Météo-junte:
Dépression Nezzar génère un fort vent de panique en contrées Janvieristes. Au dessus de nos têtes Boutef vole toujours. Au sol Belkheir vole toujours. Baril à $ 24.51.

Beaucoup de généraux en retraite sont revenus se rappeler au bon souvenir du petit peuple. Nous les aimions tellement quand ils étaient en active qu’il serait proprement calamiteux de les voir s’éclipser comme ça et nous abandonner à notre médiocrité…

Premier des bien-aimés à resurgir d’outre-tombe: Nezzar El Djezzar. Après avoir courageusement battu en retraite devant le "péril noir" des juges parisiens, le sinistre bourreau – qui porte désormais merveilleusement bien son titre de général "en retraite"- a tenu à exprimer ses vifs remords devant une presse convoquée.

Remords? oui, il craint le retour du FIS, et à ce titre, il s’en veut beaucoup de ne pas avoir tué autant qu’il le fallait pour rendre inconcevable un tel retour. On le comprend: il n’y a pas pire péché pour un tueur hors-pair que de s’être retenu un peu la main…

Parlant de main, on en vient naturellement à évoquer le général Attaïlia, dit El Mancho.

Attaïlia ordonne à Nezzar de se taire et de …dire tout ce qu’il sait à propos de ses disparus!. Mais, général, pour dire il faut d’abord parler, n’est-ce pas !? El Mancho balaye cet argument …d’un revers de la main. L’urgence du moment, selon Attaïlia, est d’« amnistier » les bourreaux et…leurs victimes.

De telle sorte que Lamari, Toufik et Smain pourraient tranquillement ranger leurs couteaux au musée des droits de l’homme et disposer enfin de quelques années de "paix" pour déguster leur part du butin que Belkheir et Guenaizia ont méticuleusement amassé depuis deux décennies. Le général Attaïlia pense-t-il qu’il faille aller jusqu’à « amnistier » – à titre posthume- les civils sans défense qu’il a fusillés à Annaba en Juin 1965?

On sait, tout cela est de la préhistoire, mais voilà, il y a des questions qui se posent d’elles-mêmes, sans qu’on doive recourir à la torture…

Parlant de torture, on en arrive évidement à évoquer le général Betchine, qui a cru opportun d’intervenir pour nous rassurer qu’il est encore en vie. Bien entendu, Betchine ne se reproche rien, et n’a rien sur la conscience.

Normal: il faut d’abord qu’il ait une conscience. L’ancien tortionnaire-en-chef est revenu sur ce qu’il appelle, toute honte bue, ses "hauts faits d’armes à l’ère de l’indépendance".

Les gamins d’Octobre 88 qu’il a torturés en personne dans une caserne de Tipasa peuvent en témoigner: Oui, Betchine est un vrai pro; il ne délègue pas les sales besognes à ses subalternes, et quand il s’agit de faire passer des gosses au festival des supplices, c’est le vaillant général lui-même qui met la main à la pâte…c’est ça un patron!

Bref, en passant en revue ce lugubre échantillon d’assassins en retraite, nous nous devons quand même d’être reconnaissants qu’aucune force étrangère n’ait « osé » attaquer notre pays depuis quatre décennies. Avec des « généraux » pareils…oui, il faut savoir être reconnaissant…

8 septembre 2001

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