L’épanchement indécente et indigne de M. Sansal pourrait se résumer en fait, dans une seule phrase, une phrase opportunément mise en exergue par Le Monde, où il dit : "Il revient d’abord aux Algériens eux-mêmes de combattre leurs vieux démons. Mais rien n’interdit à la France de les y aider"…
Voilà qui est dit, l’objet de la mission de M. Sansal est lâché, identifié : un appel au secours, émanant d’un intellectuel algérien – écrivain semble-t-il – lancé en direction de la France, pour aider notre pays à combattre ses vieux démons…, en renvoyant dos à dos, comme il l’écrit, les "terroristes de série B, accrochés mordicus à de vieux scénario écrits aux temps archaïques des GIA et des généraux massacreurs"… Terrible aveu – d’ignorance peut-être – mais sûrement aveu d’une volonté délibérée de manipulation, quand chacun sait et depuis si longtemps, que GIA ou "généraux massacreurs" comme il dit, n’ont jamais fait qu’une seule culotte ! Mieux que cela, vous dirais-je, monsieur Sansal ! L’embrouillamini politico mafieux est tel dans notre miraculeux pays qu’on a vu récemment tel ancien Emir, de l’acabit d’un Madani Mezrag, converti depuis aux affaires, oser une indécente oraison funèbre apologétique – apocalyptique eût été plus juste – de tel général "massacreur" comme vous dites. Ce qui a dû donner des idées à tel autre général "massacreur", d’aller lui aussi "se mettre à jour" du pèlerinage, comme en bruissent ces derniers temps, les rumeurs de la ville…
Les Temps des miracles semblent bel et bien frapper à nos portes… En voici quelques uns pour vous distraire M. Sansal :
Miracle de ce pullulement de gigolos de l’imposture intellectuelle s’autoproclamant "spécialistes" ou "experts" bien de chez nous, mais qui écument les différents plateaux de Télévision sitôt qu’un évènement leur donne l’occasion de "casser de l’Arabe" ou de dresser des bûchers à l’Islam, pour donner des gages d’assimilation ou de collaborationnisme… J’ai nommé les Sfer et autres Basbous, ces érudits en lieux communs, en passant par de petites pointures en demi solde, style Sansal ou Sifaoui. Ces deux derniers, n’éprouvant pas la moindre gêne à aller pleurnicher indignement dans les jupons de la vieille Ninon ou de faire le trottoir des rédactions parisiennes pour s’y faire inviter et parler au nom du peuple algérien qui ne leur a rien demandé.
Miracles d’une France dominée par les médias pro sionistes, enquiquinant leur monde avec leurs odes à la gloire d’une liberté d’expression ; mais qui n’a aucun scrupule à user des plus infâmes procédés de censure. Comme par exemple en "sucrant" purement et simplement la vidéo de l’émission "Débats" sur France 24 daté du 11 décembre 2007 – aujourd’hui introuvable – et consacrée aux attentats d’Alger et où des intervenants extérieurs avaient jeté le discrédit sur les affirmations mensongères de ce pauvre inquisiteur de juge cow-boy Bruguière – régulièrement déjugé pas ses pairs – et l’invité algérien de l’émission, un certain Anis Rahmani, patron de l’organe arabophone Ech-Chorouk, journal "indépendant des DRS" comme chacun sait…
Miracle de "l’union qui fait la force", où l’on retrouve côte à côte, le prestigieux quotidien Le Monde – si tant est qu’il le soit resté – partageant les misérables lamentations d’un écrivaillon en mal de gloriole, avec un journal en ligne Le Matin, qui n’en finit pas à longueur d’éditos, de cogner sur son ancien fossoyeur, Yazid Zerhouni, tout en s’alignant au mot à mot près, sur les thèses fumeuses du "terrorisme islamiste" de ce baron du système. Union sacrée contre l’Islam oblige…
Miracle enfin de ces nouveaux "monstres du Loch Ness" baptisés tantôt Al-Qaïda, tantôt GSPC et que sais-je encore, et dont les scénarios ont été réglés comme sur du papier à musique avant même l’attentat hollywoodien du 11 Septembre, dans les officines de Washington, de Tel-Aviv ou d’autres capitales de l’Occident, pour épouvanter les opinions publiques et couvrir leurs criminelles croisades pour le pétrole et les autres ressources naturelles, pour le plus grand malheur des pays comme l’Irak, l’Afghanistan et d’autres encore à venir, tant qu’il existera encore des imbéciles pour gober la plus fantastique des manipulations criminelles de tous les temps.
Verrions-nous s’accomplir un jour, M. Sansal, le miracle de voir s’ouvrir les médias de France et de Navarre – non pas à ces intellectuels made in Taïwan-Sur-Seine dont vous êtes un précieux spécimen – mais aux milliers de ces authentiques penseurs, savants, chercheurs, managers de grandes entreprises, marginalisés dans leur pays ou contraints à l’exil, par la seule vertu d’avoir revendiqué d’être et de rester des hommes libres. Libres de leurs convictions religieuses. Libres de leurs opinions politiques ?
Bien entendu, vous n’êtes pas obligé de répondre.
Abdelkader Dehbi
24 décembre 2007


