Maintenant, et au-delà de ces considérations d'ordre purement technique ou juridique, cette crise du programme nucléaire iranien vient confirmer une fois de plus, s'il en était encore besoin – au vu des tragédies qui ont lieu quotidiennement, en Irak ou en Afghanistan, en Palestine ou au Liban – que le problème central qui est au cœur de tous les autres en matière de dégradation des relations internationales, c'est la dérive régalienne et la corruption morale d'un système institutionnel international, aujourd'hui de plus en plus gouverné par les intérêts – ou les errements – des "puissants", en particulier les membres permanents du Conseil de Sécurité, et de moins en moins soucieux d'éthique, de droit ou de justice. Un système institutionnel international au sein duquel les facteurs d'influence d'ordre territorial et logistique, financier et médiatique qui jouaient déjà en faveur des Etats-Unis ont été décuplés depuis la fin de la bipolarité idéologique et géostratégique dans le monde, consécutive à l'effondrement socio politique et économique de l'ex-URSS et de ses satellites de l'Europe de l'Est, ces derniers étant en cours d'absorption pure et simple par une Union Européenne qui prend de plus en plus elle-même d'ailleurs, des allures de vieux continent sur le déclin, en voie de satellisation avancée par les Etats-Unis.

Aussi, et face à cette situation d'arbitraire discriminatoire et inquisitoire flagrants, on ne peut s'empêcher de s'interroger:

– Au nom de quoi, l'Iran ou toute autre nation émergente, seraient-elles interdites d'exercer leur droit naturel à l'accès au savoir, y compris au savoir lié à la technologie nucléaire, au prétexte fallacieux de risque de prolifération des armes nucléaires, invoqué par ceux-là mêmes précisément, qui détiennent suffisamment d'armes nucléaires – et autres armes terrifiantes – pour faire sauter plusieurs fois la planète ou faire disparaître toute trace de vie sur Terre ?

– Si demain, l'Iran ou toute autre nation émergente devaient édifier des laboratoire avancés en matière de recherche biologique, l'Occident ne va-t-il pas là aussi, crier au danger en les accusant de préparer une "guerre biologique"?
 
– Pourquoi les chantres de la non prolifération nucléaire comme les Etats-Unis crient-ils plus fort que les autres quand chacun sait que ce sont les Etats-Unis qui ont le triste privilège d'être à ce jour la seule Nation a avoir fait usage de l'arme atomique comme ce fut le cas à Hiroshima et Nagasaki, puis récemment, des bombes à l'uranium appauvri en Irak et en Afghanistan ?

– Pourquoi ce même Occident donneur de leçons, se garde-t-il en revanche d'exprimer la moindre condamnation quand il s'agit des actes de guerre criminels, régulièrement perpétrés par l'armée sioniste d'Israël contre le peuple palestinien et plus récemment contre les populations civiles du Liban dont le territoire sud vient d'être truffé à dessein, de milliers de bombes à fragmentation qui continuent de tuer des innocents.

– Au nom de quelle conspiration du silence le Conseil de Sécurité des Nations Unies en tant qu'Institution Internationale responsable de la sécurité mondiale, ne s'est-il jamais déclaré saisi d'office, – ainsi que l'habilite sa mission de sécurité – du dossier nucléaire militaire israélien, quand tout le monde sait qu'Israël détient un véritable arsenal, – édifié avec la complicité des Etats-Unis et de la France – estimé à quelques 200 ogives nucléaires "vectorisées", capables d'atteindre toutes les capitales arabes, y compris au Maghreb ?

– Pourquoi les médias occidentaux, – en grande patrie dominés par les capitaux sionistes – cherchent-ils à tromper l'opinion publique mondiale en qualifiant abusivement les Etats-Unis et leurs supplétifs de "Communauté Internationale" comme si le reste des hommes qui constituent plus des quatre cinquièmes de l'Humanité ne comptaient pas ?

Ces interrogations, personne n'empêchera les consciences libres de ce monde de se les poser. Pas même M. Bush, ni les gourous du "sionisme chrétien" qui se profilent derrière son clan d'aventuriers et de va-t-en guerre, et qui finiront tôt ou tard, par être rattrapés par la Justice des Hommes, avant celle de Dieu.

Abdelkader Dehbi
2 septembre 2006

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