En dépit de toutes les sanctions que l’occident inflige à l’Iran, il semble qu’elles n’ont pas, jusque-là, produit l’effet souhaité.

L’Iran persiste dans son développement en matière nucléaire qu’elle ne cesse de présenter à but civil contrairement à l’Occident, à sa tête les États-Unis, qui le soupçonne, sans preuves, de militaire. Le président iranien, M. Ahmadinejad, lors d’un discours retransmis par la télévision d’État, informe que lors de son dernier voyage aux États-Unis qu’“ils ont insisté pour dire que les sanctions avaient produit de l’effet. J’ai répondu que ce n’était pas le cas”. “Ensuite, ils ont affirmé que si les sanctions ne donnent pas les résultats escomptés alors ils imposeront plus de sanctions d’ici deux ans. Je leur réponds : n’attendez pas deux ans et faites-le maintenant et on verra de quoi vous êtes capables.”

Malgré 6 séries de sanctions décidées par le Conseil de sécurité, depuis 2006, suivies d’autres prises unilatéralement par les États-Unis, l’Union européenne, l’Australie, le Canada, le Japon et la Corée du Sud, l’Iran semble tenir bon en réitérant qu’elles n’avaient “aucun effet” en se permettant même d’affronter cette adversité en annonçant constamment la production de choses soumises à embargo ou bien une autosatisfaction sur un produit. À chaque fois qu’un produit est interdit d’exportation vers l’Iran, ce dernier annonce son engagement à le produire ou le réaliser. Même les S300 dont la Russie vient d’interdire la livraison, l’Iran promet d’en fabriquer un substitut ; comme la promesse de lancement, dans un futur proche, d’un satellite de communication suite à la décision de Nilesat de bloquer la chaîne de télévision Al Alam. En matière d’industrie militaire, l’Iran ne cesse d’impressionner par la production, la diversité et le perfectionnement de son arsenal. Ces sanctions visent en particulier le secteur énergétique de l’Iran (dont-il tire 80% des ressources en devises), les banques, les transactions financières, les assurances et les sociétés maritimes iraniennes, mais aussi les investissements dans l’industrie pétrolière, gazière et pétrochimique. Au train où évoluent les choses du point de vue technologique, l’Iran n’est-il pas vraiment capable de fabriquer cette arme tant redoutée, s’il le souhaite, et plus vite qu’on ne le croit ?

En effet, au regard de la cacophonie et du jeu de rôle incessant depuis plusieurs années sur l’“imminence” de la production par l’Iran de l’arme nucléaire, aujourd’hui en 2010 on l’accuse encore de s’employer à vouloir la fabriquer, avec le même entrain, le même refrain et la même dimension dramatique. Le 24 février 1993 James Woolsey directeur de la CIA affirme que l’Iran était “à huit ou dix ans d’être capable de produire sa propre bombe nucléaire…” En janvier 1995, le secrétaire à la défense William Perry averti que l’Iran “pourrait être à moins de 5 ans de construire une bombe nucléaire”. En janvier 2000, soit 7 ans plus tard, la même CIA réévalue les capacités nucléaires de l’Iran en n’excluant pas “la possibilité qu’il la possède déjà”. Le 29 avril 1996 Shimon Peres alors Premier ministre israélien pense croire “que d’ici quatre ans, l’Iran pourraient avoir des armes nucléaires”. Nous sommes en 2010, c’est-à-dire 18 ans plus tard, et le monde ne voit toujours cette funeste arme entre les mains de l’Iran sur la foi des inspecteurs de l’AIEA qui supervisent régulièrement les activités nucléaires iraniennes ! C’est dire qu’il ne reste aucune crédibilité même aux yeux de leurs alliés.

Malgré cela, la désinformation bat toujours son plein même si elle doit paraître débile ! Les provocations, que subit l’Iran, sont tellement grossières qu’elles discréditent leurs auteurs tout en lui faisant gagner l’estime des plusieurs peuples même ceux qui ne sont pas en bonne intelligence avec son régime. Même la déclaration tripartite de Téhéran qui constitue un pas et constructif pour inspirer la confiance a été négligée. Mais, par un revirement déroutant, voilà que les Six veulent obtenir “rapidement une solution négociée” avec Téhéran.

Amar Djerrad
9 octobre 2010

Article paru dans le quotidien Liberté

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