Pendant ses quinze années à la tête des AE, Bouteflix avait pour habitude de racketter les ambassades de l’Algérix en les instruisant de verser leurs reliquats budgétaires sur son compte bancaire à Genève. Il précisera plus tard aux enquêteurs de la Cour de Comptes que ces sommes étaient destinées à construire un… nouveau siège pour le ministère des AE. On s’en doutait un peu…

A présent, il semble bien que les avatars de Bouteflix sont entrain de peaufiner un plan pour nous construire un… nouveau siège pour la Sonatrach. Miam miam miam ! Résumons l’affaire: des perquisitions récentes dans les locaux de filiales du pétrolier Italien ENI montrent que pour « remporter » le projet du pipeline sous-marin Medgaz, doté de 11 milliards de dollars, ENI a dû tousser quelques 200 millions d’Euros à des personnages en gravitation universelle autour de Bouteflix. Le récepteur-redistributeur dans cette affaire s’appelle Farid Bedjaoui, neveu de Mohamed Bedjaoui, l’ancien ministre des AE, et de la… « Justice », lui-même impliqué jusqu’aux oreilles dans le scandale de l’autoroute Est-Ouest. Ce n’est pas à 85 ans que l’on arrête une carrière de malfrat…

Dans les documents saisis, Si Farid est décrit comme « l’ami nécessaire et suffisant » pour décrocher la lune en Algérix. Sans lui, désolés, mais il faut faire la chaine comme tout le monde. Si Farid faisait office de sélectionneur pour l’ENI, et fouinait ici et là pour dénicher les talents susceptibles d’aider l’ENI à marquer des buts. Comme il était très bien conseillé par son oncle, Si Farid eut une révélation géniale alors qu’il rêvassait sous son parasol en Sardaigne: en effet, les décisions d’accorder des marchés à dix milliards ne sont pas prises par le préposé au thé à la menthe du ministère de l’Energie, ni même, comme on pourrait l’imaginer, par le standardiste de service ! Non, ces décisions se prennent par Mr Chakib Khelil, un buteur hors-pair, prêté à la Bouteflicaille par Dick Cheney pour une dizaine de saisons. Et comme Si Chakib est l’intime de Tonton…

Les enquêteurs ont découvert entre autres que Si Chakib et Si Farid avaient rencontré le CEO d’ENI dans l’hôtel parisien Le George V, et ce peu de temps avant l’annonce de l’attribution de Medgaz. Objet des discussions ? Mêlez-vous de ce qui vous regarde…

Dans les correspondances internes saisies par les enquêteurs, les dirigeants d’ENI désignaient les deux protagonistes par les noms de code de «jeune» et de «vieux», ce qui dénote d’un manque d’imagination certain. Entre Si Farid et Si Chakib, c’est une relation confiante de longue date, puisque le « vieux » avait auparavant déjà confié au « jeune » un milliard de dollars pour les « gérer » dans sa boite de Dubaï. Questionné par des « députés » à ce propos, Si Chakib affirma que ce placement avait rapporté 600 millions, et que l’on devait plutôt être fier de cette performance. Au passage, les « députés » n’avaient pas cru opportun de demander à Si Chakib à qui le placement avait rapporté les 600 millions…

Pendant ce temps, l’hiver est très rude des deux cotés de la Méditerranée. Mais ne nous inquiétons pas pour les habitants de l’Italie : le gaz de Hassi R’mel continuera à arriver jusque dans leurs salles de bains. Cependant, les indigènes des montagnes de l’Algérix continuent à grelotter tout en faisant la chasse aux rares bonbonnes de gaz. Si Farid et Si Chakib leur ont néanmoins envoyé un texto plein de compassion. On pouvait y lire : « Malgré ce que disent les mauvaises langues, nous pensons très fort à vous »…

Mounir Sahraoui
11 février 2013

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