A la veille de la signature à Berlin de l'Armistice du 8 mai 1945, mettant fin à la Seconde Guerre Mondiale, avait eu lieu à Reims, ville française qui venait d'être libérée par les armées alliées, la signature du fameux « Act of Military Surrender » ou Acte de reddition sans conditions des armées allemandes. En voyant parmi les délégations des vainqueurs – Russes, Américains et Anglais – une délégation française, le représentant allemand, le Maréchal Keitel, ne put s'empêcher de s'exclamer: « Quoi ! Les français aussi ? Il ne manquait plus que çà ! »

Cet épisode historique, nous ramène au sujet d'aujourd'hui, puisque, le quotidien France Soir vient de décider « lui aussi », d'ajouter son grain de sel – j'allais dire son grain de zèle typiquement franchouillard et opportuniste qui consiste à ne prendre que des trains en marche. Et c'est donc dans la foulée de la polémique d'ampleur internationale qui secoue actuellement le monde médiatique à propos des caricatures injurieuses à l'endroit du Prophète Mohammad (SLS) publiées par au Danemark et en Norvège que le quotidien France Soir a décidé en ce mercredi 1er février 2006, de republier les caricatures incriminées poussant l'outrecuidance jusqu'à « dénoncer l'intolérance » de la Conférence islamique et des ministres de l'Intérieurs arabes, entre autres institutions du monde musulman ayant fermement réagi à cette agression contre l'Islam.

En prenant la lourde responsabilité de re-publier ces caricatures injurieuses au mépris de la vague de protestations et de condamnations exprimées aussi bien dans le monde musulman qu'en Occident même, France Soir vient de signer là une véritable forfaiture professionnelle et morale doublée d'un acte de défi, à l'endroit de plus d'un milliard de musulmans, dont plus de six millions vivent en France et sont Français pour plus de la moitié d'entre eux.

Cette faillite morale venant s'ajouter à la faillite matérielle dans laquelle ce débat déjà ce misérable quotidien en plein naufrage et placé depuis plus de 5 mois comme chacun sait, en redressement judiciaire par le Tribunal de Paris. Rien d'étonnant donc à ce que ce vilain canard en mal de sensationnel, tente désespérément de racoler ses propres lecteurs qui l'ont déserté, fatigués et dégoûtés sans doute par tant de voyeurisme, d'immoralité et de perversion.

Mais laissons plutôt la parole à son propre rédacteur en chef, M. Serge Faubert, au micro de Radio France. « On essaye d’aérer, on fait sur quatre pages et on aère les photos. » Jeudi matin à la rédaction de France Soir, dernières recommandations de Serge Faubert. « La rédaction planche sur le traitement de l’hospitalisation d’Ariel Sharon. On manque de tout. On a très peu de moyens, notre système informatique est obsolète, on fait encore des maquettes avec des règles et des crayons. Un quotidien fait avec des bouts de ficelles », déplore le rédacteur en chef dans une interview à Radio France, lundi 9 janvier 2006.

Et dire que c'est ce même Monsieur pleurnichard qui, vient nous parler aujourd'hui de « principes » en écrivant dans son éditorial d'aujourd'hui :

« Puisque ces docteurs auto proclamés de la foi, en font une question de principe, il faut être ferme. Clamons le autant qu'il le sera nécessaire, on a le droit de caricaturer Mahomet, Jésus, Boudha, Yahvé et toutes les déclinaisons du théisme. Cela s'appelle liberté d'expression dans un pays laïque. »

Juste une parenthèse au passage: l'éditorialiste de France Soir se garde bien – par réflexe devenu presque inné – de citer le Prophète Moïse (SLS) de peur d'être pris pour un antijuif. Ce qui nous conduit à faire remarquer que dans sa quasi totalité, la presse occidentale est aujourd'hui absolument incapable d'exprimer la moindre dénonciation des exactions de l'armée sioniste en Palestine, sous peine d'être poursuivie pour crime de « Néga-sionisme ».

Abdelkader Dehbi
1er février 2006

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