« Ce ne sont pas les événements qui perturbent l’homme, mais sa façon de les interpréter. »
Epictète.

On enregistre actuellement une augmentation de la violence dans notre société ; la presse nous rapporte au quotidien des actes violents : vols, drogue, agressions, viols, kidnappings, etc. Pourquoi tant de violence ? Est-il un phénomène spécifique aux Algériens ?

En outre, nous assistons ces derniers mois à une autre forme de violence, à la multiplication des émeutes dans certaines villes algériennes : à la moindre revendication, les jeunes sortent dans les rues pour exprimer leurs mécontentements. Souvent, ces manifestations sont suivies d’actes de violence et de destruction inouïs, qui nous rappellent les évènements d’octobre 1988, mais aussi les évènements du 8 novembre 2005 qui se sont déroulés dans les banlieues françaises.

Devant cette escalade de destructions, certains analystes, comme nos gouverneurs, parlent du manque d’encadrement associatif, d’irrationalités collectives et de contagion. Certains expliquent cette violence par l’étouffement social. Au début du XX siècle, Gustave le Bon fut le premier à comparer la propagation des troubles sociaux à une infection microbienne (1). Cela est-il vrai ? Oui ! Dans quelles conditions les groupes deviennent-ils violents ? On constate souvent que les facteurs latents de la violence sont : la dévalorisation (chômage, stigmatisation et discrimination), l’incohérence des statuts (diplômé sous-employé), la justification morale de la violence (doctrinale, religieuse,…), des normes sociales délinquantes et violentes, des faiblesses au niveau des compétences verbales et de l’insertion sociale. Les interactions sociales au sein du groupe augmente l’effet de masse en désinhibant la violence par une désindividualisation (anonymat et impunité), avant le passage à l’acte.

En criminologie contemporaine, on propose généralement trois grandes explications sociales de la délinquance : l’absence de contrôle, l’imitation et l’apprentissage social des conduites délinquantes et la frustration. L’absence de contrôle est à l’origine de la criminalité. Ceci dit, il existe plusieurs formes de contrôle : le contrôle direct, le contrôle interpersonnel et le contrôle interne. Pour comprendre le contrôle direct, il suffit de poser la question suivante : pourquoi ne sommes-nous pas des êtres violents ? En effet, le contrôle direct correspond à un jeu de surveillance, de contraintes physiques et de sanction. On observe par exemple que la quantité de dégradations et de violences observées dans les lieux publics urbains est liée à l’importance du contrôle formel ou informel qui y est effectivement exercé, qu’il s’agisse de dégradations dans les espaces publics ou scolaires. Ce contrôle direct peut s’appliquer dans d’autres contextes, au sein de la famille par exemple, où l’on constate que la délinquance des adolescents est inversement proportionnelle à la surveillance parentale. Ce contrôle direct parental permet de comprendre en partie pourquoi les aînés, les personnes de sexe féminin ou encore celles issues de fratries peu nombreuses, sont moins enclins à la délinquance que les autres. Ceci montre l’importance du contrôle de la famille qui peut jouer un rôle régulateur de l’agressivité des adolescents, par le biais de la communication. Mais comme nous le constatons souvent dans notre société, la communication entre les générations se réduit souvent à des ordres et à la moralité. Rien n’est fait pour communiquer et débattre des vrais problèmes au sein de la famille, de l’administration, etc. sans oublier l’ampleur du conservatisme traditionnel. Cependant, le relâchement du contrôle direct crée des opportunités déviantes que certains s’empressent de saisir. (L’exemple de pillages à la Nouvelle Orléans aux USA et à Bagdad en Irak).

Quant au contrôle interpersonnel, c’est une autre forme de contrôle qui influence durablement les êtres humains. Une étude réalisée en France auprès de milliers d’adolescents scolarisés indique que la délinquance diminue quand l’attachement aux parents, aux enseignants, aux autorités telles que la police, augmente. Ce qui nous laisse penser que les principaux régulateurs des comportements sociaux proviennent d’autres êtres sociaux et institutions. Une importante synthèse réalisée par Lawrence Sherman de l’Université de Pennsylvanie, a montré que le taux de récidives de conjoints ou de maris violents est plus faible lorsqu’ils sont arrêtés immédiatement après les faits que lorsqu’ils sont simplement réprimandés par les forces de l’ordre, mais ce uniquement s’ils ont un attachement social significatif tel que la profession ou le lien conjugal. Dans le cas contraire, la sanction augmente les risques de récidives.

Autrement dit, le succès d’une politique répressive dépend de la bonne insertion des citoyens dans un tissu social. Or, en Algérie, on peut se poser deux questions fondamentales : La société s’adapte-t-elle à l’évolution des valeurs des jeunes ? Ou sont-ce les jeunes qui s’adaptent aux valeurs de la société ? La pesanteur de la culture traditionnelle rend parfois l’adaptation des jeunes aux valeurs existantes dans la société difficile. Car la société algérienne s’enferme de plus en plus dans des valeurs qui sont parfois dépassées. D’une part, les jeunes ont cette opportunité de voire ce que se passe ailleurs, via les médias et l’internet et d’autres part, ni la famille, ni les gouvernements (particulièrement le système éducatif) n’ont préparé un espace pour que ces nouvelles valeurs qui émergent soient acceptées en les exerçant.

Prenons la sexualité comme exemple : les jeunes se marient de plus en plus tard (cf. 33.5 ans pour les hommes et 29.9 ans pour les femmes, selon le dernier rapport du CNES, 2008). Cependant, nous savons tous qu’or mariage, les rapports sexuels sont dits illégitimes, ce qui a pour effet de créer un déséquilibre au niveau personnel dans les deux formes de contrôle : contrôle interpersonnel (qui réduit la liberté d’intégrer les valeurs sociales, mais aussi augmente les frustrations et une forme de violence, que les psychanalystes nomment pulsion violente) et contrôle interne (ou moral). Ce dernier correspond aux normes morales intériorisées par l’individu, et s’exprime par exemple à travers le jugement de gravité porté sur tel ou tel comportement. Des adolescents qui jugent sans gravité telle conduite délinquante en ont plus fréquemment été auteurs dans le passé. Ce jugement de gravité n’est pas statique. Au niveau individuel, il existe de nombreux tours de passe-passe mentaux pour neutraliser les injonctions morales : dévaloriser la victime éventuelle, minimiser la gravité de l’acte ou mettre en avant sa nécessité absolue, et d’autres. Ceci dit, dans notre société, la culture violente est parfois traditionnelle (comme le « nif », qui pousse certaines personnes, parfois dans l’excès, à sauvegarder leur dignité et leur honneur, mais en s’exprimant avec une violence injustifiée et désuète). Cette violence est légitimée dans la société, soit pour sauver l’honneur de la famille ou par l’esprit revanchard. Une étude menée par Dane Archer, de l’Université de Santa Cruz, a analysé les données statistiques fournies par 110 pays entre 1900 et 1970. Elle a constaté que, dans les pays qui ont été en guerre, l’augmentation des homicides résulte d’une légitimation de la violence inhérente aux conflits.

L’école algérienne n’a su inculquer ni l’esprit de tolérance et d’ouverture à l’autre ni l’esprit critique. Je tiens à préciser qu’il s’agit ici d’esprit critique et non pas d’esprit de critiquer. La différence est importante, car j’ai constaté souvent que, dans notre société, on rencontre des personnes dotées d’un esprit de critiquer, c’est-à-dire qu’elles critiquent pour le plaisir sans recours à la raison au lieu d’apporter une critique constructive. C’est une forme d’annihilation de tout ce qui existe ou qui est produit par l’autre, comme si l’autre était un ennemi potentiel dans sa structure cognitive, de pensée. De ce fait, celui qui a recours à cette forme de critique porte un jugement dysfonctionnel. Cette forme de critique est malheureusement omniprésente dans les différents milieux socioculturels. Cependant, l’esprit critique, c’est la capacité à argumenter en comparant la validité des différents choix éthiques et intellectuels possibles sur le sujet donné. L’objectif de l’esprit critique est d’apprendre à critiquer pour faire avancer les problématiques et la société, mais aussi d’avoir un esprit modéré en acceptant la critique de l’autre. Ainsi Kant a lancé l’idée de « la pensée élargie » (2) qui est, selon lui, le contraire de l’esprit borné. C’est la pensée qui parvient à s’arracher à sa situation particulière d’origine pour s’élever jusqu’à la compréhension d’autrui.

Il appartient à la famille de jouer son rôle pleinement pour inculquer les valeurs fondamentales telles que le respect, la tolérance et l’acceptation de l’opinion différente. Ces valeurs doivent être appliquées au sein de la famille. Les parents doivent montrer l’exemple aux enfants. L’autorité n’est pas l’exercice de la force, mais elle consiste en la communication, l’écoute, l’initiation à l’esprit critique et l’acceptation de l’opinion différente. Pour exercer l’autorité, il fait d’abord se respecter soi-même et donner l’exemple avant d’exiger des enfants qu’ils nous respectent.

Ceci dit, la tolérance ne doit pas rester qu’une idée énoncée dans les textes. Elle n’a de légitimité pleine et durable que si elle s’applique réellement aux individus. La tolérance n’a de vertu que si elle ouvre à l’autre. Elle est faible si elle consiste à mettre en pratique la négation de l’autre (3).

A suivre.

Yazid Haddar
6 août 2008

(1) La psychologie des Foules de Gustave le Bon.
(2) Luc Ferry, Apprendre à vivre, p 167, 2006.
(3) Notre contribution Religieux ou politique.

4 commentaires

  1. Réponse à un magistral raté intellectuel
    Cher M. Haddar, votre patronyme vous va comme un gant !

    Trompé que je fus par le titre de votre article, je me suis aventuré à le lire, espérant y trouver quelques éléments utiles à notre jeunesse pour revendiquer efficacement leurs droits. Mais la déception induite par cette lecture m’impose un commentaire.

    Au fur et à mesure que j’avançais dans le labyrinthe de votre analyse-tchektchouka et craignant de m’y perdre définitivement, ainsi que le temps précieux que j’y avais investi, je me décide à me concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire le but de l’article et les repères principaux qui y mènent ; ce que je résumerais donc par : (selon vous) Les Algériens sont violents parce qu’ils sont musulmans et… mal éduqués.

    Ce qui m’agace dans tout cela sont deux points :

    1er point: Tout le détour et les circonvolutions que vous prenez pour le dire et qui n’ont rien avoir avec le respect des sensibilités mais relèvent plutôt un souci de prosélytisme laïc à peine caché.

    Mais, bon sang, ayez le courage de dire clairement votre pensée lorsque vous vous adressez aux Algériens que l’on puisse en débattre !

    Nos valeurs, que vous qualifiez, en vrac, de « pesanteur de la culture traditionnelle », seraient donc dépassées et devraient laisser place, promues par les plus importantes institutions de la société que sont la famille et l’école, à de « nouvelles valeurs qui émergent », des valeurs que vous évitez de nommer mais qui seraient véhiculées par les médias et internet.

    Cependant, se référant au seul exemple que vous citez, le concubinage pour ne pas dire la fornication serait une « valeur ». Egalement élevés au rang de « valeur » les rapports parents-enfants des sociétés « modernes » ce qui nous amènerait à prendre la famille occidentale comme modèle pour résoudre les problèmes de la jeunesse algérienne, à se demander sur quelle planète vous vivez !

    Je ne vous demanderais pas si vous faite cas des valeurs islamiques intrinsèques au peuple algérien car, cela est criant dans vos écrits, vous semblez impatient de vous en débarrasser. Je vous demanderais seulement d’être conséquent avec vous même et, comme vous le dites si bien dans votre article « les parents doivent montrer l’exemple aux enfants », vous devriez donc commencer par vos filles en leur inculquant ses belles valeurs que vous prêchez pour soulager les jeunes Algériens de leurs « pulsions violentes ». Mais ça je ne le souhaiterais même pas à vos enfants.

    Certes, prendre enseignement des sociétés occidentales, ou autres, est un recours louable mais faudrait-il avoir l’intelligence de prélever ce qui à été éprouvé. N’allez pas piquer dans leurs poubelles ! Allez voir plutôt ce qu’ils discutent sérieusement à leur table pour sauver leur société de ce que vous nous prescrivez.

    Ce qui nous amène au 2ième point, le plus important : Le caractère « à côté de la plaque » de votre analyse.

    Vous prescrivez des solutions d’ordre socio-éducatives et morales à un peuple dépourvu de liberté, pilonné, broyé, chaque jour, par un système détruisant d’une manière active et systématique tous les éléments de vie « normale » de la société.

    Pour en revenir à votre unique exemple de la sexualité, le fait que les jeunes se marient de plus en plus tard est en relation directe avec la situation économique désastreuse du peuple algérien. Il ne faut pas être expert pour connaître les raisons de cette situation : la corruption, l’incompétence et l’acharnement des dictateurs au pouvoir à vider le pays de son sang sont les véritables problèmes, pour ne citer que les plus triviaux, qui bloquent le fonctionnement normal de la société.

    Pour remédier à cela vous ne préconisez rien d’autre aux jeunes Algériens que de changer de mœurs, c’est vraiment scientifique !

    Je trouve même très douteux le fait que vous évitiez d’aborder les véritables raisons du problème, sacrifiant l’objectivité et profitant du chaos pour faire passer votre message émancipateur dans un magistral raté intellectuel.

    Désolé de vous avoir lu,

    Un Algérien qui sait ou se vendent les pamplemousses.

    Tahar Belhaffaf

    9 août 2008

    Lien: https://www.hoggar.org/index.php?option=com_content&task=view&id=573&Itemid=46

    • Bonjour Monsieur,

      Je vous remercie vivement pour vous être donné la peine de lire mon article et je suis bien désolé de la perte de temps que cela vous a coûté. Je tenterai d’être bref dans la présente réponse.

      Tout d’abord, j’ai fort apprécié votre langage qui suscite en moi l’envie de vous lire. Merci de m’indiquer où je peux trouver vos articles ou réflexions antérieurs.

      Revenons à mon article : il a pour objet de s’interroger sur les causes de la délinquance (et criminologie) d’un point de vue essentiellement psychologique. Loin de moi l’idée d’offusquer les traditions ni la religion en Algérie, mon pays. Cette réflexion peut s’appliquer à toute forme de société. Vous avez sans doute remarqué que j’ai cité à plusieurs reprises des études officielles issues de diverses universités, ce qui, en effet, donne à mon article, son caractère scientifique (et les mêmes caractéristiques d’une « tchektchouka », image d’ailleurs fort plaisante pour le gourmet que je suis !)

      En ce qui concerne la conclusion que vous m’attribuez à tort, à savoir que « Les Algériens sont violents parce qu’ils sont musulmans et… mal éduqués », comme je l’ai souligné plus haut, l’article parle uniquement des causes de la délinquance juvénile. En ce qui concerne l’éducation, je suis moi-même un produit de l’école algérienne et de l’éducation musulman (et je n’en suis pas peu fier). Cependant, j’insiste sur le fait que certaines pratiques traditionnelles sont désuètes et desservent

      Nos traditions ne doivent pas être sacralisées ; chacun a le droit d’apporter une critique, que l’on partage ou pas, car c’est ainsi qu’une société évolue ! Le monde est fait ainsi : les siècles ont vu l’Homme évoluer, et cette marche ne peut cesser… (« Tant que l’Homme marche, il peut s’égarer » – Goethe, dans sa pièce « Faust »). Pensez-vous réellement que les traditions dans lesquelles vous avez grandi sont toujours applicables en l’état à la société d’aujourd’hui ?

      Contrairement à ce que vous semblez prétendre, je ne cache pas ma laïcité. Bien au contraire, je la revendique (voir mon article « Religieux ou politique »). Ceci n’exclut pas que je sois un croyant pratiquant.

      D’autre part, je n’ai fait aucune allusion au concubinage. Je ne porte d’ailleurs aucun jugement sur ce mode de vie car je pense que chaque individu évolue selon sa conception de vie. Effectivement, dans le monde occidental, comme vous le soulignez, il demeure une absence croissante de moralité. D’ailleurs, des théologiens de toutes confessions le soulignent souvent, le Pape Benoît XVI lui-même met en exergue cet état de fait dans ses encycliques. Ceci pour vous dire que les musulmans ne sont pas les seuls à réfléchir à cette question.

      Enfin, je suis d’accord avec vous lorsque vous affirmez que « le peuple dépourvu de liberté, pilonné, broyé, chaque jour, par un système détruisant d’une manière active et systématique tous les éléments de vie « normale » de la société » Cependant, ce n’est pas une raison pour que le peuple croise les bras en attendant que le même système lui dicte les solutions. Rien ne l’empêche de s’organiser et de prendre en main son destin. J’ai d’ailleurs insisté sur le rôle de la famille, et des parents en particulier qui devraient, selon moi, orienter l’éducation de leurs enfants vers une plus grande autonomie. Etre émancipateur ne constitue pas en soi un pêcher. Bien au contraire, cela va dans le sens de l’évolution d’une société. Le système actuel nous empêche justement d’apporter des idées émancipatrices.

      Je tiens à préciser que je ne prétends aucunement être un intellectuel. Je participe uniquement au débat en me gardant bien de juger, en étant témoin d’une génération et non pas d’un peuple entier.

      Je vous remercie de l’opportunité que vous m’avez donnée de préciser ma pensée. Je vous remercie tout particulièrement pour avoir souligné que je suis cohérent avec le nom que j’ai tant de fierté à porter.

      • Mr Heddar l’occidentisé.
        Mr Haddar l’occidentisé.

        Puisque visiblement vous êtes instruit par vos anciens maîtres occidentaux et seulement, écoutons l’un de ceux que vous avez omis de citer en illustration de vôtre article.

        Rivarol: « lorsque les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir ».

        Et, cela n’est pas « un phénomène spécifique aux Algériens ». Il y a de par le monde, un vaste mouvement de rupture entre « le pays réel et le pays légal ».La confiscation de la démocratie par une « élite » auto-proclamée,technocratique, sûre d’elle-même et soumise aux puissances d’argent est patente.La volonté populaire est détournée lorsqu’elle ne correspond pas aux projets des « satisfaits » mondialistes qui gouvernent.J’en veux pour preuve irréfutable,les deux NON exprimés par

        les peuples français et hollandais au sujet de la Constitution européenne,et misérablement récupérés,détournés et transformés en un OUI par leur parlement respectif.Oseriez-vous contredire cette forfaiture de la classe dirigeante européenne?!

        La verte et courageuse petite Irlande est soumise à un véritable tir de barrage pour l’influencer à revenir sur son refus d’une Europe mercantile, véritable camouflet qu’elle inflige aux « ouiouistes » européistes.

        L’Occident n’a donc aucune leçon à donner, voire à imposer aux tenants d’une autre orthodoxie que la la sienne !

        Je vous engage, pour parfaire vôtre instruction sélective, de lire l’oeuvre d’Alexandre Zinoview,sociologue russe, intitulée:

        « La grande rupture.Où va le nouvel ordre mondial?

        Vous apprendrez, entre-autres,les tenants et les aboutissants d’une politique inspirée par le nihiliste Léo Strauss qui prône l’avènement d’un « monde nouveau » à établir au forceps et qu’il dénomme »le chaos constructeur ». Lisez donc l’article de Thierry Meyssan :

        « Les néo-conservateurs et la politique du « chaos constructeur ».Pour les théoriciens du « chaos constructeur », il est nécessaire de faire couler le sang dans une région riche en hydrocarbures pour y imposer un ordre … »www.mondialisation.ca/

        Rien que çà !

        Non,Mr le Musulman pratiquant « laic »(rond-carré), vous ne trompez plus que les esprits tièdes et ignorants.Vos discours lénifiants d’ardent idéaliste d’un « humanisme » libéral bélant, font autant d’effet qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Vôtre politesse affectée

        de crypto néo-libéral avancé n’arrive pas à camoufler vos écailles de reptilien sous

        le manteau d’un agneau de l’année.

        Vous avez bien appris de vos anciens maîtres. J’espère qu’ils vous le rende bien!

        Je me contrefiche de vos systématiques et mielleux  » je vous remercie d’avoir bien voulu lire mon article…etc « . Trop poli pour être honnête!

        Allez directement au but :

        « l’Islam authentique,voilà l’ennemi ! ». Dites-le! Boutros-Boutros Ghali,ex Secrétaire général de l’ONU,avait clamé : « l’Islam fondamentaliste est contraire aux principes de la charte de l’ONU ».

        Alors, il ne reste plus aux pays islamiques qu’à se retirer de ce « machin » aux ordres des USA et de leurs alliés !

        Il faut être conséquent avec soi-même.A eux,leur « religion » droitdelhommiste laicarde. A nous nôtre religion séculaire de plus de quatorze siècles !

        Es salam

        • Réponse à Monsieur Es Salam
          Bonjour Monsieur Es Salam (La Paix),

          Merci d’avoir consacré du temps pour répondre à mes deux articles et pour avoir contribué au débat. Merci surtout pour les éclairages que vous y apportez.

          Je constate que si nos points de vue divergent, c’est comme vous le soulignez, parce que votre analyse émane de la religion et que la mienne émane d’un esprit scientifique. C’est pour cette raison que je pense avec regret que notre débat ne pourra aboutir sur une issue constructive. En effet, j’expose mon point de vue à partir d’outils scientifiques reconnus universellement pour tenter d’analyser objectivement une situation. Or, si vous supposez que je suis occidentalisé, je vous renvoie que vous citez vous-même des auteurs occidentaux. Pour moi, l’Occident dont vous parlez est le fruit de l’évolution de toute l’humanité. Tous les hommes, y compris les musulmans, ont contribué à cette pensée moderne dite occidentale. Cependant, si certains peuples n’ont pas su profiter de cette évolution universelle, on ne peut pas continuellement en rejeter la faute sur les seuls occidentaux. Même si cette pensée moderne reste critiquable. Vous avez d’ailleurs soulevé quelques points pertinents.

          Si je me réfère souvent à des philosophes allemands, français ou autres, c’est parce que ces philosophes ont réfléchi à la transformation de l’Homme et du Monde (que je vous laisse d’ailleurs constater). Selon vos dires, il s’agit d’une forme de philosophie qui s’arrête uniquement sur l’interprétation de l’Homme et le Monde…

          Quant à la laïcité, j’attire votre attention sur le fait que la religion est basée sur le dogme ; cette dogmatisation traduit un travers qui consiste à affirmer un certains nombre de choses sans preuve (ce qui est légitime et constitue la base-même de la foi), de façon unilatérale et péremptoire, en se fondant soit sur une conviction intime soit sur une doctrine que l’on répète. Dans l’histoire, le dogmatisme a toujours été le fait de ceux qui croyaient détenir la vérité. En général, cette violence théorique est toujours le prélude à des violences pratiques (que nous avons d’ailleurs vécues entre autres en Algérie). La laïcité protège de cette forme de violence. Certes, vous critiquez les pays occidentaux. Mais si en France, la laïcité n’existait pas et si l’Etat français était toujours influencé par l’Eglise catholique, quelle serait la place des musulmans dans ce pays ? Reconnaissez que grâce à la laïcité que vous condamnez, les musulmans sont considérés comme des citoyens français à part entière, que les mosquées et lieux de rassemblement musulmans sont nombreux, et que les européens peuvent en toute liberté se convertir à l’Islam sans risquer d’être condamné à mort. Certes, cette laïcité a des manques mais elle a le mérite de garantir la liberté du culte pour chacun. Pouvez-vous affirmer que cette liberté existe en Algérie ou dans au moins un pays arabes ? Les chrétiens égyptiens, par exemple, n’ont même pas accès aux postes clés du gouvernement égyptien alors qu’ils étaient en Egypte bien avant l’arrivée des musulmans ! Autre exemple : en Algérie, pour obtenir et jouir de la nationalité algérienne, il faut obligatoirement (et officieusement) fournir un certificat de conversion musulmane. Dans quel monde sommes-nous ? Un monde où règne la tolérance et où les droits des hommes sont respectés comme le préconise le Saint Coran ? Je ne souhaite qu’une chose ici : c’est avoir tort sur ce dernier point !

          Accuser quelqu’un d’être occidentalisé est facile. Mais, Cher Monsieur Es Salam (La Paix), malgré ces critiques récurrentes dont font l’objet l’ensemble de ma génération et ceux qui m’ont précédé, sachez, que cela vous plaise ou non, que la majorité des algériens veulent vivre plus librement et que c’est pour cela, d’ailleurs, que la société civile en arrive à déplorer la fuite des cerveaux algériens…

          Pour conclure, je me permets de citer Malek HADDAD : « Ta bouche est belle mais elle n’a pas raison ». Je pense que cette citation s’applique à vous comme pour à moi-même !

          Cordialement,

          Yazid HADDAR

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