Les raids assassins de l’armée d’occupation sioniste sur l’enclave – prison de Gaza se sont brutalement intensifiés dans un climat de silence complice quasi général, d’une communauté internationale sans cesse matraquée et complexée par une campagne médiatique de culpabilisation permanente, instrumentalisée par les lobbies judéo-sionistes et leurs alliés néoconservateurs chrétiens en Occident.

Il ne se trouvera pas un seul musulman digne de ce nom, qui ne se sente aujourd’hui envahi de honte, de douleur et d’indignation, devant ces images insoutenables de corps d’enfants palestiniens innocents – dont un bébé de 5 mois – déchiquetés par les roquettes et les fusées, tirées depuis des chars ou des avions F16 sur des populations civiles sans défense, soumises par ailleurs, à un blocus criminel total depuis des mois.

Il ne se trouvera pas un seul homme digne de ce nom, dont la conscience ne puisse être heurtée par de tels crimes de guerre contre tout un peuple et interpellée sur le pourquoi de ce quasi silence général et complice de la communauté internationale, en particulier en Occident où les médias – pour l’essentiel aux mains de groupes de presse sionistes – se contentent de rapporter les faits dans leur nue brutalité, sans oser jamais, les assortir du moindre commentaire de dénonciation ou d’indignation, au mépris des règles de l’éthique professionnelle.

Mais le summum de la honte, de l’indignité et – pourquoi le taire -, de la trahison, c’est celui du silence et de la lâcheté de nos propres Chefs d’Etats, qui ont abdiqué tout sens de l’honneur et du patriotisme, pour se maintenir au pouvoir, sous la protection de leurs maîtres occidentaux. Des Chefs d’Etats à l’âme si corrompue qu’ils demeurent aujourd’hui amorphes et insensibles, même devant les outrages graves et répétés contre le Prophète de l’Islam, – sur Lui le Salut – orchestrés par une presse occidentale qui ne craint plus désormais, de provoquer et de défier plus de un milliard et demi de Musulmans;

– c’est aussi le silence et l’apathie de nos Institutions publiques, tous corps confondus, qui ont renoncé à leurs devoirs envers leur peuple et leur patrie, pour bénéficier des faveurs ou des largesses de gouvernements plus prompts à récompenser l’allégeance et la flagornerie que le civisme et le mérite;

– c’est aussi le silence et l’inertie de la majorité de nos intellectuels – hommes de culture, journalistes, hommes des médias -, qui ont échangé sans état d’âme, leur liberté d’opinion et d’expression, contre la soupe, la demi-solde et la bonne grâce de l’Administration et des Services;

– c’est aussi le silence et l’hypocrisie de la majorité de nos Oulémas et autres Imams de Mosquées qui ont troqué leur statut d’apôtres de la foi et de la morale, de la dignité et du patriotisme, contre la fonction méprisable de laudateurs attitrés du pouvoir en place, en le haranguant du haut de leur chaire;

– c’est enfin le silence et la résignation de nos peuples, si longtemps réprimés et spoliés de leurs libertés naturelles par des régimes de non-droit, qu’ils ont fini par perdre la notion-même de libertés publiques et ses corollaires de droit de manifester et d’exprimer des opinions ou des revendications. Des libertés publiques confisquées depuis des années par des régimes arbitraires, illégitimes et corrompus, coupés de leurs peuples et détournant pour la protection de leur propre pouvoir, la mission de la force publique, au moyen de lois d’exception abusives et scélérates, sous le couvert devenu désormais commode et classique, au fil des ans, d’un "phénomène terroriste", souvent diaboliquement instrumentalisé, comme l’ont prouvé certaines tragédies connues de tout le monde.

Mais que l’on ne s’y trompe pas. Cette longue et inexplicable période de silence et de résignation de nos peuples est nécessairement porteuse de l’une des plus tumultueuses vagues de l’Histoire des grands mouvements de révoltes populaires. Une vague qui emportera comme dans un torrent en furie, les trônes des uns, les illusions des autres, ainsi que les certitudes de toute cette faune adventice de traîtres, de renégats, de parvenus et de faux stratèges qui pullulent aujourd’hui, dans les allées du pouvoir et de l’argent – aujourd’hui devenus synonymes -, au sommet de nos sociétés.

Abdelkader Dehbi
29 février 2008

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