Les évènements que connaît la Tunisie depuis plusieurs semaines ont permis de lever le voile sur les relations réelles entre les pays maghrébins et l’ex-puissance coloniale. Tout a commencé ave les déclarations  de la ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie qui a proposé, pour sauver le pouvoir de Benali, d’envoyer le savoir-faire français pour mettre fin à la rébellion et ou à l’insurrection ou à la révolution, selon les qualificatifs des uns et des autres.

Les propos de cette ministre ont donné lieu à plusieurs commentaires en France avec une audition de la ministre par la commission des affaires étrangères de l’Assemblée française. Mais cette ministre a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas à Paris sur la nature réelle des relations entre la France et les trois pays du Maghreb.

C’est Henri Guaino, le conseiller spécial de Sarkozy à l’Elysée, qui exposait cette relation sur les ondes de RTL le lundi 17 janvier 2011, dont les propos ont rapportés par le quotidien « El-Watan » dans son édition du jeudi 20 janvier 2011.

Selon ce conseiller de Sarkozy, les relations entre la France et les trois pays du Maghreb, auxquels il faut ajouter la Maurétanie, ne relèvent pas de la politique étrangère de la France, mais de sa politique intérieure. Autrement dit, les trois pays sont encore des départements français, soumis au pouvoir du ministre de l’intérieur.

Voici les propos rapportés par « El-Wantan »: «des pays vis-à-vis desquels nous entretenons des relations qui sont à peine de la politique étrangère…C’est presque un problème de politique intérieure de la France…»

Ces propos révélés montrent bien le type de relations entre Paris et les trois pays du Maghreb. Ce sont des relations de dépendance et de vassalité qui expliquent et justifient les relations entre les tenants du pouvoir dans ces trois pays et leurs populations qui sont traitées comme des indigènes, et les tenants du pouvoir sont chargés de les garder, de les contrôler, de les surveiller et de les réprimer pour le compte de Paris.

Ceux qui arrivent au pouvoir dans ces pays sont les valets du ministre de l’intérieur français auquel ils obéissent. Leur comportement quotidien est celui des anciens colonisateurs, leur modèle de gouvernement.

La France  est présente militairement dans cette région, et plus particulièrement au Sahara Occidental, sous couvert des forces des Nations Unies que le Front Polisario n’a jamais dénoncées, à ma connaissance.

Les Algériens soucieux  de l’avenir démocratique de leur pays doivent intégrer cette donne dans leurs analyses politiques et leurs actions militantes pour ne pas se tromper de route. La France reste, malgré l’indépendance formelle acquise, présente en Algérie, par le biais de ses valets qui constituent ce que l’histoire a qualifiés de troisième force, qui régente l’Algérie depuis 1962 à ce jour. C’est la nouvelle colonisation. Tibor Mendé, un économiste, qui a travaillé à l’ONU, a bel et bien décrit cette nouvelle colonisation dans son livre « de l’aide à la recolonisation », publié dans les années soixante-dix.

L’échec des efforts des Algériens pour être maitres chez eux se justifie par le fait qu’ils ont omis de leurs analyse et leurs démarches politiques cette donne extérieure, devenue intérieure, omniprésente.

Maamar Boudersa
24 janvier 2011

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