Les conséquences du double attentat du 11 décembre 2007 à Alger, dont l’un a entraîné la destruction totale de l’immeuble de la représentation de l’ONU et où ont péri 17 fonctionnaires de cette institution internationale, continuent d’empoisonner les relations entre Alger et le Secrétariat Général des Nations unies. En effet, outre le fait que le représentant onusien à Alger ait récemment révélé sans ambages, que les autorités algériennes n’avaient pas répondu à une requête réclamant le renforcement des mesures de sécurité, on sait par ailleurs, que le Secrétaire Général des Nations unies, M. Ban Ki Moun, vient de décider de la désignation d’une Commission internationale, chargée de mener une enquête indépendante sur les circonstances de l’attentat en question.

C’est ainsi que dans son édition d’hier, 17 janvier le Journal en ligne Tout sur l’Algérie a rapporté en particulier :

"Le ton monte entre Alger et l’ONU. Trois jours après l’annonce les Nations unies de l’ouverture d’une enquête indépendante sur l’attentat du 11 décembre 2007 contre leur représentation à Alger, Yazid Zerhouni a dénoncé, jeudi 17 janvier, cette décision. Le ministre de l’Intérieur a notamment critiqué l’attitude des responsables de l’ONU qui se comportent, a-t-il dit, comme ‘une fausse vierge effarouchée’. ‘Que va apporter de plus cette commission par rapport au travail déjà fait par les autorités algériennes ? A-t-elle une baguette magique qui nous permettra d’aller faire sortir les auteurs de ces attentats du maquis’, s’est interrogé M. Zerhouni dans sa déclaration à la presse rapportée par l’agence APS. ‘Pourquoi ceux qui parlent de commission indépendante n’ont pas avancé leur solution magique lorsque l’Algérie combattait seule le terrorisme ?’, a-t-il poursuivi."

Dans un pays digne de ce nom, – et nous en sommes loin hélas ! – de telles déclarations dont la vulgarité le dispute à l’arrogance et à l’obscénité, auraient eu pour effet immédiat, d’entraîner la destitution sans désemparer, de leur auteur. Sauf que pour le malheur de ce pays, il se trouve que M. Zerhouni, – l’un des barons les plus indécrottables du régime en place – s’est auto institué "régent – protecteur" de son maître de l’heure, M. Bouteflika, qui ne peut plus se passer de ses services. Ainsi va l’Algérie d’hier comme d’aujourd’hui, où la majeure partie des services ou des personnages de l’Etat se réduit à un vulgaire réseau de solidarités ou d’allégeances de caractère régionaliste ou corporatiste quasi mafieuses.

Je ne cite que pour mémoire, la réaction de M. Belkhadem qui a eu le courage terrifiant, de qualifier la décision de M. Ban Ki Moun, créant une Commission d’Enquête de "mesure unilatérale"… Ce pauvre sous-chef de gouvernement, doit-on le rappeler, est censé quant lui, de marquer la présence au gouvernement de son maître Larbi Belkheir, durant les ambassades provisoires de ce dernier au Maroc… C’est dire l’état de déviance totale qui règne aujourd’hui au sein d’un système illégitime moralement déjà mort mais dont l’agonie politique semble interminable.

Abdelkader Dehbi
18 janvier 2008

(*) La "neggafa" dans la tradition marocaine, c’est la rombière de luxe qui chaperonne la nouvelle mariée en célébrant ses vertus, durant les cérémonies de mariage.

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