Nous sommes tout à fait ouverts à la modernité et à l’universalité, mais nous refusons de nous laisser assimiler, dans un sens presque biologique, par l’occidentalité triomphante. Nous ne le sommes déjà que trop, à mon avis. Un homme ou une femme habillés à l’occidentale n’attireraient pas l’attention où qu’ils se trouvent. Alors que si je m’amusais à m’habiller comme mon grand père, de vêtements typiques et qui sont pourtant bien plus adaptés à nos climats et à nos valeurs, tout le monde dirait que je suis fou.
C’est pareil dans le moindre recoin de nos vies. Nous ne nous sommes pas modernisés, mais nous nous sommes occidentalisés jusqu’à la plus intime de nos pratiques. Nous avons perdu notre âme, notre source vive a tari. Nous avons rompu la longue chaîne identitaire dont la transmission est encore plus sacrée que donner la vie. Nous donnons des prénoms à consonance occidentalisée à nos enfants, nous leur parlons dans une langue qui n’est pas la notre, nous singeons l’occidental jusqu’au ridicule. Sauf que nous n’avons adopté de lui que ce qui est le plus haïssable, ce qui insulte bien souvent notre sens de la pudeur et de la dignité. Et nous nous en vantons.
Le brutal regain de religiosité n’est rien d’autre qu’un besoin collectif et inconscient de retour aux sources de son identité. Sauf que malheureusement, dans la plupart des cas, nous tentons de nous accaparer des attributs, des postures et des valeurs qui ne sont pas plus les nôtres et qui ne sont d’ailleurs, même pas celle de l’islam. La foule aveugle et vidée de son âme vive que nous sommes devenus tâtonne lamentablement, elle erre dans les ténèbres et n’a plus d’autre alternative que de croupir sur place ou de se laisser guider dans le noir de son destin, par des fous, des ignares et souvent même par des ennemis qui dirigent ses pas vers l’abîme.
C’est cela monsieur Peter le pire crime que nos dirigeants ont commis contre notre peuple. Non pas les richesses qu’ils nous ont volées où ceux des nôtres qu’ils ont opprimés. C’est la perte de nos valeurs qu’ils ont occasionnée, par leur gestion mortifère de notre cité. Ils ont confisqué notre volonté, ils se sont imposés à nous et nous ont conduit inexorablement vers le chaos de nous même. Ils nous ont dépouillé, l’une après l’autre, comme des feuilles d’artichaut, de toutes nos vertus ancestrales. Ils ont fait de nous des hommes et des femmes qui rêvent de ressembler à l’autre, celui qui a la peau claire, les yeux bleus et les prénoms cristallins. Quittes à nous teindre les cheveux, à nous coller des lentilles de couleur, à raccourcir Mohamed en Momo, Fatima en Faty et Fodhil en Faudel. Ils ont rogné les ailes qui nous faisaient voler si haut dans le ciel de la dignité humaine. Ils nous ont enfoncé dans les ténèbres de l’égoïsme et de l’individualisme féroce, nous qui avions réussi à nous constituer en communauté de la charité, de la sobriété et de la Touiza. Ils ont fait de nous des êtres suffisants, enflés de leurs petites personnes, qui se rengorgent et qui dandinent, qui exposent la ferraille de leurs femmes dans des mariages honteux, qui roulent carrosse dans des grosses cylindrées et qui érigent des palais de pacotilles acquis par la rapine et la corruption.
C’est de cela que je parle, monsieur Peter, quand je dénonce l’occidentalisme idiot. Pourquoi m’en dénierait-on le droit. Je veux rester moi-même et je veux que mes enfants ainsi que ceux de tous mes compatriotes puissent s’épanouir, prospérer et monter jusqu’aux nues de la connaissance et de la sagesse universelle sans se jeter, comme un paquet de viande mécanique, dans un moule qui n’est pas le leur.
Concernant les Américains, je vous confirme bien qu’en l’état des choses ils sont les pires ennemis, non pas seulement de mon seul peuple, mais de l’ensemble de l’humanité. Je ne parle pas du peuple américain, qui malheureusement, a été confiné dans un rôle peu glorieux de consommateur convulsif, de patriote réglable et d’inculte universel, mais de ceux qui dirigent cette grande nation et ceux qui sont derrière eux. Aucune puissance au monde, depuis que le monde est monde, n’a fait autant de mal aux hommes, à la planète et même à l’avenir de l’humanité. Ce n’est pas de l’antiaméricanisme primaire.
Je ne hais pas les Américains. Je hais leurs crimes.
J’espère avoir répondu à votre massage et vous remercie pour votre amabilité.
Cordialement,
Djamaledine Benchenouf
28 septembre 2007
Source: http://esperal2003.blogspot.com/2007/09/un-lecteur-nous-ecrit-laddress-de-tahia.html
Sorry for my French. la question qui se posent est la suivante: quel est le system politique que vous preconisez pour le Pays?A noter qu`a travers tout ces prises de postions tout laisse a croire que c`est un regime islamique que vous promotiez comme alternative en dernier instance.Vous rejettez les Americains comme si que ces derniers etaient la source de vos problems alors qu`en fait ce sont les francais vue la situation caotique financiere de la france aussi ayant perdue l`irak et autres influence desormais ils auront a negocier en tant que membre de la CEE et non commwe une puissance mondiale et la est le probleme. On comprend que vous avez trouve refuge dans ce pays mais ce n`est pas une faveur qui vous a ete offerte car ailleurs vous auriez pu benefier de meilleurs environment pour ameliorer la situation de votre pays car apparemment vous ne presenter aucun programme possible pour changer sinon que des cretiques illogiques donc sans impact sur la population…
