Traduction française

La Syrie est horrible. Assad devrait démissionner immédiatement, un gouvernement de coalition devrait voir le jour, et mille médiateurs devraient discuter avec les diverses parties, peut-être avec une fédération en vue.

Mais l’Algérie est encore pire. Un quart de million de tués après que les élections démocratiques aient été rejetées, avec le consentement de l’Occident voilà plus de vingt ans.

Pourquoi n’y a-t-il pas de printemps algérien ? Peut-être parce que l’obscurité est trop profonde, trop complète, trop répressive. Pourquoi n’y a-t-il eu aucune protestation de l’Occident ? Peut-être parce que le gouvernement algérien a fait tout ce que l’Occident a voulu : accès au pétrole et au gaz, aux bases militaires, et une promesse de reconnaissance possible d’Israël. La Syrie n’a rien fait de ceci, ni de cela.

Mourad Dhina était une lumière totalement non-violente dans cette obscurité. Il a été arrêté et pourrait être extradé vers l’Algérie. Son cas est expliqué dans la lettre publique ci-dessous adressée au Premier ministre français.

Le dimanche 15 janvier 2012, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a rencontré Aung San Suu Kyi à sa résidence, à Rangoon, et l’a décorée de l’insigne de Commandant de l’Ordre National de la Légion d’Honneur.

Le lendemain, le 16 janvier, les hommes du ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, ont arrêté à Paris la personnalité politique et le défenseur des droits humains algérien Mourad Dhina.

Les conflits sont similaires, les résistants sont semblables, mais le traitement français est très différent.

M. Le Premier Ministre : Le dialogue est la voie !


Des oganisations de défense de droits de l’homme appellent au rejet de la demande d’extradition du Dr. Mourad Dhina par les autorités algériennes

***

A Light in Algerian Darkness: Mourad Dhina

Syria is horrible. Assad should step down immediately, a coalition government should come into being, and a thousand mediators should talk with the many parties, maybe with a federation in view.

But Algeria is even worse. A quarter million killed after democratic elections were denied them, with Western consent, more than twenty years ago.

Why no Algerian Spring? Maybe because the darkness is too deep, too complete, too repressive. Why no protest from the West? Maybe because the Algerian government did all the West wanted, access to oil and gas, to bases, and a promise of possible recognition of Israel. Syria did none of this, none of that.

Mourad Dhina was a totally nonviolent light in that darkness. He was arrested and may be extradited to Algeria. His case is very well stated in the public letter below to the French Prime Minister.

On Sunday, 15 January 2012, French minister of foreign affairs, Alain Juppé, met Aung San Suu Kyi at her residence in Rangoon and decorated her with the insignia of Commander of the National Order of the Legion of Honor.

The day after, January 16th, the men of the French minister of interior, Claude Guéant, arrested in Paris the Algerian political figure and human rights defender Mourad Dhina.

So similar conflicts, so similar resistants but very different French treatment.

M. Le Premier Ministre: Le dialogue est la voie!

Johan Galtung
6 February 2012

Human Rights Organisations Call for Refusal of Dr Mourad Dhina Extradition Request by Algerian Authorities

Un commentaire

  1. Abdelkader boutaleb on

    Quant à l’Algérie…
    Pardon Professeur,
    Mais voila, je me dois de vous dire …
    O combien la Syrie me semble belle dans l’horreur que vous constatiez
    Vaine est la répression d’un peuple sans appréhension
    Vivants sont ses morts dont le sang baigne chaleureusement
    Ahl el Shaam est conscient d’être sur une terre bénie par le Provident
    La Syrie n’est pas l’Egypte ni la Libye la Tunisie Le Yémen est ailleurs, le Bahreïn aussi
    Monsieur Galtung, les [i]directants[/i] arabes ne démissionnent pas
    Ils ne savent pas ce que le terme signifie
    Ils sont démis, soit par leurs pairs,
    Soit par leurs faux-frères,
    Soit par la terre lorsqu’elle les ensevelit,
    Sinon par la ténacité d’un peuple fier et déterminé,
    Comme l’algérien jadis…
    Le devoir est un mot qui ne figure pas dans leur lexique
    Tout comme le terme justice d’ailleurs
    L’Assad-illon est fidèle à l’adage « tel père tel fils »
    Il s’en ira bientôt, la Syrie survivra, elle sait bien le faire
    Hier je blâmais Ben Ali, Mubarak, Ali Saleh, Qaddafi et compagnie
    Leurs après restent à faire dans des pays en ébullition
    Les peuples pressés ne savent plus où ils en sont ni où ils vont
    Pourquoi inventer des solutions et rejeter la sagesse d’antan
    Serions-nous plus intelligents ? Quelle illusion !
    Quant à l’Algérie, le nombre de ses chahids n’est guère à démontrer
    N’en déplaisent aux français ou à leurs héritiers
    Pourtant plutôt que consentement de l’Occident je préfère injonction
    Le peuple a mal choisi et il en sera puni
    Le printemps ne peut-être algérien…
    A la manière des autres nations
    Les concessions d’aujourd’hui seront les chaines de demain
    Plus ils ont font plus ils précipitent leur sortie
    A l’image de Qaddafi
    Oui il ‘semblerait’ que « La Syrie n’a rien fait de ceci, ni de cela »
    Le conditionnel ici s’impose
    Il n’est nul besoin de préciser…
    Mourad était peut-être « une lumière totalement non-violente dans cette obscurité »
    Pour eux, je dirais que cette lumière rayonnante ne pouvait être qu’aveuglante
    Juppé, fier de décorer un apôtre non-violent ne put s’empêcher de coffrer notre savant
    En fait la Légion a fait bien du mal aux algériens pour qu’ils acceptent d’en être parés
    Professeur, ne vous étonnez point de ce qui peu arriver
    Tonnez plutôt et qu’on puisse estimer les deux poids deux mesures de la patrie des droits de l’homme… blanc
    Les révolutions semblent semblables
    Rien n’est plus faux
    Elles ne le sont pas
    C’est pourquoi l’Algérie ne répondra que lorsqu’elle le décidera…

    Abdelkader

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