Chers Compatriotes, bonjour

Merci sincèrement pour votre marque de sympathie exprimée envers ma personne. J’étais très touché et ravi de votre geste délicat. Combien c’est précieux de se sentir soutenu dans des moments difficiles. Je vous assure à mon tour de ma reconnaissance du fond du cœur. C’est dans des instants pareils que l’on compte sur la solidarité fraternelle. Vos quelques mots, m’ont grandement réconforté.

Je vous renouvelle mes remerciements les plus chaleureux, concitoyens de mon pays.

Ma compréhension de l’adolescence et mon entendement de l’hostilité du monde extérieur. (Question qui m’a été posée par un aimable citoyen).

Durant la période de transition allant de l’enfance jusqu’au développement de l’adolescence, il y a moins de discorde dans la famille tant que l’enfant et ses parents sont côte à côte, l’un près de l’autre. A l’opposé, pendant cet âge qui se situe entre la puberté et l’âge adulte, l’ambiance familiale vécue en harmonie dans un environnement immédiat, se transforme en raideur au fur et à mesure que le temps avance, elle est assujettie à des accrochages.

Pendant longtemps la puberté, ce groupe d’éléments constituant des modifications corporelles et mentales, liés à cette étape de l’enfance à l’adolescence, puisqu’il s’agit en fait de cela, a été considérée dans notre société comme un thème dont on ne doit pas parler. Bien avant, il n’y avait aucune annonce sur ce qu’était le phénomène biologique fondamental, l’âge ou l’être humain devient apte aux fonctions reproductrices, donc pour les adolescents, c’était quasiment un sujet tabou. De nos jours, les jeunes discutent entre eux de ces sujets, les gens s’informent plus, grâce à la culture et à la science et, à la civilisation du monde. Mais cela reste quand même un sujet difficile à aborder d’une manière courante dans notre société, compte tenu des doctrines religieuses et morales sur lesquelles, notre connaissance et notre pratique des usages ont été fondées.

Il faut savoir que la période de l’adolescence est un itinéraire astreignant et une réalité qui est devenue préoccupante au fur et à mesure de notre avancement dans le temps. C’est un espace temporel difficile pour le jeune. Un âge en général névralgique et vulnérable. C’est un véritable cycle d’opposition et de heurt, de choc et de lutte.

Ce fait qui sort de l’ordinaire et qui est attaché à la jeunesse, épuise toutes ses forces à l’intérieur des complications actuelles. Il se constitue en coterie, en groupe, en clique ou en milieu. Ce front prépare et organise avec l’intention de tenter de faire du tort aux choses ou à des personnes. Ce moment crucial de croissance du jeune, est devenu inquiétant, même par delà nos frontières. Le pourcentage d’autodestruction parmi les personnes jeunes est franchement et sérieusement effrayant, sans exagération, je dirais que c’est angoissant, car il s’agit de candide et de novice.

Il faut bien comprendre, que ce changement entier, est absolument essentiel et déterminant pour l’adolescent. Mais aussi admettre, que cette variation complique le tête-à-tête entre l’éphèbe et ses parents. Ce sont des moments d’exercice pénible qui donne des soucis.

C’est là où tout s’interprète. La maman et le papa commencent à être la cible que l’adolescent cherche à atteindre et combattre en priorité. Les parents en présence de telles situations, sont dans l’obligation d’accepter ses offenses sans transmettre d’image d’un état dépressif et démoralisant. Il faut que ces derniers parviennent à remplir leurs missions et à ne pas se soustraire à cette réalité.

Il faut rester zen et en même temps, ne pas s’arrêter à s’opposer à tout ce qui est frappé d’interdiction. A propos, il ne faut pas seulement empêcher et condamner, il convient également de continuer d’être le lieu où l’adolescent se sente en sûreté et garder dans le même état la communication. Car, devant l’absence d’un échange de conversation, cela marque la possibilité de la renonciation et dénote l’insensibilité de la part des parents envers l’adolescent.

Il faut comprendre que l’adolescent est en réalité dans une sphère d’influence en pleine variation instantanée, pratiquement subie. Cette zone d’action se transforme d’une période à une autre en fonction de l’évolution des mentalités et des comportements. Pour ma part, je dirais que c’est une des principales raisons qui verrouille l’accès au jeune, de ne pas lui permettre d’aller dans la direction du paternel, c’est-à-dire, sur les traces qui ont facilité et simplifié à ses parents leurs maturités. Je parle ici de la façon de se comporter et d’agir, d’attitude et de conduite, de respect et de gêne.

Il y a lieu également, de reconnaître que le jeune chez nous, n’est pas épaulé d’une manière adéquate et constante au sein de notre société. Absence dans notre enseignement des préceptes et valeurs qui définissent notre norme symbolique. Nos coutumes et nos habitudes semblent pour beaucoup de nous, en voie de disparition, d’où un changement radical de nos valeurs.

A cela, il est fondamental que nos hommes de sciences transmettent sans tarder, les connaissances de la vie réelle, conforme à la vérité, avec évidemment, la flamme profonde de saisir le sens de l’adolescent dans le principe d’une marque contemporaine. S’inscrire dans une véritable compétition pour une éducation de sentiment systématique et d’affection absolue. Il existe sûrement, je-ne-sais-quoi, à découvrir pour atteindre cet objectif. Cette évolution, donnera assurément aux parents la possibilité de se joindre avec enthousiasme aux initiateurs pour suivre et guider leurs enfants dans une perspective civilisationnelle.

Il est indispensable pour que l’adolescent évolue dans la société avec civisme, d’admettre dans notre enseignement national, des sujets d’expression pour un développement des connaissances de l’amour, de la décence, du savoir-vivre, de la considération et de l’estime envers ses semblables et notamment à l’égard de lui-même.

Je suis désolé de le dire, mais j’ai le pressentiment que nous touchons légèrement par glissement vers le déclin. Nous tournons sur nous-mêmes à une allure qui dépasse la mesure, face à une ère marquée par un nouvel ordre des choses. Une série de phénomènes qui se renouvellent à une certaine fréquence et dans un ordre indéterminé, qui nous feront chuter sans autorisation, si nous continuons à cesser d’être fidèles à nous-mêmes, de décevoir et de manquer à nos obligations, à se faire mal et causer de la peine, à nous détester et nous haïr.

Face à de tels faits, il y a un besoin impérieux d’interpeller notre conscience pour une bienfaisance entre nous tous sans distinction, ni différenciation et en mettant un terme à la validité de la discrimination avec discernement. La proscrire de façon formelle et expresse. Ce sentiment humanitaire jouera un rôle prépondérant pour notre solidarité, en vue de donner forme à un bloc uni, en harmonie avec une attente, celle de notre stabilité et prospérité.

Devant notre désaccord, notre mésentente, notre différence d’opinions, notre manque d’harmonie et quelles que soient les raisons, nous sommes tenus de faire quelque chose avant l’extrême, de produire un effet solennel, pour un engagement d’une union au sens moral et de lien d’entente. Cet heureux aspect de conduite, aspire à nous réunir, ensemble vers l’incontestable liberté de nos sentiments, à l’effet d’apprécier et estimer notre semblable avec sincérité, sans ressentir ni le manque, ni le désir d’éprouver d’être aimé. C’est ça vaincre et dominer l’égoïsme. C’est aussi d’être capable de produire une conséquence positive, être la cause d’un bienfait, sans attendre quelque chose en échange.

La famille est la pierre angulaire dans l’éducation du jeune, mais l’Etat a la charge de le protéger et de le mettre à l’abri des tentations et des interdits par l’enseignement et la culture. Elle a aussi l’obligation de l’encadrer en mettant à sa disposition des espaces sains et conformes à nos mœurs où, il grandira avec respect et dignité, lui donnant ainsi la possibilité de se prendre en charge tout seul à maturation.

L’hostilité est une divergence qui oppose les êtres humains entre eux. C’est une disposition qui est propre à la provocation et la violence. L’inimitié nous pousse à aller trop fort et trop loin dans les paroles et les actes pour notre unique avantage, par simple désir excessif du gain sans aucune démarcation, pour tout objet et ce qui existe, entité abstraite ou imaginaire. Elle a pris beaucoup d’ampleur chez nous, elle s’est étendue dans l’ensemble de notre territoire national, pire, elle s’impose sans gêne, même dans nos foyers, au point de causer des dégâts incommensurables. Cette conformité des faits, il y a lieu de l’affronter, lui livrer un combat d’une manière ferme avec ténacité, toujours plus fortement et judicieusement.

Pour cela, chacun de nous est tenu de mémoriser et mettre à profit les étapes retraçant l’évolution de nos anciens, qui nous ont devancés pour en tirer les leçons sur les règles de vie en collectivité ; remettre en marche l’ensemble des traits de caractère dont on a hérité de nos parents et de nos ancêtres ; application des normes de conduite de l’éducation que nous avons reçue. Car dans l’ensemble, nous ne sommes pas en manque de développement intellectuel ou moral, d’absence de civilité ou de décence, pour une bonne partie, ce sont les conséquences des conjonctures subies depuis des décennies qui nous ont transformés pour nous rendre ce que nous sommes devenus aujourd’hui.

Par notre jeu et version, notre connexion en commun n’est plus équilibrée, ni lucide. De l’égoïsme plus qu’il n’en faut, réalisant ainsi un incroyable gouffre très profond d’indifférence et d’insensibilité, nous empêchant de nous lier dans le raisonnable en tant que nation.

Il ne faut pas subir sans agir, il faut faire son chemin et affronter avec courage les événements pour parvenir, au point visé. Ce sont des affrontements sans intermittence contre les mauvaises choses, des oppositions à toutes ces manières de se comporter, qui sont néfastes à l’individu. C’est un combat quotidien harassant, mais nécessaire dans cette vie pour se maintenir en équilibre. Il faut se donner l’idée d’être actif, en direction du productif et, avec agilité et intensité, du côté du positif.

L’être humain est frêle et vulnérable, et éprouve des émotions en présence des multitudes d’envies, de toutes ces choses défendues par la loi et la moralité. S’il ne fait pas l’effort de ne pas céder à cet attrait, alors il craque à l’appétence et se brise. Par conséquent, pour exister dans ce monde avec le moins de problèmes possibles, il faut résister pour vaincre tout ce qui suscite une envie maladroite et indélicate ou un désir déguisé et illusoire.

Quelquefois, il est judicieux d’abandonner et renoncer volontairement à la grande renommée, au prestige d’une qualité douteuse et même à la célébrité qui éveille les soupçons et qui provoque la méfiance, pour continuer d’être en entente et en harmonie avec la perception de sa propre réalité et de son sens moral intrinsèque. Ce qui demande un effort et qui donne des soucis, ce n’est pas d’atteindre le but poursuivi, c’est plutôt en accédant à celui-ci, qu’il faut pouvoir continuer d’être soi-même, pour ne pas perdre l’équilibre et s’envaser dans l’interdit. Quand le manquement aux règles, à la loi ou à la morale, devient grand, cela suppose que le sentiment attaché aux valeurs et à l’idéal, est devenu de faible importance. En terme clair, ne pas s’approcher d’une telle espérance afin de ne pas commettre d’irrégularités et d’avoir par la suite un problème de conscience.

C’est vrai aussi que cet ensemble de comportement, ce manque de savoir-vivre qui s’est propagé, est devenu hélas, complexe à gérer de nos jours ; il nécessite pour le remettre sur le droit chemin, une capacité d’agir potentielle, détachée de toute influence, apte à préparer quelque chose de conforme suivant des règles déterminées, en fonction du but recherché pour notre société, à l’effet de corriger ce qu’il y a de mal et d’incorrect et de traiter les maux, en fonction du cadre dans lequel ils évoluent et en rapport avec leurs états de dégradation.

Cette incommodité nous pousse à nous remettre en question avec du bon sens et beaucoup de cœur, en utilisant les normes d’accompagnement de la raison et des usages, telles que le respect d’autrui, l’amabilité et la correction. En fait, c’est la base et le but de toute évolution.

Il est temps de reprendre conscience et de produire avec notre cœur et d’interrompre d’exercer en même temps avec notre esprit. Estimons nous avec croyance ferme et intensité, sans souhait ni engagement, sans contrainte ni reconnaissance. Si nous avons les qualités pour saisir le sens de ce que l’on peut gagner dans cette circonstance, alors, il faut croire que nous avons la notion des mœurs de l’humanité et le respect des convenances que nous devons avoir en communauté.

L’homme depuis très longtemps, s’est rendu compte que sa meilleure force réside dans son alliance avec sa communauté et tous les autres, dans un cadre familier, d’amitié solidaire, de camaraderie, en colleguerie et de citoyenneté. Un jeune n’est pas seulement contraint à la brutalité, intelligent et sage comme il est, il doit savoir qu’eux aussi existent dans la conjugaison et l’entente. Il est agréable d’entretenir des relations avec eux avec un attachement bienveillant, de les fréquenter par fraternité avec sens et sympathie, d’éprouver des sentiments d’amour et de passion, les estimer et les considérer, les juger bon et les admirer.

Sur cette terre, il n’y a pas que les conflits, la haine, l’aversion, l’hostilité, la répugnance, l’antipathie ou l’égoïsme. Dans notre univers, il y a des personnes qui ne se connaissent pas et qui n’auront peut-être jamais l’occasion de se voir et qui développent des récits, des liens, des connaissances, des correspondances, se soutiennent, se réconfortent et formulent des vœux pour s’améliorer et progresser. Mon signe pour toi veut dire que la terre c’est notre pays et que l’univers c’est ta ville et que toute cette jeunesse qui est en mouvement dans notre espace territorial, n’aspire que et n’attend que ton appel pour courir te découvrir et énoncer avec toi toutes les formes du verbe combiner pour allier, grouper et unir à l’infini notre printemps algérien.

Merci de me donner l’occasion de me faire plaisir.

Mohamed Hamida
27 août 2010

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