Le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) vient de faire parvenir à la France un « message » par lequel il lui enjoint de négocier avec Oussama ben Laden en personne s’il veut obtenir la libération des cinq français enlevés au Niger.

C’est un canular cousu de haubans.

Nous n’allons pas entrer dans des considérations qui pourraient nous perdre dans des méandres sans fin, parce que les stratégies et les « raisons d’Etat », qui ne sont souvent que des prétextes commodes à des choses peu avouables, risquent de nous fourvoyer là où il n’est pas utile d’aller pour le moment. Mais ce n’est que partie remise. Nous y reviendrons en temps voulu.

Pour l’instant, et pour éviter, une enième fois, que des maquignons de la manipulation continuent de nuire impunément, et au risque d’entraîner la mort de civils innocents, nous souhaitons apporter, à l’opinion publique, française notamment, des informations très importantes, pour que les Français cessent d’être menés en bateau, comme on dit, et pour que les dessous d’une atroce machination ne servent pas de faire valoir à des chassés-croisés qui n’auront pas d’autre issue qu’une démission du droit face à de répugnantes tractations.

C’est une situation que les Français ignorent, au prétexte qu’on ne veut pas les inquiéter outre-mesure, que leur Etat veille, en des circonstances où l’argent sale est pourtant mêlé à leur prétendue sécurité, où le financement occulte des partis politiques est confondu avec les paquets-cadeaux, en bon argent, destinés à atterrir dans des paradis fiscaux, des parachutes bien fiduciaires, destinés à adoucir les vieux jours de politiciens véreux, voire criminels, puisqu’ils fricotent avec des assassins de masse, avec des généraux qui pillent sans vergogne tout un pays, pendant des décennies. Une junte qui a eu l’heur, et la toute latitude, de perpétrer des carnages de civils à huis clos, grâce à la complicité de ces bons amis qu’elle arrose, pour mettre une sourdine aux cris des suppliciés.

Aujourd’hui, ce communiqué de l’AQMI est le coup de trop.

Nous avons bien entendu la vive protestation de Madame le Ministre française des Affaires étrangères. Mais elle reste confinée dans un registre protocolaire qui manque de vigueur, et qui semble ignorer, à dessein peut-être, le substrat mafieux sur lequel repose tout ce phénomène de pseudo terrorisme islamiste de l’AQMI, un peu partout dans le Maghreb, et tout particulièrement dans le Sahel, ce nouveau centre géographique et stratégique du monde.

Comme nous l’avons signalé précédemment, l’occasion ne se prête pas à une explication détaillée du phénomène, mais il nous semble opportun d’en expliciter quelques éléments de base.

Nous disons, d’emblée, que l’AQMI est une organisation criminelle montée de toute pièce par la DRS (Services secrets algériens).

La DRS, très peu connue de la société française, à juste titre, puisqu’elle a monnayé, en bon argent les précautions de secret qui doivent l’entourer, est l’oligarchie qui dirige l’Algérie, de façon quasi totale. Elle négocie, depuis quelques années, des espaces de pouvoir avec l’actuel chef de l’Etat, le président Bouteflika, parce que celui-ci a réussi à monopoliser certaines vannes financières de la rente pétrolière, et se ménager certaines relations américaines, pour faire contrepoids.

Pour faire court, et aller à l’essentiel, c’est la DRS qui a créé le terrorisme islamiste en Algérie, et dans le Maghreb, pour renforcer sa position, et le sentiment de sauveur de la république, et de l’occident, face au péril vert déferlant.

Cette organisation, qui a calqué celle de la mafia, en plus qu’elle disposait totalement des « Institutions » de la république, de l’administration, de la justice, de l’armée, et de tous les services de sécurité, et même des partis islamistes, a poussé son hyper-organisation, jusqu’à créer les GIA, faits de bric et de broc islamiste, mais aussi de déserteurs de l’armée algérienne, de voyous raclés dans tous les bas fonds, et même de mercenaires du monde entier, recrutés par des spécialistes, jusqu’en Afrique du Sud.

Les GIA, qui deviendront le GIA, seront spécialisés dans le carnage des populations civiles, dans la terreur au sein de la société, dans l’assassinat d’étrangers, notamment de prêtres chrétiens, et même d’attentats en France.

Il arriva un moment, où les GIA, entraînés dans l’œuvre meurtrière dont ils avaient été investis, dépassèrent toute retenue. Ce fut une débauche de massacres.

Le peuple algérien, dans sa globalité, à travers maints et maints carnages, découvrit, à ses dépens, que les commanditaires de ceux qui l’assassinaient se trouvaient à l’Etat major de l’armée algérienne, censée combattre le terrorisme.

De nombreux officiers de l’armée algérienne, hommes d’honneur et de devoir qui avaient fini par déserter, se jetant sur les routes de l’exil, ont sacrifié des carrières brillantes, laissant femmes et enfants, pour fuir un pays qu’ils ne devaient plus revoir, ont apporté des témoignages accablants, mais malheureusement occultés, par des médias qui regardaient ailleurs.

Ces officiers déserteurs, qui se comptent en dizaines aujourd’hui, disent que nombreux des leurs ont été assassinés, parce qu’ils refusaient de se prêter à de telles atrocités, en connaissance de cause, d’obéir à des ordres de carnages.

Ces officiers déserteurs qui savent tant et tant de secrets sur des actions monstrueuses, y compris sur celles d’assassinats d’artistes, de journalistes, d’étrangers, de moines, et même d’un chef de l’Etat, le Président Boudiaf, pour entretenir le rôle d’islamistes terroristes, et de généraux algériens sauveurs de la république.

Ainsi lorsque le GIA devint par trop compromettant, la DRS décida de créer le GSPC, dont le premier leitmotiv était de condamner le massacre d’innocents, façon spectaculaire à l’époque, de se démarquer du trop encombrant GIA. Les émirs GIA les plus compromis dans les massacres furent liquidés, à la faveur de gueguerres entre clans rivaux, entretenus par la DRS. Autant de témoins en moins, d’une atroce manipulation.

Curieusement, les émirs vedette du GIA, pour la plupart agents de la DRS, infiltrés par elle, ou manipulés par elle, à leur insu, se retrouvèrent à la tête de ce nouveau groupe. Finis les massacres de civils, donc. Du moins pas aussi spectaculaires. Un GSPC plus blanc que blanc.

A la place, désormais, des enlèvements de touristes, de la contrebande à grande échelle, et même la main mise sur le trafic du Kif à destination de l’Europe, et de la création d’un nouveau réseau de cocaïne, en provenance d’Amérique du Sud, vers la Mauritanie, pays de pêche, et du Sahel, puis de l’acheminement de cette drogue vers l’Europe, via tous les ports de pêche algériens. Tous ! En plus de nombreuses autres filières.

Le parrain de ce grand trafic, qui a généré des milliards de dollars, est notoirement connu en Algérie. Le Général Major Kamel Abderahmane. Des preuves tangibles ont été réunies contre lui, tout aussitôt détruites, et la CIA a averti la DRS qu’elle dépassait la mesure avec cette affaire, puisque ce général fricotait avec des réseaux sud-américains non contrôlés.

Le « parrain », qui a dénoncé ce général, le fameux Zendjabil, qui aurait laissé des DVD très compromettants sur le général, et qui a demandé à bénéficier de mesures d’amnistie en faveur de terroristes repentis, puisqu’il affirme avoir servi d’intermédiaire entre ce général et le GSPC, qu’il dotait en moyens militaires grâce à l’argent du trafic, a brusquement disparu de la circulation. Certains affirment qu’ils aurait été supprimé, d’autres qu’il se trouve entre les mains de la DRS. En tous les cas, la justice algérienne affirme qu’elle n’est pas « autorisée » à traiter de son affaire.

Entre les mains de la DRS se trouvent aussi les deux plus grands émirs du GSPC, Abderazak le para, de son vrai nom Amari Saifi, et Hassan Hattab. En plus d’une centaine d’agents très spéciaux, qui auraient été injectés dans le corps de la police nationale.

Les deux grands émirs en questions, Hassan et Abderazak, ont été condamnés par la justice algérienne par contumace, alors qu’ils sont en villégiature dans les résidences cossues de l’hydre DRS. Secret de polichinelle.

Rappelons que Abderazak le para était l’émir qui avait enlevé les 32 touristes allemands dans le Sahara, et qui avait reçu 5 millions de dollars de rançon. Ce fut lui qui chapeautait la grosse contrebande qui transitait vers l’Algérie via la Tunisie, dans les années 90, et qui donna le jour à 90% des nouveaux milliardaires algériens.

C’est ce même GSPC, crapuleux et placé sous total contrôle de la DRS algérienne, qui avait sollicité l’adhésion à Al Qaeda. Et Al Qaeda tomba dans le piège. Elle venait d’admettre en son sein une redoutable machine mafieuse sous les ordres de la DRS. Mais peut être, après tout, que Al Qaeda est-elle même sous le contrôle d’une autre organisation, tout aussi mafieuse, à une échelle planétaire, dont les buts sont tout aussi peu avouables que ceux de la DRS.

Il n’en demeure pas moins que ce communiqué de l’AQMI à la France, est en réalité un communiqué de la DRS à la France.

Dans notre esprit, il ne fait aucun doute que le gouvernement français est tout à fait instruit de ces choses là. Sinon, ce serait particulièrement alarmant.

Le fait est que la DRS vient de mettre sur le tapis près de 300 milliards de dollars pour un plan quinquennal, et tout l’occident se bouscule au portillon, pour tenter d’emporter un tant soit peu de cette aubaine. Des marchés juteux, où les commissions et les rétro-commissions seront le socle de l’édifice.

Mais point trop n’en faut ! Il y a un moment où il faut savoir mettre le holà. A plus forte raison que les services français, pas ceux qui ont mangé au râtelier de la DRS, et tout particulièrement du Général Major Smail Lamari, disposent d’informations sur des barons du régime algérien qui peuvent l’envoyer devant les juridictions internationales de Justice, et les mettre sous l’application du récent Arrêt de la Cour, qui rend possible l’instruction d’affaires concernant les biens en France, acquis par des potentats étrangers au détriment de leurs pays respectifs.

Avec ce communiqué de l’AQMI, la DRS vient d’ouvrir la porte à une situation qui ne souffre pas de tergiversations.

La France n’a pas voulu réagir aux souffrances du peuple algérien, lorsqu’il était assassiné en gros et au détail.

Maintenant, c’est du peuple français qu’il est question.

Quelle sera la réaction de l’Etat français ?

Djamaledine Benchenouf
19 novembre 2010

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