mot en cas d’un différend, avec le chef des armées, sur la question de pouvoir ?

III- Les retombées d’une politique autoritaire

Les aspirations du peuple, après une guerre éprouvante, n’ont pas été concrétisées. Car les perspectives démocratiques furent obstruées. En effet, selon Amrane Ahdjoudj « Depuis 1962, de proche en proche, l’Etat se substitue à la société civile et son action change à la fois de nature et de dimension. Il devient à la fois « l’Etat-gendarme » dépositaire du monopole de la force et de la contrainte et dont la finalité est d’assurer la reproduction la moins conflictuelle des rapports sociaux. »(9) Mais la prévention des conflits, engendrés notamment par des personnes à l’extérieur du système, ne garantissait pas l’entente au sommet de l’Etat. Pour peu qu’un autre dirigeant veuille être en première ligne, le dernier mot revint au plus fort. Dans l’Algérie des années soixante, la situation politique fut contraignante à l’égard du peuple et explosive au sommet de l’Etat. Pour le clan de Boumediene, le maintien de Ben Bella ne constitua qu’une solution temporaire. D’ailleurs, comment la situation pouvait-elle autrement lorsque le contrôle de l’armée lui échappait ? A peine une année après l’indépendance du pays, les effectifs de l’armée avoisinaient les 120000 soldats. Elle fut indubitablement l’une des plus fortes du continent africain. Selon Samir Amin, cité par Amrane Ahdjoudj, « Mais que cette armée continue à coûter aussi cher (soldes relativement élevées, habitudes de gaspillage etc… peut être 80 à 100 milliards, armement exclu, soit 10% de la production intérieur brut) risque de réduire considérablement les possibilités de développement économique du pays. » (10) L’auteur, cité par Amrane Ahdjoudj, ne remet pas en cause le principe d’avoir une armée forte. Ce qui fut répréhensible était de bâtir une armée forte pour se maintenir au pouvoir.

Cependant, l’exclusion du peuple dans la vie politique de son pays ne résolut pas pour autant l’exercice du pouvoir. Ainsi, au lieu de construire des institutions libres, l’usurpation du pouvoir a créé des divisions au sommet de la hiérarchie. Selon Amrane Ahdjoudj : « Les conflits opposent essentiellement deux fractions, deux tendances : celle de Ben Bella et celle de Boumediene. En l’absence de régulateurs démocratiques (suffrage universel et parlement), les dissensions se reflètent directement sur l’Etat, c’est-à-dire sur l’ensemble des appareils et organes dirigeants. » (11) Par conséquent, le rapport de force à l’égard du citoyen ne pouvait pas donner lieu à une gestion raisonnable à l’intérieur du système. Et chaque conflit en dehors du régime accentua par ricochet les contradictions à l’intérieur du système. A la ruse du chef de l’Etat, Ahmed Ben Bella de bâtir le pouvoir sur le parti, répondait la force armée de Houari Boumediene. En effet, en congédiant les ministres proches de Boumediene, Ben Bella pensait avoir récupéré plus de pouvoir. D’ailleurs, à la veille du coup d’état, et ce avant qu’il mette fin à la mission d’Abdelaziz Bouteflika, ministre des Affaires étrangères, Ben Bella fut « Président de la République, chef du gouvernement et secrétaire général du FLN, il s’attribue les portefeuilles de l’Intérieur, des Finances et de l’Information. » (12) Toutefois, de ce conflit, et comme en 1962 lorsque l’armée des frontières s’était opposée au GPRA, opposant Ben Bella à Boumediene, le dernier mot revint à la grande muette. Depuis, cette force stable dans l’instabilité sut renforcer son emprise sur l’ensemble de la société. En effet, Ben Bella étant affaibli, il ne restait au prédateur qu’à achever la bête blessée. Tout compte fait, la machine du coup d’état fut lancée. Rien, du coup, ne pouvait stopper les dessins d’un homme à la tête d’une grande armée. Selon Hervé Bourges, ami de Boumediene, « Les officiers s’estiment désormais investis d’une mission de salut public : substituer l’ordre et la force à ce qu’ils considèrent comme l’arbitraire et l’anarchie. » (13) Ainsi, sans aller jusqu’à comparer le système colonial à celui issu de l’usurpation de la souveraineté nationale, le peuple algérien est resté otage du népotisme.

En guise de conclusion, il allait de soi qu’au sortir de la guerre, les Algériens ne pensaient pas que leurs sacrifices soient vains. Pendant huit longues années, ils avaient bravé un système colonial qui leur déniait le droit à la liberté. A l’indépendance, les propensions de Boumediene de gouverner par la force, en s’opposant notamment au GPRA, créèrent une anarchie au sommet de l’instance révolutionnaire. Bien que les Ben Khedda ou les Ferhat Abbas n’aient pas été élus au suffrage universel pendant la guerre, leur sagesse augurait d’une volonté manifeste de revenir au suffrage du peuple le moment adéquat. Leur neutralisation mit fin à tout espoir de compétition politique saine. Le nouveau pouvoir, selon Amrane Ahdjoudj, fit tout pour asseoir son pouvoir au lieu de développer le pays : « Les tensions internes sont d’autant plus vives que l’Etat apparait comme le principal instrument d’accumulation et de répartition du surplus économique. Les avantages en matière de revenu, de mode de vie, de prestige et de statut social sont réels, les occasions d’enrichissement multiples. La participation au FLN se pose pour beaucoup en termes de droits et de privilèges à acquérir. »(14)

Cinquante ans après l’indépendance, force est de constater que le régime n’a pas changé. Certaines personnes qui gravitent autour ne pensent qu’à s’enrichir au lieu de développer le pays. Les envies sont désormais décuplées. Et comme dans les années soixante, le pouvoir revient au plus fort. Du coup, les soubresauts ne sont pas estompés au sommet de l’Etat. Comparés au 15 millions d’Algériens vivant avec moins de 2 dollars par jours, les dirigeants affichent des fortunes colossales. Pour corroborer cette thèse, il n’y qu’à voir ce qui se passe chez les voisins. Les dernières révolutions, en Tunisie et en Egypte, prouvent que les richesses amassées ne furent pas le fruit d’un travail, mais des détournements des deniers publics.

Ait Benali Boubekeur
28 mars 2011

Notes de renvoi :

1) Benjamin Stora, Algérie : histoire contemporaine, page 250.
2) Ibid.
3) Amrane Ahdjoudj, Algérie, état, pouvoir et société, page 16.
4) Ibid, page 136.
5) Ibid, page 19.
6) Ibid, page 21.
7) Ibid, page 105.
8) Ibid, page 107.
9) Ibid, page 26,
10) Ibid, page 133.
11) Ibid, page 124.
12) Benjamin Stora, Algérie : histoire contemporaine, page 250.
13) Amrane Ahdjoudj, Algérie, état, pouvoir et société, 140.
14) Ibid, page10.

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