L’Algérie va peut-être vivre une nouvelle transition à la tête du pouvoir sans passer par l’insurrection populaire. L’instauration de l’état d’urgence en 1992 avait donné les pleins pouvoirs au Général Toufik, patron du DRS, qui avait créé les fameux CTRI pour contrôler tout le pays.

Dans chaque région militaire, il y avait un Colonel de la DCSA (Direction Centrale de la Sécurité de l’Armée) qui contrôlait les militaires et un Colonel du CTRI (Centre de Traitement de Recherche et d’Investigation) qui contrôlait tous les pouvoirs civils.

A la tête du CTRI, ce Colonel contrôlait un ou plusieurs walis et était destinataire d’une copie de tous les courriers et décisions importantes. Par le biais du wali et des commissions territoriales, il contrôlait tous les élus (APW, APC), ainsi que les procureurs.

Sous couvert de lutte anti-terroriste, le DRS s’était arrogé un pouvoir totalitaire et anti-constitutionnel qu’est venu contrecarrer en 1999 Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, qui avait forcé Toufik à une sorte de « cohabitation » avec un partage du pouvoir sur les walis et la DGSN, pourtant dirigée par des militaires.

Sous couvert d’une très controversée lutte anti-terroriste, spécifique à l’Algérie, les officiers du DRS ont outrepassé leurs missions sécuritaires et se sont mêlés d’affaires économiques.

Une concurrence acharnée entre le clan présidentiel d’Oujda et le clan du DRS a dangereusement explosé les compteurs de la corruption (affaires Khalifa, Sonatrach, BRC, etc…).

D’après les dires de Ould Kablia, les nouvelles dispositions de la « lutte anti-terroriste » ont dépouillé le DRS de ses pouvoirs, au profit de l’état-major général de l’ANP, avec probablement la dissolution prochaine des CTRI régionaux.
(voir article ci-dessous)

Les récentes révélations de Jean-Pierre Raffarin sur des changements imminents, et la visite éclair de William Burns, annoncent peut-être l’accélération de la réforme du régime algérien sans passer par l’affrontement avec la population qui aspire à la même ferveur révolutionnaire que toutes les rues arabes.

La mise à l’écart du général Souleymane en Egypte est un signe révélateur que les USA et l’Europe ne veulent plus miser sur des Etats arabes militaro-policiers, mais sur des élites civiles.

Tous les regards sont maintenant tournés vers le vieux chef d’état-major Ahmed Gaid Salah (76 ans). Va-t-il jouer le même rôle que le général Tantaoui en Egypte? Ou être remplacé par un nouvel homme fort?

Saâd Lounès

Rôle de l’armée, protection de certains détenus, maintien de l’ordre…
Ce qui va changer en matière de lutte contre le terrorisme en Algérie

Merouane Mokdad

Avec la levée de l’état d’urgence, la lutte antiterroriste sera désormais menée par l’état major général de l’ANP. «Alors qu’auparavant, les opérations étaient conduites par les chefs de régions militaires. Aujourd’hui, c’est une action de coordination qui est centralisée au niveau de l’état major général», a déclaré Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, invité jeudi de la Chaîne III de la radio nationale.

Le ministre est revenu sur les dernières mesures prises par le Conseil des ministres portant sur la modification de la loi 91/23 du 06 décembre  1991 relative à la participation de l’Armée à des missions  de sauvegarde de l’ordre public hors des situations d’exception et introduisant la lutte contre le terrorisme et la subversion. Rien ne changera, selon le ministre, dans le déploiement de l’armée, dans son suivi et dans l’évaluation de ses actions. 

Mais, il a indiqué qu’après la levée de l’état d’urgence, avec l’abrogation du décret législatif du 06 février 1993  portant prorogation de l’état d’urgence, l’armée ne peut pas être réquisitionnée par l’autorité civile. « Pour les opérations contre le terrorisme, l’armée aura toujours le concours de la police et de la gendarmerie pour les barrages, le renseignement, le soutien logistique. Cela ne change pas », a t il indiqué.

Les perquisitions de nuit et les barrages tenus par des militaires vont également disparaître. Il a rappelé que les perquisitions nocturnes ne sont prévues ni dans le code pénal ni dans le code de procédure pénale. « Il n’est pas nécessaire d’aller jusque-là parce que les choses sont mieux maîtrisées. Et la lutte contre le terrorisme a donné d’excellents résultats et en donnera davantage dans les prochaines semaines sinon dans les prochains mois », a t il noté.

Les personnes inculpées dans des affaires de terrorisme et détenues peuvent, selon lui, être protégées si elles contribuent à l’effort de lutte contre le terrorisme ou aident à avoir un complément d’informations. Le Conseil des ministres a adopté un projet d’ordonnance qui complète le Code de procédure pénale en permettant la mise en place d’une  protection pour une certaine catégorie d’inculpés, en raison des informations  qu’ils détiennent, et qui sont de nature à aider la justice à approfondir ses  investigations et à prévenir des actes terroristes.

« C’est une manière de soustraire ces personnes à un quelconque acte de vengeance. L’assignation à résidence est laissée à l’appréciation du juge d’instruction. On a souvent reproché aux services de renseignements militaires de détenir des personnes pendant des périodes indéterminées à l’insu de toute autorité ou à l’insu de leurs familles ou des avocats. Dorénavant, ces détenus seront mis sous la surveillance d’une autorité judiciaire. Cela offre des garanties », a t il indiqué.

http://www.tsa-algerie.com/politique/ce-qui-va-changer-en-matiere-de-lutte-contre-le-terrorisme-en-algerie_14470.html

4 commentaires

  1. 200 000 morts pour aboutir à Gaid Salah?
    Il me semblait que c’est Lamari qui avait tes faveurs il y a qlq semaines….

    Va stp raconter le weswes de ton shaytan ailleurs…echaab yourid isqat ennidham!

    Si Tchad

  2. ECHAAB YOURID ISQAT ANNIDHAM
    « L’Algérie va peut-être vivre une nouvelle transition à la tête du pouvoir sans passer par l’insurrection populaire. »

    Excusez moi mais là vous décevez, en plus ça en dit long sur votre vision du changement escompté en Algérie.

    Donc « l’insurrection populaire » aurait comme but extrême d’assurer une « transition à la tête du pouvoir »? c’est génial! du DRS on passe à l’état major.. quel beau changement!

    Ils pourront opérer toutes les transitions qu’ils voudront:

    ECHAAB YOURID ISQAT ENNIDHAM!

    LE PEUPLE VEUX CHANGER LE SYSTÈME!
    L’ARMÉE DANS LES CASERNES!
    LEURS CRIMINELS AU TPI!
    LEURS FAÇADES CIVILES À LA POUBELLE!
    LEURS VOLEURS À SERKADJI!

    C’est celui choisi par le peuple qui doit « transiter » à la tête du pouvoir.

    Celui qui n’a pas encore compris ça, et bien qu’il regarde Aljazeera.. c’est très instructif en ce moment 🙂

  3. CHANGEONS MAINTENANT ET ENTRE NOUS
    Je ne crois pas m’immiscer dans la cour des grands, surtout quand je m’adresse à des symboles de la révolution, et je reste convaincu que je saurai trouver auprès d’eux toute la compréhension et l’indulgence nécessaires pour combler mon déficit chronique dans la culture politique, trop longtemps monopoliser par des cercles restreints, opaques et dans un redoutable secret, et par ma situation personnelle, né juste en 1954.

    Motivé par la lettre signée par MM Abdelhamid MEHRI, et encouragé par la réplique de M. Hocine AIT AHMED, je me permet humblement et naïvement de formuler quelques idées qui me tiennent vraiment à cœur, et, si je puis le dire, me mettre à rêver à haute voix :

    Voir la tenue d’un pré-congrès national regroupant l’ensemble des acteurs issus de notre glorieuse révolution, sans ordre du jour préalable, avec comme uniques documents écrits : La Proclamation du 1er Novembre
    La Plate-forme de la Soumam
    Et un moral :
    Le serment fait aux 1 500 000 martyrs.

    La Vallée de la Soumam comme Lieu de rencontre.

    L’Algérie doit être prioritaire sur toutes autres velléités .

    Sans perdre de vue ce qui se passe autour de nous, le pré-congrès doit répondre au mieux aux attentes de tout un peuple, sans effet rétroactif, et par voie de conséquence ramener un tant soit peu la liberté, la fraternité et la fierté à tous les algériens et d’être Algériens.

    En effet, seule une volonté à vouloir réussir, peut créer une dynamique de réconciliation qui impose d’elle même des garantis que chacun doit aux autres.

    Cette volonté doit se mettre en évidence sur le terrain par la dépendance mutuelle entre les congressistes. Les documents écrits comme feuille de route, le serment fait aux martyrs comme source d’inspiration, l’intérêt supérieur de la nation comme unique guide, et, DIEU seul nous jugera demain.

    Généreux envers la Patrie, fidèles aux idéaux de la Révolution et respectueux du peuple, ce congrès devra être sanctionné par un contrat écrit que tout un chacun devra s’engager solennellement à respecter avant de prendre part à un congrès extraordinaire, que je verrais bien se tenir aux Aures, ouvert à tous les partis politiques, sans exclusion aucune, et personnalités nationales susceptibles d’apporter un plus aux propositions, débats et résolutions qui en découleront, afin de convenir d’un commun accord sur les différentes étapes à suivre pour une transition démocratique réussie, et mettre enfin l’Algérie à un stade de non retour aux mécanismes ayant prévalus dans la gestion du pays jusqu’à aujourd’hui.

    Pour ma part, et compte tenu de l’urgence de la situation, je dirais qu’avec l’unité, sept années ont suffit pour libérer le pays.

    Vive l’Algérie
    Gloire à nos martyrs

    difah

    • Le transitoire algérien
      Il faut comprendre que l’Algérie, ainsi que les pays arabes et tiermondistes vivent l’ère après-colonialiste.
      Car malgré un demi-siècle ou plus d’indépendance,l’évolution de nos sociétés a subit une destruction colonialiste (pendant 132 ans dans le cas de l’Algérie),
      et d’autre part l’élite qui a pris le pouvoir (et même une grande partie de celle d’opposition) était tellement médiocre et faible qu’elle n’a jamais pu proposer un modèle sociale clair et stable (qui considère les bases de nos sociétés post coloniale).

      L’absence d’un modèle sociale (quelconque) est pire qu’un modèle stochastique et aléatoire.

      Malheureusement, en Algérie même la nouvelle génération d’intellectuels n’arrive pas à s’échapper à un discours régionaliste et/ou opportuniste similaire à celui de 62 (et meme bien avant).

      Par conséquent le transitoire que vie la société et l’état algérien va durer malheureusement encore longtemps.

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