Toute religion, même quand elle a fait son temps, garde en elle le principe qui a présidé à sa naissance et c’est le seul vrai dénominateur à toutes les religions : servir de ferment spirituel à une résistance désespérée contre une force d’oppression supposée invincible. Moïse est le parfait paradigme de ce principe : sans le recours à Dieu, le Prophète cher au coeur des juifs et des Arabes aurait-il pu soustraire les Hébreux à leur inhumaine condition ?

Nous sommes presque dans le même cas de figure ! D’un côté l’Occident surarmé opulent, empli de morgue et son enfant gâté Israël et de l’autre côté les masses musulmanes spoliées, humiliées, méprisées et le peuple qui symbolise toute leur décrépitude – les Palestiniens ! Et là aussi pour se battre et espérer contre un ennemi surpuissant que faire sinon recourir au spirituel. Et où puiser le ferment spirituel nécessaire sinon dans ce qui fonde le patrimoine culturel commun : l’Islam ! – le communisme n’ayant plus la côte de ce côté-là. (qu’il est loin ce temps où Ben-Badis disait que le communisme étain le levain des peuples). Et c’est bien ça le pêché de l’Islam : servir de levain à la résistance contre le colonisateur, le spoliateur. Ce qui est bon pour les Hébreux n’est donc pas bon pour les Palestiniens !

En s’attaquant à l’Islam en tant que civilisation et culture, des apprentis sorciers tentent, sinon de priver ceux qui luttent pour leur terre et leur honneur de leur catalyseur, au moins de le diaboliser aux yeux de l’opinion internationale. C’est en vérité une aventure plus désespérée encore que le combat de ceux qui se tuent pour rester debout !

Peut-on sérieusement penser que ces millions de gens qui n’ont qu’Allah à la bouche, luttent réellement pour réaliser des objectifs religieux ? Non. Même s’ils prétendent le contraire, ces hommes luttent pour des problèmes bien terrestres : récupérer leur terre, créer une grandeur, attirer leur respect, s’épanouir. Leur foi pose en fin de compte un problème politique et n’avoir pour choix parfois que de se flinguer est tragique aussi bien pour nous, pou tout véritable humaniste que pour eux !

Voici la question qui permet de tout comprendre et qu’aucun de nos perspicaces politicologues, analystes et autre journalistes : supposons un instant que ceux qui en possèdent le pouvoir soutiennent à fond le HAMAS palestinien dans la réalisation de tous ses objectifs religieux mais que l’occupation des territoires persiste, est-ce qu’il renoncerait à la lutte ?

Israël a gagné sa reconnaissance ; il devrait, en application de la résolution de l’ONU, se retirer des territoires occupés. Alors le Hamas, comme tous les mouvements armés, devenant des coquilles vides, se dissiperont comme les gros nuages noirs après l’orage. C’est le bon sens, c’est la paix ! L’espoir vient d’Israël : de plus en plus d’Israéliens comprennent que c’est ça la voie la moins coûteuse en drames, la plus sage, la plus sûre.

Hassen Bouabdellah
22 février 2006

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