Devenir chômeur attitré sous Boutewfika n’est pas chose aisée par les temps qui courent.

Avant, sous Chadli, c’était assez simple : il suffisait d’aller au cinéma ou au stade, en prétextant d’aller à l’école, et le but était atteint au bout de quelques centaines de films ou de matchs haletants… A vingt ans sonnés, et après un stage d’abrutissement dans l’armée de Nezzar, on était officiellement chômeur attitré, ce qui donnait automatiquement le droit de tenir les murs pour admirer passer les Ferraris des fils de Chadli et de leurs copains…

C’était la belle époque. Aujourd’hui, devenir chômeur demande beaucoup de… travail. Il faut d’abord aller à l’école de Benbouzid, tu sais, du nom de l’étincelant docteur de l’Université Lumumba de l’Amitié des Peuples. Tu en as pour 13 ans incompressibles et sans appel, au bout desquels on te donne le Bac avec mention pour te faire croire à un avenir radieux…

Puis, comme en réalité le marché des généraux n’a que faire de toi, on te parque à l’université, pour une peine de 5 à 10 ans, toujours sous le haut patronage de Benbouzid. Arrivé au terminus universitaire, et après quelques 20 ans de supposées « études », Benbouzid t’offre le tant convoité diplôme de « chômeur diplômé »… Toutes les portes te sont alors officiellement fermées au visage, parce que, tout compte fait, tu es mal né. Tu n’es pas fils de général, tu n’es pas pote avec le fils du ministre qui traficote dans la coke, et tu as eu le tort de ne pas naitre dans le douar ancestral de Si Abdelkader El-Malifik…

Le pouvoir te dit : tu es chômeur diplômé, que veux-tu de plus ? Sois patient, car avec les politiques très avisées de Boutewfika (BRC, Orascom, Khelifa, Sonatrach, etc.) l’Algérie va devenir un paradis pour jeunes, comme en… Tunisie. Patience, te disent-ils, y’a pas l’feu… Euh, si, justement, là-bas en Tunisie les jeunes s’immolent… tu as attendu un peu, mais tu t’es vite aperçu que le temps que les politiques de Boutewfika portent leurs fruits pour la jeunesse, tu seras déjà vieux, et personne ne te donnera de travail…

Donc mon ami : il est temps que tu regardes les choses en face : soit tu seras promu de jeune chômeur diplômé à vieux chômeur diplômé, soit tu mets hors d’état de nuire les vieilles fripouilles galonnées qui, non satisfaites d’avoir empoisonné la vie de ton père, se mettent maintenant à détruire la tienne… Ya ejjeune ! Fonce ya mon vieux, et bon courage !
 
Mounir Sahraoui
11 janvier 2011

Un commentaire

  1. salut
    moi je travail..et je ne gagne meme pas ma vie..
    je suis suis ,encore ,au stade de Mal-Vie..

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