Ce n’est pas révéler un grand secret que de dire de la Station Radio Méditerranée – « MEDI-1 » pour les intimes –, qui émet depuis Tanger, est une espèce d’appendice médiatique particulièrement hostile à l’Algérie en général, comme elle l’a amplement démontré tout au long des deux dernières décennies. Une espèce de Radio "post Foccardienne" si on veut…

Or, et bien qu’il me soit souvent arrivé de partager certaines diatribes de la chroniqueuse Salima Ghezali contre notre pauvre système politique, je ne puis m’empêcher d’apporter la contradiction totale à cette journaliste, s’agissant de sa chronique de ce matin du 18 mai au sujet des violences qui ont lieu à Berriane près de Ghardaïa, entre Mozabites, d’obédience Ibadite et Châ’ambas, d’obédience Malékite, qui constituent depuis toujours, des communautés vivant en bonne intelligence mais de temps à autre secouées par des incidents, somme toute propres à la coexistence de communautés tant soit peu diversifiées, de par leurs langues ou leurs cultures.

Cela fait tout de même plus d’un millénaire que les habitants de l’ensemble de la Vallée du M’zab – autour de Ghardaïa – coexistent avec les mêmes aléas et les mêmes vicissitudes qu’imposent la diversité et le voisinage.

Or, le plus étonnant dans le cas d’espèce que nous traitons ici, c’est que cette flambée de violence ne semble avoir aucune cause objective et sérieuse. Pourquoi donc Mme Salima Ghezali s’est-elle lancée ce matin dans cette inextricable cascade d’amalgames et de mensonges, en affirmant que la « minorité berbère mozabite » et travailleuse, a été débordée par les Arabes Châ’ambas, qu’elle a qualifiés de trabendistes issus de la période du FIS, etc. etc. Et que la pauvre minorité mozabite ne bénéficiait nullement de la rente pétrolière, laissant ainsi à penser, que les Arabes Châ’ambas, croulaient eux sous les pétrodollars…

Quels sont donc les non-dits énigmatiques de ce qui ressemble fort à un début de campagne médiatique soigneusement coordonnée au sein de la presse nationale francophone, avec des articles parus ce matin sur le même sujet, en particulier dans le quotidien El Watan ; articles dont les auteurs font délibérément dans l’émotionnel et l’amalgame, relayés depuis Alger, ici, par le député Aït Hammouda, là par le Communiqué du RCD demandant une enquête officielle…

Il y a comme qui dirait, de la manipulation dans l’air. On a comme l’impression d’un « déjà vu quelque part » – Au fait, nous y voilà ! Çà ressemble au scénario de Walid Jumblat, retour de Washington… Ici bien sûr, il s’agit de M. Saïd Saâdi… récemment de passage à Washington…

Un premier bon conseil aux apprentis sorciers stipendiés ou bénévoles : Les criminels politiques finissent tôt ou tard par être démasqués. Même après leur mort, comme c’est le cas pour le criminel François Mitterrand, l’assassin de Larbi Ben M’Hidi, dénoncé par son complice Aussaresse, un demi siècle plus tard.

Un second conseil : Tous les conflits passés entre Châ’ambas et Mozabites ont été réglés in fine, par des notables issus des deux communautés et dont le crédit moral était incontesté de part et d’autre. Pourquoi alors ne pas leur confier une mission de réconciliation comme naguère ?

Quelles sont donc les parties qui ont quelque intérêt dans l’aggravation de la situation ?

En tout état de cause, les graves incidents de Berriane témoignent une fois de plus de la paralysie d’un pouvoir malade ; un pouvoir dont la déliquescence manifeste est en train de donner des idées à toute une frange d’aventuriers politiques qui ne reculeront devant aucune forfaiture pour nourrir des ambitions ou conserver des privilèges. Vous remarquerez que je ne parle ni du Wali de Ghardaïa, ni des autorités de Berriane. On ne parle pas du vide…

Ainsi que me l’a fait observer un vieil ami de la région : « Ils ont remarqué que les Châ’ambas et les Mozabites commençaient à mieux vivre ensemble, à se fréquenter les uns les autres, s’invitant réciproquement lors des mariages ou faisant montre de compassion et de solidarité, à l’occasion des funérailles dans les quartiers mixtes. On voit même depuis quelques années, des Imams de l’une des Communautés, aller faire des prêches dans les Mosquées de l’autre Communauté. Ç’en était trop pour Eux !» – C’est QUI, Eux, dis-je, pour le taquiner ?

Abdelkader Dehbi
19 mai 2008

4 commentaires

  1. Cela sent trop mauvais pour être faux!
    Malheureusement, cher Si Abdelkader, dans un pays à la dérive les sonnettes d’alarme raisonnent comme des signaux de détresse.

    Le programme de division est bel et bien entamé dans notre pauvre Algérie; la veilleuse régionaliste n’a jamais été éteinte, le foyer séparatiste s’attise dorénavant d’un souffle évangéliste et maintenant ces démons essaient d’allumer un feux qu’Ibliss lui même avait oublié d’allumer.

    Vous faites la ressemblance avec la situation au Liban; oui, c’est vrai, le jeu de la division y est clair et les mains impliquées d’autant plus faciles à discerner à l’ère des chaînes satellitaires.. Cependant, j’y verrais là, surtout si le pouvoir complice d’Alger y mettait son grain de sable, un air de Darfour qui passerait comme un gant au scénarios euro-américains tant sur le plan ethnique que géographique et avec de surcroît le même type de richesses sous-terraines qui les font tant baver.

  2. solidarité avec mes freres mozabites
    ammi bakir ,si abdelak reponse de la bergere au berger !¨

    encore une fois vous deversez votre venin sur la kabylie !!!

    dites voir est ce Monsieur SAADI qui vous derange ou ce qu’il peut representer ?? le kabyle insoumis au pouvoir du panarabisme retrograde !!

    vous oubliez une chose monsieur le peuple algerien peut solidaire dans l’unité autour d’un concept d’etat mais on ne peut exiger de nous une UNICITé !!!!

    JE SUIS KABYLE ET FIER DE L’ETRE ma mere n’a jamais parlé arabe pas par rejet ou autre mais juste que le parler qu’elle A toujours utilisé est le kabyle et ca ne sera pas autrement pour moi et mes enfants ainsi qu’a toute cette genaration future qui va nous succeder !!

    ciao a bon entendeur salut

    juste vous rappeler qu’avec les moyens actuels de la communication le monde est un petit village ahh quand l’universalisme vient au secours des minorités et specificités regionales

  3. evénement de berriene
    Il faut prendre au sérieux ce qui se passe à Berianne et les ancrer dans notre histoire lointaine

    Les Ibadites du Mzab ont une histoire tumultueuse et tragique, Ils ont connu l’exode ;de Tiaret à Sadrata et puis de cette région au Mzab, le pogrome, la persécution,. Ils sont toujours victime de marginalisation et de préjugés , leur histoire et celle de l’Algérie et pourtant elle est travesti .Leur seul crime c’est d’avoir opté pour le rite ibadite, branche de la secte kharijite qui fût sauvagement réprimé par les Omeyyades durant la fitna car ils luttaient pour un khalife nommé par la communauté musulmane sur des critères d’honnêteté, de compétence, de conduite religieuse irréprochable et non sur une appartenance ethnique (arabe qurayshite ) ou descendant de Fatima. Ils ont voulu combattre l’injustice des arabes et le mépris qu’ils affichaient envers les berbères lors de la conquête, alors qu ils ont opté pour l’islam car c’est une religion qui prône l’égalité pour tous les fidèles la droiture, la justice . Ils voulaient faire de l’ibadisme rite influencé par l’école rationaliste musulmane El Mouatazila l’expression du nationalisme berbère.

    C’est rite sobre, puritain, qui lutte contre le maraboutisme, considère que la karame doit se mériter par la conduite et ne se transmet pas par héritage. Il prône le travail, la bonne conduite. Qu’on voit la haine au moyen orient entre sunnite et shiite, les premiers utilise la religion et la langue arabe comme des outils de domination et les seconds considère que le khalifat doit revenir à un descendant d’Ali épouse de Fatima., comme si la baraka et la spiritualité islamique sont des gènes qu’ont transmet par procréation. Hélas Tiaret fût détruite par les berbère de l’est les Sanhadja, qui ont aidé les fatimides à conquérir l’Egypte, leur pays et à fonder le Caire, la récompense fût l’invasion hilalienne et les massacres qui s’en suivent dés que ses Sanhadja ont voulu secouer le joug du khalifat du Caire. Depuis le Maghreb surtout sa partie centrale est resté vassal de l’Orient et n’arrive pas à prendre en charge son destin religieux et linguistique. La où ils sont passé les ibadites ont laissé une civilisation berbéro islamique avec ses cités son économie et agriculture florissante, ils sont des bâtisseurs, des maîtres dans l’architecture berbère et la construction des cités harmonieuses , toutes les cités au maghreb sont arabophones sauf le Mzab ils ont maîtrisé l’hydraulique construit des barrages un système d’irrigation ingénieux qui fait l’admiration des spécialistes à travers le monde au point où L(UNESCO a classé la vallée d’Oued Mzab patrimoine universel , durant la révolution cette communauté a géré discrètement efficacement et surtout honnêtement les finances de la révolution. Ils ont su faire cohabiter les langues arabe et berbère, ruralité et citadinité, modernité et authenticité, travail et religion, islam et démocratie. Malgré tout ce palmarès ils continue d’être persécuté, marginalisé, les ouléma nourrissent à leur égard une haine sournoise, durant la décennie rouge 90 Le Professeur docteur ophtalmologue Said Chibane l’intellectuel a parrainé des journées d’étude sur la pensée d’un Alem « Alem » obscurantiste du 14 siècle Cheikh El Ourchanissi qui a écrit que le sang, les femmes, et le bien des ibadites sont licites ! qui di dit mieux.

    Hélas en Algérie le seul pouvoir qui compte c’est celui de la nuisance et de la force physique Le savoir, la morale, le travail ne sont guère respectés et pris en considération. L’Algérie a sombré dans le sous-développement depuis 1932 quand le savoir a été mis sous le joug du politique, et ce dernier s’est mis au service du klach et des services ..

    L’avenir est sombre, la dégénérescence de l’Etat et de la Nation sont largement entamés. La persécution des minorités religieuses et ethniques sont des signes précurseurs qui des tornades violentes s’annoncent pour notre pays , nous devons méditer sur les événements qui se passent au Soudan, Hélas notre malheur et surtout celui des futurs générations vient du sous sol saharien,

  4. Berriance events
    I would like to draw attention that this tragic events show us how people in algeria with their different languages and traditions or pratice of religions still have difficulties to live togheter.the power is doing nothing to calm dons the sitaution and put our country on the road of social developpement and modernity.I predict in the future we will ahve lot of ethnic problemes in algeria between the people coming from different races and the poverty and increase of corruption and lack of hope even oil barel still growing up.so i think in the future we will have UN here to play a judje for the civil war.

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