Ceci étant précisé, j'en arrive ainsi à la chronique proprement dite, intitulée « Affaire de presse ou conflit de civilisations? », publiée ce jeudi 2 février. On y remarque que d'entrée de jeu, M. Hammouche escamote purement et simplement le problème central, soulevé par les caricatures injurieuses à l'endroit du Prophète Mohammad (SLS) en parlant lui, de « dessins jugés sacrilèges », et non de caricatures injurieuses, comme les ont qualifiées toutes les rédactions nationales et internationales. Est-ce une subtilité sémantique destinée à rappeler à ses lecteurs, – comme s'il en était encore besoin ! – le profil laïc et anti-islamiste militant de l'auteur en suggérant que lui, M. Hammouche, ne les juge pas comme offensantes ? Probablement. Mais le fait est que votre chroniqueur a immédiatement rebondi sur un sujet, si je puis dire, « collatéral », à savoir une comparaison entre deux mondes : le monde des pays musulmans aux réactions gouvernementales « disparates » et le monde auquel il s'identifie donc, celui de la cohérence, des positions de « principe » et de la « liberté de presse », c'est-à-dire celui des Etats européens réagissant eux, comme un seul homme, d'une manière cohérente, ordonnée et surtout solidaire, comme vient de le montrer à l'heure où je vous écris ces lignes, la traînée de poudre des dizaines d'organes de la presse écrite et télévisée à travers l'Europe qui ont décidé de re-publier à leur tour, les caricatures injurieuses à l'endroit du Prophète Mohammed (SLS) avec intention délibérée d'offenser et de provoquer.

Eh bien ! c'est justement là qu'il y a problème, devrait-on faire remarquer à M. Hammouche qui a innocemment mis le doigt sur ce caractère quasi dogmatique et systématiquement militant des réactions des médias occidentaux, chaque fois qu'il s'agit de « bouffer de l'Islam » en se dissimulant derrière on ne sait quels « principes ». Un Islam qu'ils s'obstinent à déformer, à calomnier et à décrier, en l'assimilant au fanatisme, à la violence et au terrorisme.

« On sait que la liberté d'expression dans notre région du monde est menacée par une religion qui n'est pas étrangère au recours à la violence », déclarait avant-hier sans broncher, le rédacteur en chef du journal norvégien Magazinet.

Mais il y a plus vil et plus honteux. Car, que des médias occidentaux adoptent de telles attitudes à l'égard de l'Islam, cela s'explique en grande partie par cette longue Histoire des confrontations idéologiques et géostratégiques entre l'Occident et l'Islam, allant des croisades et de la colonisation jusqu'aux guerres imposées aujourd'hui par un Occident demeuré toujours dominateur, impérialiste et exploiteur jusqu'aux tréfonds de lui-même. Mais que de pseudo intellectuels « musulmans » bourrés de complexes et de prétentions, de la veine d'un Malek Chebel – qui se voit lui, dans la peau d'une espèce de « Luther de l'Islam des Lumières » – se joignent à la meute, pour déposer aux pieds de leurs maîtres et protecteurs de nouveaux gages de leur « zandaqa » voilà qui est vil, indigne et scandaleux.

« L'interdit de l'image, a déclaré M. Chebel, est l'ultime bastion, le dernier carré sacré du dogme. L'Islam a déjà beaucoup lâché dans son rapport avec l'argent, avec la sexualité, avec la liberté de voyager. Admettre la représentation et la dérision, ce serait baisser les armes. »

Quelle meilleure réponse apporter à ce genre d'âneries très caractéristiques des cultures frelatées (mata'hat) nourries de freudisme dépravé et de pseudo sciences humaines sinon de rappeler la déclaration honnête et mesurée de l'ancien président Bill Clinton, s'élevant contre « l'outrage » fait aux Musulmans et mettant en garde contre le risque de « remplacer les préjugés antisémites par des préjugés anti-islamiques » ?

A chacun son monde donc. A chacun ses valeurs.

En espérant ne pas vous avoir personnellement offensé, je vous prie, Monsieur le Directeur de Publication de Liberté, d'agréer mes salutations.

Abdelkader Dehbi
Alger, le 3 février 2006

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