Bien que menacée d’une purge dans ses rangs, parmi les plus incompétents, par son premier et hyper compétent premier responsable, la Police n’a pu empêcher un autre attentat kamikaze de se produire, contre un autre de ses propres commissariats. Avec les victimes et dégâts "collatéraux" qu’on sait.

Zerhouni, le ministre de l’intérieur avait donc raison lorsqu’il déclarait : "Malgré le déploiement des forces de police, on ne peut prévoir des explosions de bombes ou de kamikazes, ce sont les actions les plus simples à mener. On n’est pas à l’abri de ce genre d’actions et d’attentats".

A l’entendre donc, les attentats ne vont pas cesser. Nous pourrions même dire, en toute logique, qu’ils vont s’amplifier. Surtout après l’annulation du rallye Paris-Dakar qui consacre, au delà de ses espérances, la prétention du GSPC d’accéder au club huppé du terrorisme international. Le GSPC est mort, l’AQMI nouveau est arrivé. Nous avons même appris que les attentats de Mauritanie et de Naciria ont pesé sur l’envolée des prix du brut. Rien, que ça ! l’émir, puisqu’il faut lui donner ce titre, Abdelmalek Droudkel doit jubiler. Enfin, le bout du tunnel ! La reconnaissance mondiale. Sa persévérance dans le carnage, par petites gens interposées, et par menaces tout azimuts contre la France, par petite Mauritanie interposée, ont fini par payer.

Maintenant, il va passer aux choses sérieuses. Et donc, puisque rien ne peut l’arrêter, même pas les menaces de purge au sein de la Police, nous devrions, en toute logique, nous attendre à la multiplication des attentats kamikazes. Droudkel va jouer sur du velours. Il va falloir qu’il assume son nouveau statut de généralissime d’Al Qaida, comme cela est attendu de lui par les forces invisibles qui ont besoin de faire grimper le niveau de nuisance terroriste. Les candidats à l’attentat suicide ne manquent pas. Parce que dans notre pays, le besoin de se suicider est devenu un exutoire pour échapper à une vie de misère insupportable. On se suicide comme on peut. Ce ne seront pas les candidats qui vont manquer. Surtout que les gourous barbus qui vont les prendre en main vont leur ouvrir les portes du paradis. C’est du deux en un ! Quitter ce bas monde où ils n’ont pas la plus petite place, et accéder de plain pied aux jardins d’Eden.

De l’autre côté, ce n’est pas la chair à canon qui va manquer. Puisque pour échapper au chômage, les mêmes jeunes se bousculent au portillon des "forces de l’ordre". Une autre façon de se suicider. Un tué, mille candidats pour le remplacer. Et ainsi, pendant que les premiers vont kamikazer les seconds, la vache folle va continuer de ruer, pour le plus grand intérêt de ceux qui découpent des steaks vifs sur ses parties charnues.

La situation en est là. Pendant que nos cols blancs, enfermés dans leur bulle tirent des plans sur la comète pour construire des infrastructures sur des fondements en sable, dans un pays où le compte à rebours a déjà commencé, des forces autrement plus efficaces et autrement plus déterminées, s’apprêtent d’ores et déjà à cueillir les fruits sanguinolents de leur complot. Tout est prêt. Tous les ingrédients sont dans la marmite. Il n’y a plus qu’à passer du feu doux au feu vif. L’explosion populaire est imminente. L’islamisme armé a eu le temps de repenser son mode opératoire, le régionalisme a été porté à son exaspération, les évangéliques américains sont sur la place, l’Armée a été totalement dévoyée de sa mission protectrice pour devenir un repaire de généraux voraces au service de puissances étrangères, le chef de l’état ne maîtrise plus rien, si tant est qu’il maîtrisait quelque chose, et cerise sur le gâteau, l’argent frais a semé une voracité frénétique au sein de nos prédateurs nationaux.

L’irakisation du pays est à portée de main. L’annulation du Paris-Dakar, qui est en soi une bonne chose, est pourtant le commencement du compte à rebours. Une sorte de signal de l’occident qui nous annonce qu’il se désengage de ce qui va devenir le bourbier maghrébin, alors que ce qui y survient, dans la même logique irakienne, est, non pas programmé, mais accéléré et repris en main par le grand frère américain.

Le Paris Dakar est en soi une sordide et juteuse entreprise de show business, où l’Afrique et confinée dans le rôle peu glorieux de piste du désert et de Banania land. Mais son annulation, dans les circonstances qu’on connaît, est une reconnaissance, qu’on a voulu retentissante, à cette AQMI qui n’est pourtant que de peu d’importance sans ses tireurs de ficelles et sans ses sponsors. De la même manière, mais avec des méthodes différentes, plus soft, qu’on a hissé la pauvre armée irakienne au rang de 5eme du monde, pour conditionner l’opinion mondiale, cette opération "Paris-Dakar" vient de planter le décor pour une mise en scène de l’irakisation de l’Algérie. Ce qui devrait permettre de mettre sous contrôle les ressources hydrocarbures de son Sahara, de s’installer au Sahel, d’achever la domestication du "guide" libyen, et surtout de juguler les velléités d’infiltration de la Chine sur le continent. Rien que ça!

Sauf que dans ce plan macabre, la nation algérienne risque de disparaître avant même d’avoir goûté les fruits de sa libération. Les islamistes, du moins ceux qui ne savent pas qu’ils sont manipulés, en seront pour leurs frais. Ils découvriront que le Califat islamique qu’ils voulaient recréer est devenue une terre dévastée, où souffle un vent de cendres.

Djamaledine Benchenouf
5 janvier 2008

Tahia Bladi

Comments are closed.

Exit mobile version