Depuis qu’Israël enregistre des déboires aggravés par l’opprobre international, suite à l’acte de piraterie contre la flottille humanitaire destinée à Gaza, sa propagande ne cesse de s’intensifier pour sortir de son fiasco. De même qu’il menace de ses foudres l’Iran et de nouveau le Liban.

Cela a débuté avec les derniers heurts qui se sont produits entre des soldats de la Finul et les villageois de Tuline du Sud-Liban, ensuite avec la très probable implication et influence du régime sioniste sur l’enquête que mène le Tribunal spécial pour le Liban suite à l’assassinat de Rafic Hariri.

Sur les heurts, l’élément déclencheur est bien l’intrusion abusive d’une  patrouille française, dont le pouvoir sarkozyen a fait le choix de rompre la traditionnelle posture équilibrée de la France en optant pour le soutien inconditionnel aux Israéliens, dans les ruelles du village. Ce qui a provoqué la colère des villageois qui ont réagi en attaquant à coups de bâtons et de jets de pierres le contingent français.

Le calme ne s’est instauré qu’avec l’intervention de l’armée libanaise. Les villageois ont reproché à la Finul d’intensifier les patrouilles à la frontière avec Israël tout en s’offusquant du cadre dont sont exercés ces manœuvres intitulées de façon provocante “comment empêcher des tirs de roquettes du Liban contre Israël”, sans coordination et à l’insu de l’armée libanaise, comme prévu par la résolution 1701.

Le chef du gouvernement Saâd Hariri avait expliqué que ces manœuvres devraient alors se compléter par d’autres intitulées “comment empêcher Israël d’envahir le Liban”. On comprend bien, dès lors, la méfiance et l’absence d’assurance quant à la partialité de la Finul qui semble pencher en faveur d’Israël.

Si l’on en croit le général Jean Qahwaji, commandant de l’armée libanaise, dans son interview au quotidien libanais An Nahar, des soldats de l’ONU auraient reçu “des listes israéliennes comprenant des noms et des maisons pour les fouiller et s’assurer qu’elles ne contiennent ni armes ni munitions”, et que l’armée libanaise “refusait à chaque fois la demande de la Finul parce que sa mission n’est pas de protéger les Israéliens” !

En outre, Israël ne cesse de violer l’espace aérien du Liban, sans que l’ONU n’y mette fin malgré les protestations, en violation de la résolution 1701. Cela n’a pas empêché Israël de diffuser des images aériennes de maisons et de hangars qui abriteraient des armes du Hezbollah. C’est pour en faire d’éventuelles cibles.

De là, à la volonté d’instrumentaliser la Finul, il y a un pas facile à franchir quand on sait que des soldats israéliens jouissent de la double nationalité. En fait, Israël ne s’est jamais remis de l’échec, qu’il reconnaît, durant la guerre de 2006 qu’il a provoquée et de l’humiliation qu’il a subie après l’effondrement du mythe de l’invincibilité de son armée suite aux coups de la résistance libanaise. Toutes les tentatives de rétablir ce mythe ont échoué. L’impression de force qu’il affiche en menaçant simultanément une puissance comme l’Iran, la Syrie et le Liban relève plutôt du burlesque quand on sait que le sionisme s’est embourbé dans une situation où il est incapable de faire la guerre (alors qu’elle lui est consubstantielle) du fait du nouveau rapport de force dans la région et des nouvelles capacités de riposte de la résistance libanaise, ni de faire la paix car risquant de faire disparaître une idéologie/système d’essence colonialiste et expansionniste qui lui permet aussi, comme alibi, d’influencer la politique des gouvernements occidentaux.

Conscient de son embourbement, Israël estime qu’il n’y a d’issue que de poursuivre la guerre “virtuelle” faite de menaces, de propagandes, de subversion, de projets de déstabilisation des États de la région en fomentant toutes sortes de complots en usant de tous les moyens afin de provoquer des troubles internes à défaut de guerre directe.

Le Hezbollah est bien le prétexte car obstacle à leur hégémonique sur le Liban en parallèle au nucléaire iranien qui en est un autre mais complexe et hasardeux.

Le TSL (tribunal onusien sur le Liban) est le moyen inespéré d’opérer en toute “légalité” pour atteindre ces objectifs. Après un premier échec du TSL lorsqu’il fallait accuser la Syrie et des officiers libanais sur la base de faux témoignages qui avait, 5 années durant, mis le Liban dans une situation de trouble latent, voilà une autre tentative pour impliquer cette fois-ci celui à l’origine de l’effondrement du mythe — cet imaginaire dissuasif, rentable et sécurisant — c’est-à-dire le Hezbollah pour le tremper dans cet assassinat afin d’affaiblir la résistance et rendre ainsi le Liban vulnérable ; et ce sur la base d’enregistrements téléphoniques dont les réseaux se sont avérés sous contrôle d’Israël suite au démantèlement du réseau d’espionnage  au profit des sionistes.

Selon le quotidien libanais As-Safir, Israël a installé des programmes informatiques et implanté des chips électroniques dans les émetteurs pour permettre à ses services de surveiller les communications, localiser et cibler les individus à assassiner.

Pour revenir au TSL, il ne finit pas de susciter des controverses. Selon l’ancien patron français de la DST française, Yves Bonnet, les assassins de Hariri sont à chercher parmi les “gens qui lui sont proches” tout en doutant de l’honnêteté du TSL. “Tous les tribunaux sont politisés et soumis aux pressions des États puissants et influents”, affirme-t-il au quotidien en ligne Al-Intikad. Il souligne que “ce tribunal ne possède aucun indice et il agit sur une base politique, sans plus”. Pour lui, il s’agit d’exécuter une nouvelle politique américaine dans la région qui s’appuie sur les guerres civiles internes… Israël et les États-Unis considèrent que le Hezbollah est le premier obstacle à l’extension de leurs influences. Tout ce complot pour se donner un motif pour le combattre !

Amar Djerrad
2 août 2010

Article paru dans le quotidien Liberté

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