M.M. de la Rédaction d’El Watan,

Je viens de lire l’article de Hassan Moali, sur « l’Etat policier en marche » (voir lien ci-bas), avec un étonnement teinté de ce plaisir méchant que traduit le mot intraduisible, bien de chez nous : « ech-chahh »…, en constatant cette « embardée éditoriale », pour le moins inattendue de la part d’une Rédaction considérée jusqu’alors, comme étant la référence, c’est-à-dire l’un des porte-voix autorisés du régime politique illégitime en place ; un régime militaro-policier et répressif, fondamentalement corrompu et ouvertement antinational. Un régime originellement frappé du sceau de la malédiction, depuis le Putsch criminel du 11 Janvier 1992 perpétré par vos copains, les généraux « dafs » et que la presse dite « indépendante » et autoproclamée « démocratique » – excusez les galéjades – a ouvertement soutenus, tout au long de la décennie de sang, de ses tragédies et de ses crimes de guerre, que vous n’avez jamais dénoncés – comme pour les tragédies de Raïs, ou de Bentalha, de Relizane ou de Béni-Messous – en devenant par ailleurs, consciemment ou non, une espèce d’Agence de Presse gratuite, au service des médias occidentaux – singulièrement les médias français – trop contents de voir cette presse algérienne, leur renvoyer les échos-mêmes de cette idéologie islamophobe, déjà en vogue dans les années 90 et qui avait même ses vedettes intellectuelles d’un jour, voire d’une heure, le temps d’un passage sur un plateau de Télévision…

Qu’est ce qui a donc changé aujourd’hui, pour justifier un tel virage, une telle « démarcation » qui sonne comme une « prise de date » à la veille de je-ne-sais-quel-changement qui sera au mieux, un « changement » d’aile dans le même régime politique ? Car, pour le citoyen ordinaire, le seul changement qui vaille pour notre pays, c’est celui qui semble se profiler dans le très court terme; fruit d’une explosion populaire  inéluctable, inexorable, devant tant de corruption et de scandales, devant tant d’incompétence et d’impéritie, devant tant d’arrogance et de mépris du citoyen, devant  tant d’injustice, d’arbitraire et de répression. Et surtout, devant tant de félonie contre la Nation et les intérêts supérieurs du Peuple algérien et de ses générations futures, ainsi qu’en témoigne la crise actuelle autour de la décision criminelle, de mettre en exploitation les gisements du Gaz-de-Schiste dans nos régions du Sud, au mépris de l’opposition du Peuple algérien.

J’ignore le pourquoi du comment de ce changement de votre part, en espérant qu’il s’agit moins d’une réaction, d’un règlements de comptes, à tous les sens du terme – y compris ceux liés à une punition du pouvoir contre vous, sous forme de réduction de vos « quotas » de publicités – que d’une « Intifadha morale » de vos consciences, face à ce qui se trame à l’intérieur, comme à l’extérieur, contre notre pays, l’Algérie, et contre le Peuple algérien dont nous constituons, par-delà nos clivages respectifs idéologiques et/ou culturels, la composante humaine et citoyenne Un Peuple algérien que des aventuriers criminels, tombés sous les fourches caudines de l’étranger et de ses multinationales, veulent déposséder définitivement d’une Souveraineté si chèrement payée par les centaines de milliers de martyrs de l’occupation et de la Guerre de Libération.

Abdelkader Dehbi
11 mars 2015

Les Libertés Publiques sous forte pression : L’Etat policier en marche
Hassan Moali, El Watan du 11 mars 2015

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