En Algérie, les rentrées sociales se succèdent sans que les pouvoirs publics ne soient en mesure d’apporter des solutions idoines. En fait, chaque années, les syndicats autonomes –le syndicat du régime, en l’occurrence l’UGTA, a vendu son âme depuis belle lurette –crient leur indignation. En outre, le malaise social est ressenti par toutes les franges de la société. Mais, celle qui en morfle davantage, c’est indubitablement le secteur de l’éducation nationale. En effet, bien que les autorités ressassent à l’envi que leurs revendications sont prises en charge, dans le fond, il n’en est rien.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la politique de replâtrage mine le secteur le plus névralgique. Cela dit, en qualifiant de névralgique le secteur de l’éducation, les détenteurs du pouvoir ne voient pas les choses de la même manière. Ils considèrent uniment les personnes en charge de l’école comme un boulet. En effet, leur préoccupation ne concerne nullement la formation de l’élite en vue d’assurer la continuité de l’Etat. A ce propos, on peut dire que l’école est exploitée au même titre que les services de sécurité. Le tout est de pouvoir préserver leur emprise sur le pays.

Cependant, s’il devrait y avoir l’amorce d’un changement, celui-ci ne pourrait pas se faire sous le règne de Bouteflika. Et pour cause ! Bien que le pays connaisse une conjoncture financière la plus favorable  de son histoire, le pouvoir en place fait tout pour maintenir le peuple algérien dans une situation de crise permanente. Ainsi, malgré les plus de 850M$ engrangés par l’Algérie depuis l’arrivée de Bouteflika au pouvoir, « 28% de la population vit sous le seuil de pauvreté… Ce qui rend la population très sensible aux variations de prix des biens de première nécessité », écrit Elie Partigeon, dans un article intitulé « comment l’Algérie gâche ses richesses économiques ».

Incontestablement, cette rentrée sociale va ressembler aux précédentes. Tout en continuant à mener le pays dans la mauvaise direction, le régime algérien va essayer de distribuer quelques miettes en vue de calmer la grogne sociale. Or, le danger à moyen ou à long terme est de laisser se pérenniser cette situation de statu quo. Enfin, bien que le scénario libyen ou syrien doive être évité, les Algériens sont condamnés à agir. Ils doivent s’organiser notamment en vue de conquérir le droit de gérer leurs affaires. Pour cela, il faudrait se rassembler sur les points qui font consensus et ne pas s’étaler sur ce qui les sépare.

Ait Benali Boubekeur
3 septembre 2014

Comments are closed.

Exit mobile version