« Ya arrayeh win m’safer trouh ta3ya wa twelli… » Chant Cha3bi

Les faits d’abord. Selon Echorouk, journal DRS en langue arabe : Bouguerra est à Genève, qui est pour cette circonstance « la capitale de la Suisse  » (C’est ce qu’on apprend par exemple à l’école de Benbouzid).  Il s’apprête à donner une « conférence »  quand un type haletant et en sueur vient lui crier au visage qu’un juge est à ses trousses pour une affaire de torture sur être humain. Bouguerra s’excuse très vite auprès de ses hôtes, et, pour des  « raisons personnelles » quitte en trombe et à travers champs le territoire helvétique. Direction : La France ! Enfin, on se sauve où on peut ! Ensuite il saute dans le premier avion vers Alger, prenant avant cela le soin de raser son bouc pour ne surtout pas ressembler au fameux Rachid Hassani… Depuis qu’il est en terrain sûr, Bouguerra ne répond pas aux questionnements d’Echorouk, car « il est sous le choc » (Echorouk, 19 cctobre 2009).

Mais pourquoi est-il donc sous le choc ? Voyez-vous, en côtoyant de près les criminels de la junte, il a pris gout à l’impunité. Au pire un petit quart d’heure za3ma za3ma chez le juge dans l’affaire Khalifa, une affaire bien sûr « vulgaire et subalterne »…

On ne peut qu’être très étonné de voir quelqu’un comme Bouguerra s’aventurer comme ça dans des pays où la justice fait son travail… On peut à la rigueur ne pas croire à cette affaire de torture, mais il est quand même indiscutable que Bouguerra vit en association de malfaiteurs depuis 1992, raison pour laquelle ses amis de la junte auraient dû lui conseiller plutôt le tourisme intérieur. On dit qu’El Kala a un parc formidable, avec toutes sortes d’espèces vivantes, sauf bien sûr des juges indépendants….

On apprend par ailleurs que Nezzar El-Djezzar, qui écrit en ce moment son autobiographie « Vol de Nuit « , a pris un moment pour envoyer un petit télégramme de compassion à Bouguerra :

« Cher Bouguerra, je t’avais pourtant averti. Stop. Ça devait arriver même aux islamistes de la junte. Stop. Jamais confiance même si visa valable. Stop. T’as le visa, puis l’étau se referme. Stop. Ai reçu invitation pour donner conférence à La Haye sur régulation des nanotechnologies. Stop. Ça sent le soufre.  Stop. Le soufre, t’entends !? Stop. Attends tes conseils d’expert. Stop. Enfin quand tu seras remis de tes émotions. Stop et triste fin pour les despotes. Ton ami : Nezzar El-Djezzar »

Mounir Sahraoui
20 octobre 2009

3 commentaires

  1. La harga à l’envers et à l’endroit !
    Mon cher ami Mounir, votre humour est dévastateur ! Je pense, sans présumer bêtement que tu le sais déjà, que tu es le chroniqueur le plus talentueux au monde et…Je n’exagère pas. Je te lis depuis près de dix ans et je constate, avec plaisir, que tu es resté fidèle à tes convictions. Merci pour ces bouffées d’oxygènes dans un environnement de trahison, de complicité, de versatilité et de complaisance. Vive les libre-penseurs, à bas les traitres et les thuriféraires.

    Encore merci

  2. Conférence !!!
    Il n’y a pas que la Harga qui était à l’envers.. la dite « conférence » était également « un monde à l’envers » parce que – s’il vous plaît – ce chik de la fin des temps prévoyait de donner une « conférence » sur – tenez vous bien – « la famille et l’éducation »; le comble pour le père d’un trafiquant de drogue déclaré et le frère d’un non moins trafiquant de toute sorte… quelle famille ?! et quelle éducation ?!

    Une remarque en passant au sujet des organisateurs de ces dites « conférences »; « ils » ferment les yeux sur la connivence de leur « conférencier » avec l’une des pires dictatures sanguinaires de la planète puis, la cerise sur le gâteau, ils choisissent un sujet qui va comme un gant à un individu qui baigne dans les scandales; c’est à vous dégoûter de la morale.

    C’est ce qu' »ils » appellent « Ettaghyir bil moukharaka » (le changement par la participation), la participation au parjure électoral (chahadat ezzor), la participation à la répression, la participation au mensonge quotidien, la participation à la corruption etc.. et maintenant la participation à la torture.. Hassan El Banna (rahimahou Allah) doit se « retourner dans sa tombe ».

    • Un mot à Anti-Nifaq
      Votre message est d’une pénétrante lucidité et je suis d’accord avec ce que vous dites. Cependant, je trouve que la dernière phrase n’est pas en concordance avec le reste du texte. Vous avez insinué que Hassan Al Bana est un enfant de choeur.

      J’ai lu l’un de ses livres : « La Lettre des Enseignements» en l’occurrence, et sa conception spirituelle de l’Islam m’a donné froid au dos. Il est vrai que ma seule référence en Islam est celle héritée de mes parents en Kabylie. Notre Islam se résume à l’observation stricte des cinq fondements de notre religion. Si je devais exercer une fonction politique, je prendrai le soin de laisser mon tapis de prière à la maison. À mon sens, la religion et les affaires sont incompatibles. Quand on mélange les deux, on obtiendrait des « chefs d’œuvres » de la nature à l’image des Soltani, Sassi Lamouri et Ghlamallhah… autrement dit, «Tbezniss» dans le cadre des valeurs islamiques!

      Revenons à notre Abou Djerra (hachakoum). Ce sagouin a une maîtresse à El Biar, deux Mercedes Benz, plusieurs villas et rien dans le crâne! Son chalet situé à Moretti est occupé par son fils Oussama. Ce petit morveux et le fils de Melzi ( directeur de la Résidence d’État de Moretti), ont constitué une véritable association de malfaiteurs : trafic de drogues, pillage de sable, incitation à la prostitution, abus d’autorité… A Staouali où j’habitais, on les appelle « le gang de Moretti ». Chaque soir, ils se saoulent à Voûte-Club, un bar fréquenté par les petits rejetons de la junte. Tout le monde dans la région est au courant de leurs frasques nocturnes : orgie, drogue et alcool! Le fait de penser que nous les anciens habitants de la Bridja nous n’avons plus accès à Club-des- Pins et Moretti, ça me donne envie de me bagarrer! Maalich ! Abou Djerra a un autre b… Il s’appelle Okba. Il est à Kensigton. Papa «Talis-men» l’a envoyé à Londres pour les besoins de blanchiment d’argent. Son salaire de ministre d’État «cent portefeuilles» et les largesses de tonton Khalifa, ajoutés aux émoluments des Hells Angels ( son fils et son frère trafiquant) ça fait de l’argent! Autant de pognon ne passerait pas inaperçu dans les canaux algériens de blanchiment. Je m’arrête ici sinon mon hypertension va se réveiller… Je conterai le reste à l’occasion de la prochaine chronique de Mounir…

      Salutations

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