Si la France, ou un autre pays, a adopté une loi interdisant le port du voile dit “islamique” intégral dans l’espace public, elle est souveraine. Il lui appartient d’en juger les tenants et les aboutissants, même si cela concerne un nombre insignifiant de femmes. Mais quand une ONG comme Amnesty International s’y incruste en réagissant par une franche “dénonciation”, estimant que “l’interdiction totale de se couvrir le visage constituerait une violation de la liberté d’expression et de religion des femmes portant la burqa ou le niquab, comme un signe d’identité ou de foi”, nous semble incongru et sournois quand on sait que cette organisation nous a habitué à des condamnations mitigées lorsque l’Occident viole les droits de l’homme en s’y acharnant quand il s’agit de certains pays indociles du tiers monde pourvoyeurs de matières premières. Le constat est le même pour RSF, surtout après la découverte de ses sources de financement. Il a été observé que les condamnations de l’Occident par ces ONG ne deviennent précises que lorsqu’elles ont une portée politique qui peut desservir la cause qu’elle défend.

L’exemple de la burqa l’illustre bien. Sachant bien que cet habit qui couvre totalement la femme n’a aucune référence en islam, mais une tradition (bonne ou mauvaise ?) propre à quelques régions, AI s’empresse quand même à l’imputer à l’islam “comme signe de foi” allant ainsi dans le même sens des lobbies qui dictent au monde comment il doit être ; alors qu’elle ne doit obéir en principe qu’à une éthique ! Cet accoutrement ne saurait être imputé à un ‘précepte’ de l’islam qui n’est pas ce que certains veulent bien qu’il soit.

C’est-à-dire intolérant, archaïque et contre la modernité. Sa défense par AI, sous ce motif, constitue une déviation sournoise visant plus à porter atteinte à l’islam qu’un souci de défense des libertés ou d’une foi. La réaction d’AI semblant défendre un principe de liberté sur une ‘burqa’ qu’elle lie à l’islam apparaît comme opportuniste et perfide !

Ce vêtement fait de niquab, de djellaba et de burqa (terme afghan) est un phénomène récent. Il est apparu durant l’ère coloniale pour des raisons politiques ensuite en signe d’appartenance à une sorte de ‘front du refus’ (qualifié d’intégrisme) d’un mode de gouvernance encouragé et manipulé par les puissances de l’Occident — qui s’en sont servi comme instrument de chantage sur les États qui s’émancipent et se modernisent, pendant qu’il soutenait les régimes archaïques “utiles” — sous le prétexte de la défense des libertés et des droits de l’homme.

L’inquiétude que suscite cet habit, qui apparaît maintenant en Europe, est à imputer aux mauvais choix et stratégies politiques de l’Occident et non à un enseignement qui serait consubstantiel à la religion islamique. Beaucoup de musulmans zélés y prêtent malheureusement le flanc, croyant défendre, par crédulité, un principe de liberté. Nos mères et nos grand-mères qui disaient la même chose sur leur mère et grand-mère portaient des tenues correctes avec un foulard comme les femmes de l’Europe profonde que l’on voit en visitant ces endroits ou dans les reportages. Il s’agit en fait d’un futile problème bâti sur de fausses causes ayant engendré d’affligeantes manipulations pour des objectifs malsains, bassement matériels et hégémoniques.

S’il y avait moins d’arrogance, moins d’injustice, moins de déséquilibre, moins d’échange inégal, moins d’exclusion, moins de marginalisation, moins de non-droit, moins de mépris, moins d’incompétence, moins d’ignorance entre les nations et au sein d’elles, le monde serait moins tumultueux, moins dangereux et moins rancunier.

Amar Djerrad
26 juillet 2010

Paru aussi dans le quotidien Liberté

Comments are closed.

Exit mobile version