M. Bouteflika a déclaré péremptoirement jeudi dernier, qu’il était le seul habilité, – de par ses fonctions de Chef d’Etat – à parler au nom des algériens, en particulier en matière d’affaires étrangères. Ceci, dans une pitoyable et humiliante tentative de regagner les grâces de M. Sarkozy en désavouant publiquement les déclarations de M. Chérif Abbas, Ministre des Moudjahidine et son prédécesseur à ce même poste, M. Saïd Abadou, qui ont accusé à juste raison, le président français d’être porté par le lobby juif de France.

Je voudrais ici, en ma qualité de simple citoyen ordinaire d’abord, – et accessoirement d’ancien moudjahid -, appuyer totalement les déclarations des deux responsables algériens cités ci-dessus en rétorquant à M. Bouteflika qu’il n’a aucune qualité, – ni lui, ni quiconque – de subroger les citoyens algériens, quant à leurs opinions politiques. Surtout, lorsque ces opinions sont l’écho authentique de l’écrasante majorité de l’opinion du peuple algérien. Ni M. Bouteflika ni encore moins, M. Ouyahia n’ont été mandatés par le Peuple algérien pour liquider la question fondamentale de la reconnaissance par la France des crimes du colonialisme français en Algérie. A la faveur du chaos politique et institutionnel que connaît l’Algérie, M. Bouteflika a pu sans doute s’octroyer, en dehors de toute espèce de contrôle, le droit inouï de placer 43 Milliards de Dollars appartenant au Trésor Algérien, dans les divers circuits financiers des Etats-Unis. Ceci grâce à l’entremise, – le hasard faisant bien les choses – d’un gros cabinet New-Yorkais, alors dirigé par Mme Christine Lagarde, amie de Nicolas Sarkozy et devenue depuis, Ministre de l’Economie et des Finances…

Mais rien ni personne n’autorisera M. Bouteflika ou toute autre personne, à abandonner l’exigence historique nationale de reconnaissance par la République Française, des crimes commis par le colonialisme français en Algérie. Cette exigence appartient à l’ensemble de la communauté nationale.

Quant aux propos lénifiants de ce pauvre gaffeur de M. Kouchener, suggérant de "laisser le temps au temps", j’aimerais bien savoir pourquoi il se montrait aussi radical, au sein du Parti Socialiste, quand la reconnaissance par l’Etat français de ses crimes contre les juifs était à l’ordre du jour dans les années 80 et que M. Mitterand la contrait. Il est vrai qu’alors, c’était la corde "communautariste juive" qui vibrait en lui et en ses semblables…

Qui oserait donc nier l’existence et l’action du lobby juif de France ?

Abdelkader Dehbi
2 décembre 2007

Comments are closed.

Exit mobile version