Météo-junte :
Ubutef à Monterrey pour discuter de la pauvreté de Larbi Belkheir. Ce dernier affirme que les élections seront libres. C’est lui qui dépouillera les urnes. Comme il a dépouillé l’Algérie. Baril à $ 25.13.

Un jour, on ramena un voleur ligoté au Qadi du village.
Le Qadi: Encore toi! qu’as-tu volé cette fois?
Le voleur: une corde…
Le Qadi: Et c’est tout?
Le voleur: euh, enfin, au bout de la corde, y’avait un bœuf…

Nous ne savons pas au juste si cette histoire a inspiré le voleur hors-catégorie qu’est Larbi Belkheir, mais son argumentaire plaide tout de même pour cette hypothèse. Extraits de l’entretien qu’il aurait dû accorder au Monde*:

Question: On dit que vous détenez le monopole du blé, ce qui vous a permis d’accumuler une quantité colossale de " blé " dans les banques suisses…
Larbi Belkheir. : Y a-t-il une loi ou un texte qui interdise cela à un citoyen algérien?

Q : D’accord, alors quelle est votre fortune exacte?
LB : J’ai monté une minoterie.

Q : Et c’est tout ?
LB : J’ai une maison à Hydra. J’en ai une autre à Aïn-Taya. Et j’ai les terres héritées de mes parents…

Q : Et au bout de la corde?
LB : (silence embarrassé)

Q : Bon, passons. On dit que la corruption, ça vous est familier…
LB : Je suis le premier à dire qu’il y a de la corruption dans le pays. A la faveur des tragiques années 1990, le mal s’est aggravé, et un certain nombre de personnes ont profité de la situation.

Q : Et qui en a profité? Est-ce vrai que vous faisiez des affaires durant la décennie rouge?
LB : Il est exact que je suis entré dans le monde des affaires dans les années 1992-2000.

Q : Vous et vos amis avez fait tuer 200,000 personnes pour préserver vos affaires florissantes, vous assumez sans honte ?
LB. On peut me le reprocher mais c’était mon choix.

Q : Vos ennemis prétendent que vous n’êtes pas le commanditaire de l’assassinat de Boudiaf…
LB : Cela n’a aucun sens. De tout temps, ce sont les services de la présidence qui organisent les sorties du chef de l’Etat.

Q : Et comme vous contrôliez les services de la présidence, il va de soi que c’est bien vous qui aviez ordonné l’exécution de Boudiaf en mondovision. Aviez-vous pris des précautions pour votre propre sécurité ?
LB : Avant Annaba, le président Boudiaf s’était rendu à Oran, je ne faisais déjà pas partie de ce voyage.

Q : Bien vu, on ne sait jamais avec les balles perdues. On imagine que pour entreprendre une telle opération, vous avez dû mettre la main au portefeuille…
LB: Pour financer ce projet, je suis passé par une banque privée, la banque Baraka.

Q : Vous avez pris part au génocide et au pillage, que plaiderez-vous devant le tribunal ?
LB : Je suis un homme d’équipe, je ne suis pas responsable de tout.

* Pour éviter toute manipulation, les propos de Larbi Belkheir sont repris verbatim.

27 mars 2002

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