A propos de votre papier mâché, intitulé "Benkhaldoun du FLN" daté du 19 juin 2006

La scène s'est déroulée il y a quelques années dans un théâtre populaire parisien où l'on venait de jouer une de ces pièces ennuyeuses, émaillée de quelques jets de tomates pourries. A la tombée du rideau, et pendant que toute la salle soulagée s'apprêtait à quitter le théâtre, l'un des spectateurs qui n'avait pas cessé de lancer des tomates sur la scène, tout au long du spectacle, se mit brusquement à applaudir frénétiquement pour rappeler les artistes, réfugiés derrière le rideau. Comme on lui demandait les raisons de ce revirement il répondit simplement: "il me reste encore quelques tomates pourries". C'est dans cet esprit que j'ai rédigé cette nouvelle édition de mon blog du 19 Juin 2006. J'avais encore quelques tomates…. Elles sont imprimées en italique.

Je viens de lire le papier que vous avez commis au sujet de Ibn Khaldoun en faisant beaucoup d'efforts pour vous suivre dans vos navrantes élucubrations sur les carrières qu'aurait pu embrasser l'auteur des "Prolégomènes" s'il avait vécu parmi nous, c'est-à-dire dans l'Algérie d'aujourd'hui.

J'en suis arrivé à la conclusion que vous vous êtes imprudemment, – j'allais dire impudemment – embarqué sur un sujet qu apparemment vous ne maîtrisez guère; ç'en est d'ailleurs devenu une manie détestable chez beaucoup de vos confrères de la presse dite "indépendante" (et qui l'est en fait, autant que l'est ce pauvre "El-Moujahid") que de vouloir à tout prix paraître "savants" en pratiquant le "haff intellectuel". Comme pour entrer en résonance avec le "haff politique" de votre actuel Président, toujours prompt à célébrer tout et à récupérer n'importe qui et n'importe quoi. Il m'est arrivé de lire, je l'avoue, des choses beaucoup plus intelligentes dans "Quotidien d'Oran". Pas cette fois-ci.

Une chose est certaine M. Kamel Daoud, s'il avait vécu parmi nous aujourd'hui, Ibn Khaldoun, n'aurait certainement pas fini comme pigiste. Même chez "le Quotidien" d'Oran qui n'est pas en cause ici.

Quant à cette fâcheuse tendance chez cette même espèce de "journalistes de service" – sans jeu de mots – à laquelle vous appartenez et qui consiste à vilipender et à mettre le FLN à toutes les sauces, faudra-t-il l'interpréter ici comme étant la haine ordinaire des gens qui ont des problèmes passés ou présents, avec le nationalisme algérien ?; – vous remarquerez que je ne parle pas ici de "patriotisme" parce que ce concept n'existe plus, hélas, même dans la conscience des quasi traîtres qui gouvernent aujourd'hui notre pauvre monde arabo musulman et que vous n'avez pas le courage, vous et vos semblables de dénoncer, tant il est vrai que votre conception élastique de la liberté d'expression, vous empêche par exemple de traiter des scandales financiers à répétition et de leurs prolongements même aux échelons les plus élevés d'un pouvoir devenu synonyme de corruption morale et matérielle.

Pourquoi vous n'avez pas cherché par exemple à tirer au clair les accusations de la rumeur publique contre tel ou tel gros bonnet de la politique. A commencer par un certain Ouyahia, ci-devant Chef de Gouvernement et qui serait selon cette même rumeur, propriétaire – entre autres peccadilles – d'un parc de plus de deux milles autocars loués à l'année par le "COUS" et qui lui rapportent plus de 2.000.000 de Dinars par jour ! (je dis bien Deux Millions). Pourquoi ne cherchez-vous pas à démonter les rouages de la fameuse affaire de la banque Al Khalifa avec les plus de 8 milliards de dollars détournés ?

Pourquoi n'iriez-vous pas demander aux pauvres pantins qui nous servent de "députés", de s'expliquer sur leur silence devant le tour de passe-passe totalement illégal du pouvoir exécutif qui continue de budgétiser les revenus pétroliers de l'Algérie sur la base d'un baril à 19 Dollars au lieu des 66 Dollars sous le seuil desquels il n'est pas descendu depuis des mois et des mois ?

Voilà des pistes que j'indique à toutes fins utiles, à l'usage de vrais journalistes d'investigation dont les mains sont propres et les poches vides. En seriez-vous ? Non, bien sûr que non !. Alors arrêtez vos tartufferies et l'esbroufe qui va avec, et contentez-vous de banals sujets "people". C'est à votre portée.

Quant à disserter sur Ibn Khaldoun, bezzaf 'ala qranek!

Car pour cela, il vous faudra le lire dans le texte c'est-à-dire en Arabe. Et cela me semble hors de votre portée, tout autant – si cela peut vous consoler – qu'hors de la portée de la petite dame rouquine qui vous sert de Ministre de la Culture et qui se permet elle aussi, devant les caméras, et qui plus est dans un arabe très approximatif, de parler de tout et surtout de rien.

Post-scriptum: Pour mon humble part, j'ai une conception de la liberté d'expression qui ne m'empêche nullement de publier à l'instant même, le présent commentaire sur mon blog chez Nouvelobs, sous pseudonyme de "abdelkader" que je vous recommande de visiter.

Abdelkader Dehbi

1 2

5 commentaires

  1. Non Monsieur Abdelkader Dehbi
    un grand salut à monsieur Kamel Daoud:

    je ne sais pas quoi dire, en lisant les commentaires de monsieur « Abdelkader Dehbi », j’ai la nette sensation que tout va de trevers pour nous . Même si on est contre ce que écrit Kamel Daoud, on ne peut sûrement pas l’accuser d’être un journaliste de sérvice.

    Pour résumer, je dirai que ce que écrit Kamel daoud est plus important et plus profond que ce que voit monsieur Abdelkader Dehbi. Kamel daoud n’est pas là pour enquêter sur Khalifa ou nos députés, mais je considère qu’il fait encors mieux, car ils nous met devant notre réalité, qui elle , est pleine d’echecs et d’occasions ratées.

    bonne continuité à Kamel Daoud.

    Rachid.

    PS: un conseil monsieur Abdelkader Dehbi, lisez si c’est possible le livre  » La préface du nègre » de Kamel Daoud. il est formidable.

    Je peut vous le transmettre si vous voulez, laissez moi juste vvotre adresse.

    • dommage
      Nous avons suffisamment fait taire ceux qui ont quelque chose à dire de sérieux. Ce sont pourtant des gens qui avaient le choix de partir mais ont chosi de rester parmi nous. De grâce sachez leur rendre honneur et kamel Daoud en fait partie.

      • Déjà parti !
        Toute la nomenclature qui pourrit l’Algérie et qui est la raison essentielle pour laquelle beaucoup d’algériens partent, sans même avoir le choix parfois, sont restés parmi vous ! est-ce une raison pour leur rendre honneur ?

        Quand à dire quelque chose de « sérieux » faudrait il aussi traiter les sujets « vraiment sérieux » tels que ceux qui enfreignent les lignes rouges tracées par des « dictateurs très sérieux » et qui pourraient vous causer de « sérieux problèmes » avec une justice « pas sérieuse du tout »; des sujets qui contribueraient « sérieusement » à libérer notre pays et cela rendra peut être plus crédible « votre sérieux » !

        • oui
          je suis tout à fait d’accord avec vous mais ce n’est pas la haine qui va régler nos problèmes mais plutôt l’ouverture du débat que nous refusent ces dicatateurs. Forçons alors la portes et entrons-y sans peur et sans anonymat. Kamel Daoud a eu le mérite de le faire en s’exposant, mais entendons-nous d’abord sur les termes et sur les réferences.

  2. Le roitelet de Fès ! Est-ce pour ça ?
    Salam monsieur Kamel Daoud !

    Merci pour cette fabuleuse extrapolation mirifique !

    C’est aussi à l’évidence, une réalité « crue » très cruelle…Ibn Khaldoun a vécu son époque et a eu son avènement ! Et encore, monsieur Daoud est très magnanime dans son jugement…Ibn Khaldoun aurait eu peut être le pire des destins, dans n’importe quel pays arabe !

    J’avais déjà écrit quelque part, qu’Ibn Badis aurait été de nos jours, assigné à résidence tout comme l’ont été, ceux qui sont venus après lui avec les mêmes idées et le même message !

    Il y a des opportunités et un temps pour toute chose…

    On ne peut plaire à tout le monde !

    Certains se croient imbus d’une mission et s’agitent dès que l’on parle du Maroc ou de son roi !? Sont-ils mandatés pour le faire ? Ou sont-ils en mission commandée ?

    Personne ne peut occulter la réalité !

    L’histoire nous rattrape toujours…

    Salutations fraternelles.

Exit mobile version