Mesdames, Messieurs,

Nous sommes rassemblés ici pour soutenir nos frères et sœurs en Algérie qui ont décidé de marcher pacifiquement, dès aujourd’hui, dans les rues d’Alger, et d’autres villes du pays, pour revendiquer leurs droits à la liberté, à la dignité et à une vie décente.

Saisissons cette occasion pour féliciter et saluer nos frères tunisiens et égyptiens, et surtout leur jeunesse, qui ont su par leur unité, leur courage, leur mobilisation et leur sacrifice se débarrasser de deux dictatures des plus sinistres dans le monde arabe. Leur victoire est la nôtre.

Le peuple algérien ne saurait être mis à l’écart de cette dynamique de changement, ni ne devrait être mis à l’abri de ce vent de liberté.

Nous devons nous rappeler que la jeunesse algérienne a été la première dans le monde arabe à se révolter en Octobre 1988, et à imposer, au prix fort de centaines de morts, une transition démocratique et un changement de la Constitution qui a permis l’ouverture des champs politique, associatif et médiatique.

Ce fut hélas une courte « parenthèse démocratique » de trois années, qui a été fermée il y a 19 ans, presque jour pour jour, par le coup d’Etat du 11 janvier 1992.

D’où l’importance pour nos frères tunisiens et égyptiens de rester vigilants et de veiller à la consolidation de leurs acquis révolutionnaires.

Tout le monde sait dans quel désastre nous a conduit ce putsch contre la volonté populaire : près d’un quart de million de morts, des milliers de disparus, des dizaines de milliers de torturés et une régression de l’Etat et de la société dans tous les domaines.

Tout ce sang qui a coulé en terre d’Algérie n’est pas vain. C’est le prix de l’émancipation du peuple algérien. Allah yarham ashouhada !

La jeunesse algérienne a été poussée ces dernières années par l’injustice et l’humiliation, en un mot la hogra, aux actes de désespoir extrêmes : la harga aux sens propre et figuré du terme. C’est-à-dire soit bruler tout ce qui rattache à un pays devenu invivable et tenter de traverser la méditerranée en vue d’une vie plus digne, soit s’immoler par le feu. Dans les deux cas, la mort est quasi certaine.

Aujourd’hui, cette jeunesse s’organise pour manifester pacifiquement et exiger un changement réel en Algérie. Un changement qui lui permet de vivre dignement.

Notre devoir et celui de tous les défenseurs de la liberté dans le monde est de soutenir cette jeunesse algérienne qui tente de se libérer et d’affranchir son peuple du joug de la dictature et du fléau de la corruption.

Ne l’abandonnons pas à la brutalité du régime militaire algérien qui a déjà fait appel à quarante milles policiers pour renforcer son dispositif répressif, et qui a déjà commencé sa campagne d’arrestations, en s’attaquant aux femmes et hommes libres, aux syndicalistes, aux intellectuels, aux politiques, aux défenseurs des droits de l’homme et aux journalistes.

Mesdames et Messieurs, l’Algérie est transformée en grande prison, sa capitale Alger est aujourd’hui sous occupation policière. Ne laissons pas ce pouvoir despotique et corrompu étouffer sa population et assassiner ses espoirs.

Assumons notre rôle de témoins !

Merci de votre attention.

Abbas Aroua
Genève, le 12 janvier 2011

Lasst uns die algerische Jugend unterstützen

Geehrte Damen und Herren,

Wir sind hier versammelt um unsere Brüder und Schwestern in Algerien zu unterstützen, die entschieden haben auf friedlichem Wege in Algier und anderen Städten des Landes nach ihrem Recht auf Freiheit, auf Würde und auf ein anständiges Leben zu fordern.

Wir nutzen diese Gelegenheit und beglückwünschen unsere tunesischen und ägyptischen Brüder, vor allem die Jugend, die es durch ihre Einheit, ihren Mut, ihre Mobilisierung und ihren Opfergeist geschafft hat sich von zwei der schlimmsten Diktaturen der arabischen Welt zu befreien. Ihr Sieg ist der Unsere.

Das algerische Volk sollte nicht abseits dieser Dynamik des Wechsels stehen, noch sollte es vor dem Wind der Freiheit geschützt werden.

Erinnern wir uns doch daran, dass die algerische Jugend, die erste in der arabischen Welt gewesen ist, die sich im Oktober 1988 auflehnte, und mittels dem hohen Preis von Hunderten von Toten einen demokratischen Übergang und eine Verfassungsänderung durchsetzte, wodurch eine Öffnung in der Politik, den Verein- und Medienfeldern erreicht wurde.

Leider wurde daraus nur ein kurzes dreijähriges «demokratisches Intermezzo», denn vor 19 Jahren, fast auf den Tag, ist es durch den Staatsstreich vom 11. Januar 1992 beendet worden.

Unsere tunesischen und ägyptischen Brüder sollten wachsam bleiben und auf die Konsolidierung ihrer erworbenen revolutionären Errungenschaften achten.

Wir wissen, wohin uns dieser Putsch gegen den populären Willen geführt hat: fast ein Viertel Millionen Tote, Tausende von Verschwundenen, Zehntausende von Gefolterten und eine regressive Entwicklung des Staats und der Gesellschaft in allen Bereichen.

Das Blut, das auf dem algerischen Boden geflossen ist, war nicht vergebens. Es ist der Preis der Emanzipation des algerischen Volks. Allah yarham ashouhada!

Die algerische Jugend ist in den letzten Jahren durch die herrschende Ungerechtigkeit und Demütigung – „hogra“- genannt, zu Verzweiflungstaten angetrieben worden. Im wörtlichen und figurativen Sinne bedeutet das Wort „harga“ brennen, ein brennender Wunsch, alles den Flammen zu übergeben, was einen an die unerträglich gewordene Heimat bindet. Mit der Hoffnung ein würdigeres Leben zu finden versuchen sie das Mittelmeer zu überqueren, oder auch die Selbstverbrennung. In beiden Fällen ist der Tod quasi sicher.

Derzeit organisiert sich diese Jugend, um auf friedlichem Wege zu demonstrieren, sie fordert einen reellen Wechsel in Algerien. Ein Wechsel, der ihr erlaubt, in Würde zu leben.

Es ist unsere Aufgabe und weltweit die von allen Verteidigern der Freiheit, die algerische Jugend, die versucht die Freiheit zu erlangen und das Volk vom Joch der Diktatur und der Plage der Korruption zu befreien, zu unterstützen.

Wir sollten sie nicht der Brutalität der algerischen Militärregierung ausliefern, die schon vierzigtausend Polizisten eingesetzt hat und ihre repressiven Maßnahmen intensiviert. Die Verhaftungsaktionen haben schon begonnen, die freien Frauen und Männer, die Gewerkschafter, die Intellektuellen, die Politiker und die Verteidiger der Menschenrechte und Journalisten werden attackiert.

Meine Damen und Herren, Algerien wurde in ein riesiges Gefängnis verwandelt. Algier, die Hauptstadt, ist heute unter Polizeibesatzung. Wir können nicht zulassen, dass diese despotische und korrupte Macht die Bevölkerung unterdrückt und ihre Hoffnungen zerschlägt.

Wir sind die Zeugen!

Ich danke Ihnen für Ihre Aufmerksamkeit.

Abbas Aroua
Genf, 12. Januar 2011

Übersetzung: Monica Hostettler

2 commentaires

  1. «  » »Ne l’abandonnons pas à la brutalité du régime militaire algérien qui a déjà fait appel à quarante milles policiers pour renforcer son dispositif répressif, et qui a déjà commencé sa campagne d’arrestations, en s’attaquant aux femmes et hommes libres, aux syndicalistes, aux intellectuels, aux politiques, aux défenseurs des droits de l’homme et aux journalistes. » » »

    De plus, une augmentation régalienne de 50% des salaires pour tous les effectifs de la DGSN, avec « rappel » depuis le 1er Janvier 2008 (trois ans de salaires)– Une forme sophistiquée de corruption des services de sécurité pour encourager la répression contre le peuple algérien.

  2. El DJAZAIRI on

    RE: Soutenons la jeunesse algérienne
    Nous sommes le 19 juillet,Cinq mois après le début des marches(12février)que pouvons dire de cette effritement de contestation a la capitale algérienne.
    Comment Le pouvoir algérien a pu désamorcé hélas cette enchaînement de contestation,est ce que a cause de cette effectif de la DGSN qui a investit la place du 8 mai seulement!
    plus que ça c’est une stratégie politique suivie pour manipuler le peuple algérien (démocratie participative,augmentation des salaire des médecins résidents,titularisation des enseignants vacataires,taux élevé de réussite au BAC…),ensuite peut on donner confiance a certains « opposants » qui ont marcher sur les cadavres des regrettés boudiaf,merbah,liabes,hechani,et autres
    pour des portefeuilles ministériels.
    Je m’adresse a la jeunesse algérienne pour se munir d’une conscience politique et une foi envers notre terre pour affronter l’ogre affaibli a savoir le pouvoir algérien.

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