Le peuple algérien vient d’apprendre une très bonne nouvelle, une nouvelle qu’il attendait depuis 1962 ! En effet, le domicile de Chakib Khelil a été perquisitionné et mis sous scellés par les agents du DRS ! De plus, ordre a été donné aux agents de ne laisser personne accéder au dit domicile, surtout pas Saïd Boutef, Moumen Khalifa, Farid Bédjaoui, Hmimed Ouyahia, Amar Saïdani, Chérif Rahmani et quelques autres membres de la république kleptocratique…

Qu’a-t-on trouvé au domicile de Sir Chakib ? D’abord, rassurez-vous, on n’a pas trouvé Chakib. Le général Toufik a ordonné très clairement à ses agents de ne surtout pas trouver Chakib, car, leur a-t-il expliqué, la fonction première du DRS est de faire disparaitre, et par conséquent il ne faut pas que la populace ait une quelconque impression que le rôle du DRS a été redéfini à la lumière des profondes reformes entreprises par l’Emir Tab-Djnanou.

Ainsi, quand les agents de Toufik entrèrent en trombe dans son appartement, Chakib fit semblant de ne pas être là. Comment? Eh bien il mit simplement un masque de Boubagra sur son visage, et continua, comme si de rien n’était, à regarder un film de l’inspecteur Tahar. Les agents du DRS ne crurent pas leurs yeux, car ils étaient certains que Boubagra était mort depuis belle lurette. Ils s’excusèrent néanmoins vivement du dérangement, et s’en allèrent rapporter la nouvelle à Toufik.

Celui-ci entra dans une colère noire, les traita d’incapables, et leur intima l’ordre de retourner au domicile de Chakib dés que les conditions météo le permettraient. Vu qu’il faisait un froid terrible ces jours-ci à Alger, les enquêteurs DRS ne purent revisiter le domicile de Chakib qu’après une bonne semaine. Chakib en profita pour se laisser pousser une belle barbe blanche, puis il mit une soutane rouge avec bonnet assorti, enfila ses sabots blancs, et s’en alla avec son traîneau à l’aéroport d’Oran où il put s’embarquer pour la Suisse sans que personne à la police des frontières n’y trouva à redire…

Deux semaines plus tard, le journal Echourouk, quotidien en langue DRS,  annonça à la populace la terrible nouvelle : Chakib h’rab ! Chakib h’rab ! Chakib h’rab !

Les organisations de masse et les forces vives de la nation exprimèrent aussitôt leur stupeur, descendirent dans la rue, et demandèrent que l’on prononçât la peine de mort contre ceux qui vendent des masques de Boubagra.

En même temps, Toufik informa la nation sur ce que ses services ont trouvé dans l’appartement de Chakib : des documents en Italien que le général Gaïd Salah va traduire après son séjour linguistique en Sicile, des documents américains qu’il est interdit de toucher sous peine de rétribution de la part de la CIA, et quelques effets personnels, à savoir 20 millions de barils de pétrole, 10 milliards de m3 de gaz, et une petite note sur laquelle Chakib a scribouillé : « Toufik : je t’ai bien eu avec mes déguisements, bisous de Dallas… »

Mounir Sahraoui
30 mars 2013

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