Si la ruse d’Ibliss nous est bien familière, s’il a pour stratagème – le plus subtil – de nous faire croire qu’il n’existe pas, la fourberie du régime est de nous persuader que la liberté politique débouchera sur le chaos. La démocratie, c’est de l’ordre de l’imaginaire. La fraude électorale est partout. Même en Occident, on triche. Sans se tromper, Trump s’y est trempé.

Le pouvoir ne répond plus que par impulsions scabreuses qui mutilent le politique en son âme et l’épuisent. Ses réactions épidermiques répétées, le laissent sans initiative, attendant du Harak l’acte (du vendredi) pour que son reflexe – différé – (le mercredi ( ?) ) se déverrouille et agit. S’appuyant sur la théorie du complot et avec un esprit victimaire, inné et suicidaire, il a rompu avec la raison politique. Sa médiocrité prononcée et son aptitude à remuer le fumier politique ne le laisse aspirer qu’au statut de victime. Le seul statut qui l’arrange d’ailleurs. Il cherche une compassion publique qui lui  suffise, à elle seule, de justifier sa raison d’être.
La politique est devenue une banalité. Au lieu de percevoir le Harak comme une opportunité favorable à la solution comme c’est le cas pour le peuple, le pouvoir le présente aujourd’hui en problème !
Le Harak est un jalon lumineux du cheminement de notre peuple vers sa liberté totale. Il a uni le peuple et fixé les objectifs à atteindre et galvanisé les volontés.

Plusieurs personnalités politiques ont rejoint le Harak tout en conservant un pied dans le système. Ce sont les bonnes gens qui veulent que la révolution se fasse. Mais sans eux. Et ce sont ces mêmes qui soutiennent le statuquo. Tenir le bâton par le milieu comme on dit chez-nous. Tout ce qu’ils entreprennent ne contribue à aucun positionnement utile sur le paillasson politique. Leur « expérience » leur a servi à gravir l’échelle des responsabilités et atteindre les hautes sphères du régime illégal où le profit est plus large et le service souverain. Leurs discours ne flattent que leur égo délétère et finissent par devenir, hélas, à la longue, des agents frustrateurs de tout espoir : Pire, parfois, ils ouvrent au pouvoir des espaces qui lui étaient initialement interdits.
Il en est d’autre qui choisissent et abandonnent leurs thèmes d’engagement non pas par convictions ou par stratégie sur le long-terme, mais strictement en fonction de l’intérêt personnel et du moment même. Les paramètres de leur action sont définis préalablement par les forces occultes qui tirent les ficelles des guignols, bêtes de
somme du champ politique. Aujourd’hui, la vitrine du pouvoir présente à l’œil nu, sous les phares, joliment fardés, des anciens du régime, surtout des couverts, mandatés de tout-et-de-rien. Ils se sont métamorphosés en un clergé entrain de vivre confortablement, qui a assuré son avenir et souhaite que ça continue. Des vendeurs de rêves que les jours politiquement dénudent, écorchent parfois : la liberté et l’honnêteté électorales les auraient marginalisés et dérobés de la scène politique.
Il devient indécent de parler de l’opposition à l’ère du Harak !
L’opposition officielle n’était qu’un loup jouant au chien : les masques sont tombés. Au lieu de faire du copier-coller avec les partisans du pouvoir, elle ferait mieux de faire son mea culpa avant d’entamer sa révolution culturelle et même dogmatique… Un recul
dans le temps permettra-t-il d’apprécier ? Avec ses tares politiques historiques le pays a toujours raté d’exploiter les fenêtres d’opportunités qui se sont présentées à lui.
A toutes les occasions, à chacun de ses virages, le pouvoir nous rappelle que toutes les mains sont tendues. Hauts de main, hauts de voix, ces mains-tendues politiques n’ont connu aucun serrement !
Le Harak a un mérite réel bien que non visé par ses participants : il rabat la vérité sur la réalité. Ce détail ne peut et ne doit s’omettre ! Le Harak, par-delà les ego déchaînés et les postures surjouées du pouvoir, a mis en relief les troubles de ce dernier et ses confusions
dans la vision de l’avenir, dévoilé son absence d’objectifs, révélé son manque de stratégie…Sa pratique se justifie d’elle-même en se réalisant !
Le pays pourra-t-il réunir les conditions d’une issue honorable et ordonnée de la crise ? Pourra-t-il s’empêcher de s’embourber dans les dédales d’une sortie purement subie ?
Décision sans recours, les présidentielles ont suscité un débat, sans ouverture ni clôture. Il ne manque pas de candidats, il encombre la sphère médiatique, en cette phase incertaine de remue-ménage politique et de questionnements récurrents. Sans modèle, ni contre-modèle, lui servant de référence, faisant fi de toute recette de sagesse existant, par les présidentielles qu’il a imposées, le pouvoir a versé dans la muflerie.
L’incantation morale ne suffit plus à faire reculer un régime qui a du sang plein les mains. Le chaos social et le malaise politique qui ont suivi le quatrième mandat ont montré que l’indignation n’est que de peu d’effet.
Que dire d’un gouvernement qui, sensé gérer les affaires courantes du citoyen, se permet de mettre la main sur des dossiers qui le dépassent. Un parlement longtemps dans les oubliettes, dont les membres sont nés de la politique du quota et non du vote libre, ose
valider ce qu’ils ont convenu d’appeler« le projet de loi sur les hydrocarbures », alors que bon nombre d’entre eux s’ils ne sont en prison risquent de l’être. « Après nous le déluge ». Hypothéquer ? L’avenir ? Les générations futures ? Tout cela leur est incolore et
inodore ! Leur obstination à faire passer le projet de loi, malgré le refus populaire et la non constitutionnalité de l’opération, incite à penser que la pérennité du système a été négociée avec les capitales occidentales : les hydrocarbures aux multinationales contre le soutien politique des occidentaux au pouvoir déclinant.
Sans attendre que cela se vérifie, un pouvoir aux allures louvoyantes et délatrices ne peut rêver de la confiance du peuple, encore moins des ‘’yçabates’’ qui le composent. Si telle est la situation, les présidentielles sont un péril dès le départ.
Par le vote, le pouvoir voulait se donner un élan vital. Il y aurait réussi, s’il avait pris le Harak comme tremplin. Mais il comptait sur sa puissance qu’il croyait illimitée ou sur quelque aide pouvant lui venir du dehors. En tournant le dos au Harrak, son élan s’est brisé !
L’occasion ne se répétera probablement pas. Isolé qu’il est, le pouvoir ne pourra pas surmonter tous les obstacles. Nous voyons à la vitrine politique du régime les mêmes figures (candidats-organisateurs) qui étaient au service de la « yçaba ».
L’école de la fraude peut-elle élever autre chose que des «intégristes» de la fraude ! On lit, on entend, on dit que le marché aux signatures a été ouvert : la signature n’est pas au plus offrant, elle peut être revendue indéfiniment ! La « chkara » n’a pas l’intention de disparaître ! Est-ce une simple mue de l’hydre du système ?
Si les élections sont déjà vouées, comme avant, au bon vouloir de la « chkara » : ce n’est plus la compétence qui impose la personne, mais sa relation avec l’argent sale … plus la relation est étroite, plus la personne a la chance d’être élue. Le type de carriériste
chkaropolitique a l’air de vouloir se prolonger. Avec tous les avantages sociaux et financiers qui découlent de la chkara et ses dérivés, « l’élu » vivra, en osmose, la transition de corrompu à corrupteur. N’est pas logique et, encore moins, sage, celui qui en attend un quelconque changement.
Tous, au fond, savent que cette feuille de route que l’on nous a tant vantée est incapable d’affronter les défis qui sont les nôtres aujourd’hui, à commencer par l’honnêteté du vote, la liberté de choix du président, la démocratie garante de l’Etat de droit et le retrait
des institutions militaires et sécuritaires de la politique en leurs enlevant tout pouvoir d’influence ou de pression sur la pratique politique à tous les niveau à l’échelle nationale. Se consacrer à leurs missions constitutionnelles de défense de l’unité nationale et
de son intégrité territoriale est déjà énorme de part le volume de la tache et de son importance.
Ceux qui refusent le vote à la manière du pouvoir et se réfèrent à ces actes passés similaires qui ont saignés le pays ne remuent ni assez ni moins le couteau dans la plaie, ils se bornent à honorer l’histoire et refusent de la pervertir. Avec sa 34ième édition
bihebdomadaire, le Harak a prouvé qu’il n’était pas un simple feu de paille mais une dynamique raisonnée, fondée. Au moment où la crise se raisonne, les lignes de fracture entre le Harak et le pouvoir en place ont l’air de se multiplier voire proliférer. Certaines, les plus importantes, sont répertoriées certes, définies et connues, sans doute, mais leurs profondeurs permettront-elles d’ériger des espaces de convergence?
Le pouvoir totalement engagé dans les présidentielles n’a pas manqué de lancer ses «commandos médiatiques » qui diffusent et distribuent les pires accusations. Décidément, ils font tout leur possible pour avorter tout rassemblement autour d’un quelconque projet de rétablissement de la souveraineté du peuple.
Le pouvoir et son opposition, toute la classe politique officielle agissante est issue du même système, de la même « école » de pensée, le FLN post-indépendance. Elle couve les germes de sa stérilité et les sème à tout vent.
Le Général Gaid Salah n’a pas manqué une occasion pour réitérer son engagement avec le Harak. Or le Harak est contre « le projet de loi des hydrocarbures ». D’après les données acquises, il fut mis sur pied durant l’ère de la « yçaba ». Vestige de la yçaba, il ne doit pas lui survivre ; il mérite son sort : il doit être court-circuité. On attend cela du Général Gaid Salah : « badissiya, novembaria » oblige ! M.K. Benyounès a dirigé le panel ‘’des personnalités se proposant de faciliter le dialogue’’ malgré la contestation populaire; Le Général Gaid Salah n’a-t-il pas refusé le travail d’une personne contestée ?
Il a tous les pouvoirs entre ses mains pour récuser un vote contesté! Il fêtera alors paisiblement ses quatre-vingts ans en ayant débarrassé l’Algérie de la yçaba (corrupteurs-corruptibles) et de l’hypothèque assurée par le sinistre projet des hydrocarbures.
Au dessus de la lutte contre la corruption, au dessus des présidentielles, au dessus du projet de loi validé,… On ne peut renier que le Harak est une force qui conteste un ordre inégalitaire et qui se bat pour créer une nation sur des bases politiques (égalité, démocratie, stabilité) et culturelles (valeurs communes sans identité rigide). Avec et selon le Harak, fidèle à ses principes, le politique sera réglé pour un Etat civil de droit. Tôt ou tard le Harak doit se donner les moyens pour traduire ses revendications dans la réalité.
Ne dit-on pas que « la pensée et l’action positives déplacent des montagnes » ?

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