Le FFS s’apprête à tenir, le 18 avril prochain, une rencontre très attendue par les militants et les sympathisants du parti. Bien qu’il y ait eu des contacts avec les citoyens de façon générale et avec les militants de façon particulière, il n’en reste pas moins que cette rencontre, prévue à la salle Atlas, revêt un cachet particulier. En effet, celle-ci intervient après une série de contacts entrepris avec l’ensemble de la classe politique en vue de la tenue de la conférence de consensus national. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le parti n’a pas lésiné sur les efforts.

Hélas, en Algérie, bien que les acteurs politiques claironnent leur amour pour le pays, quand il s’agit de débattre de son avenir, certains refusent de sacrifier leurs intérêts matériels privés. En fait, les refus des partis de l’alliance présidentielle (FLN, RND, TAJ et MPA) de prendre part à la conférence du FFS s’inscrivent indubitablement dans cette logique. Pour brouiller les cartes, le secrétaire général du FLN souhaite la présider –alors que même l’organisateur ne prétend pas la contrôler de bout en bout –, et ce, pour faire de ce rendez-vous une session ordinaire du comité central de son parti.

Dans ces conditions, la direction du parti va-t-elle s’en tenir à son calendrier initial, c’est-à-dire celui de faire participer tout le monde à la conférence ? Et si Hocine Ait Ahmed était encore à la tête du parti, ferait-il de la présence des partis du pouvoir une condition nécessaire à la réussite de la conférence de consensus ? Bien qu’il ait toujours été prêt à dialoguer avec tous les responsables, y compris ceux du pouvoir –il fut prêt à constituer avec Mouloud Hamrouche une alliance FFS-FLN en juin 1991 et il participa avec Mehri, secrétaire général du FLN, à la conférence de Sant Egidio –, il n’irait pas jusqu’à forcer la main à quiconque.

Du coup, que peut-on attendre de cette rencontre ? En tant que sympathisant de ce grand parti, je souhaite qu’il revoie sa copie à l’égard des partis du pouvoir. Quant à la démarche initiée depuis mai 2013, il n’est pas question d’y renoncer. Mais, si elle doit avoir lieu, il faudra la faire avec les représentants des associations, des représentants de la société civile et des partis politiques qui adhèrent à la démarche. Pour y parvenir, il suffit que le parti revienne à ses principes fondamentaux, imprégnés par le combat de Hocine Ait Ahmed, en mettant en exergue la justice sociale et de prôner une sortie de crise pacifique. C’est en constituant in fine ce pôle puissant qu’il deviendra incontournable.

Boubekeur Ait Benali
5 avril 2015

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