En tant qu’observateur étranger, c’est avec une grande admiration pour le professionnalisme de la plupart des journalistes de Médiapart, que je suis depuis des mois, les développements de cette série passionnante et ininterrompue d’investigations politico financières tous azimuts, mettant à nu les malversations, les prévarications et les dérives morales de la crème d’une classe politique française, tous bords confondus. Une classe politique souvent prompte à plastronner, quand il s’agit de donner des leçons aux autres.

Il est hautement souhaitable que l’équipe de Médiapart puisse rapidement élargir le champ de ses investigations, au-delà du domaine des délits d’argent. Je veux parler ici, des lourdes présomptions de complicités pour « Crimes de guerre et Crimes contre l’Humanité », qui pèsent sur tant de hauts responsables politiques français dans de nombreux dossiers « ad hoc » comme en particulier –  pour ne parler que de mon pays l’Algérie –  lors des évènements de la décennie noire 1992 – 1999 qui a suivi le Coup d’Etat des généraux d’Alger ; des évènements durant lesquels, les gouvernements successifs de M.M. Mitterrand et Chirac ont fait preuve d’une scandaleuse et criminelle complaisance à l’égard de la répression sauvage – avec son terrible  bilan de plus de 200.000 morts et 20.000 disparus – qui s’est abattue sur le Peuple algérien, au nom de la lutte contre un terrorisme, le plus souvent préfabriqué dans les officines-mêmes des « Services », à Alger comme à Paris.

Pourquoi Médiapart ? Parce que, de ce côté-ci, on pense bien que ce dossier tabou, est enterré sous un sarcophage de plomb et qu’aucun journaliste algérien – du moins ceux qui résident en Algérie – ne saurait le rouvrir, sous peine de poursuites, depuis la promulgation de la loi scélérate dite de la « réconciliation nationale » autoamnistiant le régime criminel des généraux.

Les principes moraux de Liberté, de Justice et de Droits humains sont indivisibles et universels. Par conséquent, ils n’ont pas de nationalité.

Abdelkader Dehbi
6 septembre 2012

Avis publié sur le site de Médiapart

Comments are closed.

Exit mobile version